Dans les services de l’Etat, beaucoup ont eu la surprise, ces derniers temps, de constater que leurs téléphones fixes ne fonctionnent plus. Presque tout le monde a été concerné. A la fois, les grands et les petits.Sans doute que certains ont vite fait de penser à des dérangements téléphoniques.
Tous renseignements pris, il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de plus que cela. En effet, c’est sur ordre du ministre des Finances, apprend-on auprès de certains bureaucrates-usagers, que les téléphones fixes des administrations de l’Etat ont été momentanément coupés. Il semble que c’est le temps de mettre de l’ordre. En d’autres termes, c’est le temps de voir qui a droit au téléphone fixe au bureau et qui n’en a pas droit.
Il y a un constat fâcheux : dans notre administration, les téléphones fixes sont devenus comme les véhicules de l’Etat. Il suffit d’avoir un bureau ou d’être proche de x ou y personnalité pour disposer d’un téléphone ou d’un véhicule. C’est dire que les économies budgétaires que le ministre MassoudouHassoumi veut réaliser sur les factures de téléphone, il doit aussi envisager de les faire sur les véhicules de l’Etat que l’on retrouve entre les mains de monsieur tout le monde. Or, il existe bien une règlementation de l’utilisation des véhicules de l’Etat qui est mise entre parenthèses depuis plusieurs années. Il n’est pas rare de voir des services de l’Etat qui ne disposent d’aucun moyen roulant tandis qu’à côté un individu, parce qu’il dispose de ses propres réseaux, utilise un véhicule de l’Etat.
Les impayés dus par l’Etat à la société Niger Télécom sont évalués à plus de 2 milliards de francs CFA.Il ne serait pas juste de continuer à accumuler des arriérés pour rien du tout ; des arriérés qui plombent à la fois la trésorerie de l’Etat et celle de Niger Télécom. Le plus grave c’est que beaucoup utilisent le téléphone de l’Etat à des fins privées suivant la malheureuseconception qu’on fait des biens publics : tout ce qui appartient à l’Etat n’appartient à personne.
Comment assurer désormais la rationalisation de l’utilisation des téléphones fixes dans les administrations de l’Etat, et mettre fin aux abus incalculables auxquels on assiste dans l’utilisation de ce bien public ? Tel est le challenge de l’ensemble du gouvernement par ces temps de renaissance culturelle.
Dans le pipeline des réformes en vue de la maitrise de la dépense publique, il faut aussi citer le fichier biométrique des salariés de l’Etat, en harmonisant les fichiers de la fonction publique et ceux de la solde. Ce qui permettra d’assainir ces fichiers et sans doute de réaliser d’importantes économies budgétaires. Même les bourses et aides sociales accordées auxétudiants seront concernées par cette opération d’assainissement.
En effet, selon plusieurs indiscrétions, l’Etat paye plus qu’il n’en faut. L’enveloppe bourse serait évaluée à près de 20 milliards FCFA et les aides sociales sont devenues une véritable caverne d’Ali Baba. Des individus qui n’ont pas la qualité, qui ne sont pas étudiants, y auraient eu accès par le passé suivant un parfait système de connivence. Là encore, d’importantes économies seront faites si le fichier est toiletté. Au fond, n’est-il pas plus pertinent de remplacer les aides sociales par des nouveaux taux de bourse en tenant compte des performances académiques des étudiants ? Simple avis.
Tiémogo Bizo