Le FMI conclut un accord de principe sur la 3ème revue du programme avec le Niger

Une  mission du Fonds monétaire international (FMI) a séjourné du 17 au 30 octobre sous la direction de M. Christoph A. Klingen afin de mener des discussions au titre de la troisième revue du programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC). A cette occasion une conférence de presse a été animée par le ministre des Finances Massoudou Hassoumi en compagnie du ministre délégué au Budget, M. Ahmad Jidoud et M. Klingen avec son staff.

 Le programme du Niger a été approuvé par le Conseil d’Administration du FMI le 23 janvier 2017. Après deux semaines d’intenses activités avec les acteurs économiques et politiques, la mission du FMI est satisfaite du progrès significatif dans la mise en œuvre de son programme avec le gouvernement du Niger. Le chef de mission M. Klingen a déclaré qu’il se dégage des ‘’perspectives intéressantes’’ pour les chaines années.

Dans le communiqué de presse qui a sanctionné cette mission du FMI, il est clairement affirmé que ‘’les services du FMI ont abouti à un accord de principe avec les autorités sur les politiques économiques et financières qui pourraient mener à l’achèvement de la troisième revue et soutenir la demande des autorités d’une augmentation de l’accès aux ressources du FMI’’.

 Selon le même communiqué,  ‘’la mise en œuvre du programme gouvernemental de réformes appuyé par la Facilité Élargie du Crédit (FEC) du FMI a été satisfaisante. La croissance économique devrait s’accélérer de 5,2 % cette année à 6,5 % en 2019. Des finances publiques saines et un secteur privé plus vigoureux sont la clé pour atteindre des niveaux de vie plus élevés.’’

Face à la presse, M. Christoph A. Klingen a déclaré : “Les autorités nigériennes et l’équipe du FMI ont abouti à un accord de principe pour l’achèvement de la troisième revue du programme appuyé par la FEC et pour l’augmentation de l’accès aux ressources du FMI (19,7 millions de DTS, environ 15,5 milliards de FCFA). L’examen de la proposition par le Conseil d’administration du FMI devrait avoir lieu mi-décembre 2018’’.

Il a précisé que ‘’Le Gouvernement du Niger reste fermement engagé à la mise en œuvre des réformes de son Plan de Développement Économique et Social, 2017-2021, appuyé par l’accord au titre de la FEC. La mise en œuvre du programme a été satisfaisante’’.

“La stabilité macroéconomique reste fermement établie, et la croissance économique est en voie d’accélération malgré un environnement extérieur difficile. Elle devrait passer de 5,2 % en 2018 à 6,5 % en 2019, favorisée par une bonne campagne agricole et la mise en chantier de grands projets d’investissement. La croissance s’élèverait à un peu plus de 7 % en moyenne sur les cinq prochaines années, soutenue par une série de nouveaux projets, notamment la construction d’un oléoduc pour l’exportation du pétrole brut, et par une plus grande efficience du secteur agricole appuyée par l’Initiative 3N. Le contenu local et les contributions budgétaires de ces projets en constituent les principales retombées bénéfiques pour l’économie locale. L’inflation devrait baisser pour s’établir en-dessous de la norme de l’UEMOA en 2019’’.

Après le compte rendu de cette mission du FMI à Niamey, les journalistes ont posé des questions au ministre des finances Massoudou Hassoumi et le chef de la mission du FMI autour du programme, les lois de Finances 2018/2019.

 Pour le ministre Massoudou Hassoumi, les prévisions alarmistes des pourfendeurs de la loi de Finances 2018 n’ont pas eu lieu. La situation économique du pays reste sous contrôle avec même des effets très positifs pour le pays. C’est ainsi que selon le ministre Massoudou, avant la loi de Finances 2018 la part de l’économie informelle qui constitue 54% de l’économie nationale était de 0,34%. Elle a évolué en 2018 à 1,5% puis à 3% en 2019.

 Le budget de l’éducation passe à 21% en 2019, les infrastures à 17%, celui de la santé à plus de 9% pendant qu’on assiste à une réduction de celui de la sécurité, a rappelé le ministre Massoudou.

 Parlant du retour de la TATTIE dans le projet de budget 2019, il a dit que même en 2018 le gouvernement a suspendu la TATTIE et la TURTEL sous condition. Les compagnies de téléphonies n’ayant pas des faits des investissements prévus, le gouvernement est revenu partiellement sur sa décision en ramenant la Taxe sur la terminaison du trafic international entrant (TATTIE) TATTIE.

Quant au chef de la mission du FMI, M. Christoph A. Klingen répondant à une question sur la pression du FMI au gouvernement du Niger pour des réformes douloureuses, il a répondu que dans un contexte où le Niger ne peut faire face qu’à 60% de ses dépenses, c’est une nécessité économique d’accroitre les recettes internes pour faire au déficit budgétaires par la mobilisation des ressources internes. C’est pourquoi lui, des ‘’mesures téméraires’’ sont nécessaires pour le cas du Niger.

“La situation budgétaire demeure dans l’ensemble satisfaisante et le déficit global devrait baisser significativement à 4,5 % du PIB en 2018. Le projet de budget 2019 prévoit de dégager un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires tout en progressant vers le respect des critères de déficit budgétaire de l’UEMOA. L’accent est mis sur la mobilisation des recettes et une meilleure qualité et transparence de la dépense. L’augmentation de l’accès aux ressources du FMI servira à protéger les dépenses sociales face aux chocs adverses’’, a soutenu le chef de la mission du FMI.

Et d’ajouter : “En ce qui concerne l’agenda de réformes structurelles, l’équipe du FMI salue les efforts continus des autorités pour améliorer l’environnement des affaires par le biais de l’inclusion financière et de l’apurement des arriérés de paiement intérieurs. Des mesures prises récemment pour augmenter la scolarisation, et en particulier celle des jeunes filles, contribueront à réaliser les objectifs nationaux en matière d’égalité des genres. Les réformes en cours de la fonction publique et des administrations publiques aideront à rendre l’action du gouvernement plus efficiente et transparente. Les autorités se sont également engagées à davantage améliorer la gouvernance du secteur public’’.

Il y a lieu de noter que l’équipe du FMI a rencontré SEM. le Président Issoufou Mahamadou, le Premier Ministre Brigi Rafini et le Ministre des Finances Massoudou Hassoumi ; en outre, elle s’est réunie avec Mme la Ministre en charge du Plan, Messieurs. le Ministre du Pétrole, le Ministre Délégué du Budget, le Ministre Conseiller Spécial du Président, le Haut-Commissaire pour l’Initiative 3N, le Directeur National de la BCEAO, et d’autres hauts cadres de l’administration. Elle a aussi rencontré des représentants du secteur privé et de la communauté des bailleurs de fonds.

EMS