Alors que la reprise des cours est prévue pour le lundi 3 septembre prochain dans toutes les universités du pays, le SNECS et l’UENUN brisent le silence et prennent à partie le ministère des Enseignements supérieurs et le CNOU.
Les deux principaux syndicats au sein du système universitaire nigérien ont choisi la journée du mardi 29 août pour organiser de sorties médiatiques. Il s’est agi pour le syndicat national des enseignants chercheurs et chercheurs du supérieur (SNECS), de dénoncer le non respect, par le ministre de l’Enseignement supérieur, des engagements pris et la violation des textes. Pour se faire entendre, le SNECS dépose un préavis de grève de 72 heures.
Lors d’un point de presse animé à cet effet, le secrétaire général du SNECS a rappelé que le 17 janvier 2018, l’Assemblée nationale a fait une déclaration dans laquelle elle a interpellé le ministre de l’Enseignement supérieur au respect strict de tous les engagements pris lors des négociations. « Tout le monde a été témoin oculaire sur la nécessité de respecter les engagements pris, puisque la source d’instabilité à l’enseignement supérieur c’est le non respecte des engagements pris », a-t-il indiqué. « Le ministre de l’Enseignement supérieur s’est illustré de façon singulière par la violation des engagements pris mais aussi par la violation des textes de la République », a-t-il dénoncé.
Pour ce faire, le SNECS n’entend pas rester les bras croisés. « Nous ne sommes pas prêts à accepter qu’on piétine les textes de la République et qu’on ne respecte pas les engagements qui ont été pris à l’issue des négociations », a prévenu son secrétaire général qui estime que l’Assemblée nationale a été très renseignée et « elle sait que l’une des causes des troubles à l’école et à l’enseignement supérieur c’est la violation des engagements pris. « Nous les avons soulignés et je crois l’opinion nationale et internationale est très renseignée par rapport au comportement du ministère de tutelle », a souligné le secrétaire général du SNECS.
Avertissement de l’UENUN
Pour le Comité Exécutif de l’Union des étudiants nigériens à l’Université de Niamey (CE-UENUN), il s’est agi d’énumérer les différents problèmes auxquels ses militants sont confrontés. « Aucune faculté à l’Université de Niamey n’a fini de clôturer l’année académique 2017-2018 » ; « Aucune réunion préparatoire allant dans le sens de préparer la rentrée académique n’a été prévenue », tels sont entre autres problèmes dénoncés par l’UENUN dans une déclaration rendue publique mardi. Ainsi, le CE de l’UENUN s’insurge et condamne fermement « l’allure caméléonesque de l’ANAB » dans le payement de la bourse avec cinq mois d’arriérés pour certains étudiants, rejette en bloc « les travaux irréfléchis d’un incongru comité sur les critères d’octroi de la subvention », communément appelée aide sociale et exige des autorités le traitement urgent des dossiers « conformément aux pratiques anciennes sans critère aucun suivi de son paiement immédiat ».
En outre le CE de l’UENUN déplore « la lenteur voulue et entretenue dans l’exécution des chantiers à l’Université de Niamey et attire l’attention du gouvernement sur « le comportement compromettant du ministère de l’Enseignement supérieur et du Centre national des œuvres universitaire (CNOU) qui menace le bon déroulement de l’année académique.
Il faut dire que la reprise des cours en septembre permettra de rattraper les retards accusés dans le déroulement de l’année académique 2017-2018, retards nés des perturbations suite à l’agression d’un enseignant par les étudiants et qui concernent toutes les facultés dont celle de science de la santé, jadis épargnée. Certaines n’ont pas encore terminés les cours, tandis que d’autres sections sont au stade des évaluations. Les sorties médiatiques du SNECS et de l’UENUN annoncent ainsi un risque de perturbation d’une année académique déjà mise à mal.
Almoustapha Boubacar