Plusieurs voies de la Ville de Niamey ont été prises d’assaut ce mardi 9 avril par des scolaires de la section lycée et collège de l’Union des scolaires nigériens (USN) où ils ont dressé des barricades et brulé des pneus avant d’être dispersés par les forces de l’ordre qui ont procédé à plusieurs arrestations.
Organisée à l’appel de la section lycée et collège de l’USN, ces manifestions visent surtout à protester contre l’interdiction des cours de soutien par le ministère des Enseignements secondaires. Pour les élèves, le ministre des Enseignements secondaires doit revenir sur sa décision, en ce sens qu’elle vise uniquement les enfants des pauvres. Pour ce faire, ils ont brûlé des pneus sur les voies publiques, causant ainsi des dégâts énormes tout en perturbant la circulation routière à plusieurs endroits, le tout en scandant des slogans contre des ennemis de l’école nigérienne. Seulement, en suivant l’intervention d’un des responsables syndicaux organisateurs de cette marche de protestation sur les ondes d’une radio privée de la place, on se rend compte qu’il n’y a pas d’ennemi de l’école nigérienne plus que lui. Et pour cause ! Dans son intervention, le syndicaliste ignore carrément le genre du mot Ministère qu’il s’est permis d’accabler, alors même qu’il est sensé dirigé une structure importante de l’USN.
En outre, en suivant de près les interventions des dirigeants des élèves on se rend compte que beaucoup ne comprennent même pas le bien fondé de cette sortie. C’est ainsi que dans l’arrondissement communal Niamey V, même les élèves des écoles primaires situées vers le deuxième pont ont été contraints à sortir dans la rue pour une manifestation organisée par leurs grands frères des lycées et collèges. Plutôt qu’une manifestation de colère contre une décision ministérielle, cette sortie des élèves et lycées de la capitale s’apparente beaucoup plus à une commande, en ce sens que les élèves du primaire ne sont nullement concernés par l’interdiction des cours de soutien. Il s’agit surtout d’une promenade, juste pour sécher les cours et poser des actes de banditismes sur les voies publiques mais aussi sur les biens privés des paisibles citoyens.
Pour mémoire, c’est à travers une note circulaire que le ministre des Enseignements secondaires a interdit les cours de soutien dispensés dans les établissements publiques et privés. Il s’agit des cours dispensés par des enseignants régulièrement payés par l’Etat ou leurs employeurs à un groupe d’élèves moyennant des sommes payables en fin de mois dans les salles de classes publiques ou privées. Ceux qui ne sont pas inscrits sont donc exclus et ne peuvent pas bénéficier des largesses des enseignants ou groupes d’enseignants initiateurs de ces cours. Le ministre des Enseignements secondaires n’a nullement interdit les cours des maisons que les opposants à cette mesure pensent qu’elle est destinée aux enfants des riches. Ces cours de soutien qui s’apparentent à un marchandage de l’éducation constitue une rupture d’égalité entre les élèves.
Almoustapha Boubacar