Zone Franc : les Ministres des Finances en conclave à Niamey

La réunion des Ministres des pays de la Zone Franc s’est tenue à Niamey le 28 Mars dernier au Palais des Congrès et s’est achevée par une conférence de presse. Outre les Ministres des Finances, étaient aussi présents à la réunion, les présidents des institutions régionales et les gouverneurs des banques centrales de la Zone Franc. Les travaux se sont déroulés sous la présidence de Mamadou Diop, Ministre nigérien des Finances.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous le haut patronage du Premier Ministre Brigi Rafini. Celui-ci a, dans le discours qu’il a prononcé, indiqué qu’en « cette ère de globalisation des transactions économiques, d’innovations technologiques et d’essor d’entreprises multinationales intervenant sur plusieurs continents, l’intégration économique et monétaire s’avèrent un recours judicieux pour les pays en développement ».

Pour Brigi Rafini, la Zone Franc est un espace monétaire et économique né des liens étroits entre la France, les pays africains et l’Union des Comores. D’après lui, elle est porteuse « d’opportunités pour les entreprises, en raison essentiellement de la stabilité des contrats libellés dans une monnaie exempte des fluctuations entre les pays membres et de la faiblesse des taux d’inflation, ce qui permet une bonne anticipation des conditions d’investissement dans la zone et une meilleure absorption des effets des politiques économiques et monétaires mises en oeuvre dans le reste du monde ».

A l’entame de la cérémonie d’ouverture, le Gourverneur de la Région de Niamey, Hassane Seydou Karanta, s’est, en premier, adressé aux personnalités présentes. Le Gouverneur de Niamey qui a, essentiellement, souhaité la bienvenue aux illustres hôtes et souligné que  » lorsque les Ministres des Finances de la Zone Franc se réunissent, c’est assurément pour apprécier la situation économique, financière et monétaire des pays de la Zone Franc eu égard à la situation globale et y apporter des ajustements nécessaires ». C’est pourquoi, selon lui, « nous restons attentifs à l’annonce des décisions qui, sans doute, vont contribuer à améliorer les conditions économiques, monétaires et financières des pays de la Zone Franc ».

A la fin de leur réunion, les Ministres des Finances se sont prêtés à une conférence de presse. Un face à la presse au cours duquel, la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et l’épineuse question du Franc CFA ont été, entre autres, les sujets sur lesquels les Ministres des Finances ont été appelés à se prononcer. Le Franc CFA qui, justement, fait l’objet d’une grande préoccupation pour la jeunesse africaine. A ce propos, le Ministre nigérien des Finances, M. Mamadou Diop a souligné que le Franc CFA est une monnaie qui garantit la stabilité macro-économique des pays qui l’ont en commun. Le Franc CFA n’est en rien un frein au développement mais un facteur de croissance économique qui, dans l’espace UEMOA, avoisine les 6%.

En marge de la réunion des Ministres des Finances de la Zone Franc, Bruno Lemaire, Ministre français des Finances, a indiqué, au sortir d’une audience avec le Président de la République Issoufou Mahamadou, que la France est ouverte à toute réforme qui peut toucher le Franc CFA et souligné que « c’est aux pays membres de nous faire des propositions et c’est eux qui décideraient. Nous sommes totalement ouverts à une réforme en profondeur de la Zone Franc, mais c’est aux Etats membres de faire des propositions et c’est à eux aussi de décider ».

Par contre, à écouter le communiqué final de la réunion, le Franc CFA a encore de beaux jours devant lui. Dans ce communiqué final, il a été dit que  » dans un contexte économique marqué par la reprise de la croissance à l’échelle du continent africain, ils [Ndlr: les Ministres des Finances, les présidents des institutions régionales et les Gouverneurs des banques centrales] ont réaffirmé leur engagement d’œuvrer pour le développement de la Zone Franc et de mettre en œuvre des politiques économiques soutenables axées sur la diversification économique et le renforcement de la mobilisation des ressources domestiques ».

Bassirou Baki Edir