Journée d’information parlementaire : De la nécessité de renforcer notre loi antitabac !

Le mardi 29 Mai dernier, une journée parlementaire sur ‘’le rôle du parlementaire dans la protection des populations face aux conséquences du tabagisme’’  a eu lieu à l’hémicycle de l’Assemblée nationale à l’initiative de l’Association SOS Tabagisme-Niger et le réseau des parlementaires de lutte antitabac avec l’appui de l’ONG américaine Campagn of Tobacco Freekids (CTFK).

La cérémonie d’ouverture de cette activité a été présidée par le 2ème vice-Président de l’Assemblée nationale le député Mahamadou Liman Elh. Ali qui a rappelé l’ampleur du fléau qu’est le tabagisme qui  constitue une grande menace pour la santé publique. Selon lui  ‘’une personne meurt du tabac toutes les six (6) secondes dans le monde’’ !

Le président du réseau parlementaire de la lutte antitabac, M. Soumana Hassane a également, dans son intervention, alerté ses collègues députés du danger du tabagisme pour les populations. D’importantes communication ont été présentées aux parlementaires comme : ‘’les conséquences sanitaires du tabagisme, ‘’le rôle des parlementaires dans la lutte contre le tabac : exemples du Sénégal’’, ‘’l’importance de la forte taxation des produits du tabac’’ et  ‘’les points saillants de la révision de la loi antitabac’’.

En parlant des méfaits du tabac, Mme Djermakoye Hadiza Jackou a dit que dans les un milliard (1. 300 000 000) fumeurs dans le monde on enregistre plus de sept (7) millions de décès par an dont plus de 600 000 non-fumeurs. Au Niger selon une étude 15% des élèves fument le tabac dont 5% sont des filles, renseigne Dr Hadiza. Selon elle, le tabac comprend 60 substances cancérigènes tout en rappelant les différentes maladies mortelles et débilitantes dont sont exposés les fumeurs actifs et passifs.

A propos de l’expérience sénégalaise, l’expert Bamba Mamadou Sagna a informé les parlementaires nigériens que le Sénégal s’est doté d’une loi très forte par la taxation des produits du tabac, la protection et l’interdiction d’accès aux lieux publics par les fumeurs, l’interdiction de la publicité sur le paquet du tabac et bien d’autres mesures coercitives qui font que le Sénégal est cité en référence et bénéficie des appuis conséquents des partenaires techniques et financiers. Pourtant le Niger était pionnier en Afrique pour avoir été le 2ème pays à disposer d’une loi antitabac après l’Afrique du Sud, a rappelé l’expert sénégalais.

Pour DR Ibrahim Djibo Maiga, les parlementaires nigériens doivent taxer sans faiblesse les produits du tabac pour non seulement renflouer les caisses de l’Etat, lutter contre les maladies liées au tabac et les cancers et également financer la lutte antitabac voire investir dans la santé. L’exemple de la Côte d’Ivoire qui mobilise environ 20 milliards des produits du tabac est assez édifiant. Et pour DR Maiga, il est question d’une taxation spécifique et non ad valorem ce qui permettra au Niger même de financer le sport.

Quant à M. Saouna Inoussa, Coordonnateur de SOS-Tabagisme-Niger, il a insisté sur la nécessité de réviser la loi sur le tabac au Niger dans le but de la renforcer. Ainsi, en l’état la loi antitabac du Niger souffre d’insuffisance de la mise en œuvre, a-t-il précisé. C’est pourquoi pour inverser la tendance, il a proposé la mise en place d’une Coordination nationale de lutte antitabac et d’un Programme de lutte antitabac.

Après un échange fructueux entre parlementaires très informés et sensibilisés sur les méfaits de ce fléau sur la santé publique, on peut espérer que notre pays va disposer d’une loi à la hauteur du défi du tabagisme. Dans ce sens le 2ème vice-président du parlement a rassuré l’assistance de la disposition des parlementaires d’agir dans le sens de lobbying qui ne vise autre chose que l’intérêt général pour le bien-être des populations nigériennes.

EMS