Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui [vendredi 1er juin, NDLR], la deuxième revue du programme économique et financier du Niger qui est appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). L’achèvement de la revue permet de décaisser 14,1 millions de DTS (environ 20 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 42,3 millions de DTS (environ 60 millions de dollars).
En achevant la deuxième revue, le Conseil d’administration a pris note du Plan de Développement Economique et Social (PDES) des autorités pour 2017–2021 qui sert de document de développement économique du Niger décrivant les mesures macroéconomiques, structurelles et sociales à l’appui de la croissance et de la réduction de la pauvreté, ainsi que les besoins de financement extérieur y afférents et les principales sources de financement.
Le 23 janvier 2017, le Conseil d’administration du FMI avait approuvé en faveur du Niger un accord triennal au titre de la FEC pour un montant de 98,7 millions de DTS (environ 132,1 millions de dollars, ou 75 % de la quote-part du Niger) à l’appui du plan national de développement économique (voir communiqué de presse n° 17/18). Ce plan a pour objectifs de consolider la stabilité macroéconomique et de favoriser une croissance élevée et équitable, ainsi que d’accroître les revenus et de créer des emplois, tout en renforçant les fondements d’un développement durable.
À la suite des débats du Conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a prononcé la déclaration ci-après :
« Les résultats du programme en 2017 ont été globalement satisfaisants, malgré une sous-performance de la mobilisation des recettes budgétaires. Tous les critères de réalisation ont été remplis. Tous les objectifs indicatifs ont été atteints, à l’exception de l’objectif relatif aux recettes budgétaires, qui ont été largement inférieures au niveau établi dans le programme pour 2017. La mise en œuvre du programme de réformes structurelles progresse, mais plus lentement que prévu.
« Le programme pour 2018 s’inscrit dans un cadre macroéconomique réaliste, avec une reprise progressive de la croissance économique au cours des prochaines années grâce à des réformes économiques et à une aide considérable des bailleurs de fonds. L’inflation, aujourd’hui élevée, devrait baisser rapidement et l’assainissement des finances publiques devrait ramener le déficit en deçà du seuil de l’UEMOA d’ici 2021. Le déficit des transactions courantes restera probablement élevé, mais il est totalement financé par l’aide extérieure.
« À terme, il sera important de renforcer la mobilisation des recettes. Le niveau élevé des recettes perçues jusqu’à présent en 2018 est encourageant, tout comme les mesures du budget adoptées cette année. Elles sont soutenues par des mesures supplémentaires visant à accroître les recettes à court terme et par un effort systématique de renforcement des capacités des régies financières. Cependant, l’accumulation de nouveaux arriérés de paiements intérieurs au premier trimestre doit être contrecarrée dès que possible.
« Il reste essentiel d’opérer des réformes pour renforcer le secteur privé, ainsi que réduire les pressions démographiques et les inégalités hommes-femmes, pour rehausser les perspectives de développement à moyen terme. Les efforts déployés pour améliorer le climat des affaires sont salués, le programme mettant l’accent notamment sur des mesures qui améliorent l’accès au crédit. Il est fondamental de mettre en œuvre ces mesures de manière déterminée pour faire du renforcement louable du dispositif de gouvernance un succès tangible. Sur le front démographique, en dépit des efforts récents, une impulsion plus large et plus rapide s’impose pour avancer de manière décisive.
« La présentation du nouveau document de développement économique du gouvernement qui inscrit le programme appuyé par la FEC dans un contexte plus large et à plus long terme est notée avec satisfaction. Ce document révisé veille à ce que la stratégie nationale de développement, le PDES, et le plan global de réforme des autorités soient alignés sur les objectifs de stabilité et de développement du programme appuyé par la FEC. »
Source : Département de la communication du FMI