La démocratie ne rime pas avec l’anarchie tout comme l’état de droit est l’opposé de l’état de nature. Les juristes ne disent-ils pas que notre liberté s’arrête là où commence celle des autres ? Au regard de ce qu’on observe à travers les réseaux sociaux, il y a lieu de se demander si certains ont pleine conscience que la liberté d’expression est aussi encadrée par la loi. Et lorsque certains écarts viennent des militants des partis politiques, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.
On le sait, la sensibilisation des militants est loin d’être la tasse de thé des partis politiques. Mais lorsqu’un soi-disant leader d’un parti politique s’abaisse à promouvoir publiquement des antivaleurs, admettons qu’il urge de le reprendre et par ricochet à interpeller son parti. L’exemple type de cette démesure nous vient du parti Akal-kassa, pour ne pas le nommer. En effet, le représentant de ce parti dans une région du Niger a osé prendre de liberté par rapport à la République en marchant sur l’unité et la cohésion sociale, des valeurs cardinales pour le vivre ensemble.
Le leader de ce parti, au lieu d’infliger à son militant la sanction qu’il mérite a plutôt tenté de le présenter en victime après son interpellation par la police. Il a même apporté de l’eau au moulin de son camarade à travers les médias sociaux. Au-delà de ce cas, il y a bien d’autres écarts enregistrés ces dernières années du fait des militants de tout bord (partis politiques, société civile…). Il n’y a aucune excuse, à notre sens, pour le procureur de la République de ne pas sévir dès lors que les faits constitués portent atteintes aux sacro-saints principes de la République.
Personne ne pourrait protéger rationnellement des individus qui voudraient remettre en cause les règles élémentaires du vivre ensemble. Si des auteurs de ces écarts de ce genre ne sont pas poursuivis alors franchement ne soyons guère surpris de voir notre pays basculer dans la barbarie, la violence aveugle. Cette nuit noire qui a caractérisé les premières sociétés humaines où le droit serait relatif à la force, comme qui dirait.
Nous appelons simplement à une juste et équitable application de la loi à tous les contrevenants notamment ceux qui voudraient remettre en cause les fondements du vivre ensemble de notre peuple épris de paix et de justice. Ne pas sévir contre ces dangereuses personnes, c’est, sans conteste, promouvoir un autre terreau au terrorisme.
Face aux assauts insensés contre la République, il est évident que seule l’autorité de l’Etat peut freiner l’ardeur de ceux qui prennent des vessies pour des lanternes. C’est pourquoi ici ou ailleurs un Etat fort comme remède à toutes les dérives est absolument nécessaire. Heureusement qu’en face des boutefeux nous avons des autorités qui ont le sens de l’Etat. Ils ont fait montre de cette qualité chaque fois que l’autorité de l’Etat est défiée.
Nous ne le disons jamais assez que dans notre pays où tout est prioritaire, il serait hasardeux de penser que l’activisme en vogue des populistes serait la panacée. Il faut freiner l’élan de ceux-là qui de façon prémonitoire se sont donnés pour credo la division, la dispersion des énergies. Simple avis.
EMS