L’arrivée en masse des migrants en territoire nigérien, particulièrement dans la ville d’Agadez, expulsés pour la plupart de l’Algérie, est au centre des préoccupations des populations locales et des autorités régionales. Leur nombre se compte en millier, dont la grande majorité est composée des hommes, des bras valides qui sont déversés dans toute la ville, errant d’un quartier à un autre, n’ayant pas où dormir pour beaucoup d’entre eux, du fait de l’insuffisance des infrastructures d’accueil.
Les organisations humanitaires intervenant dans la région, en particulier, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui est s’en charge de la gestion de ces derniers, est totalement débordée. Raison pour laquelle OIM a préféré ne s’occuper que des personnes vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes malades. Malgré cette situation qui pèse lourd sur la ville d’Agadez et sa population en termes de sécurité, l’Algérie continue à rapatrier régulièrement vers le Niger, à partir d’Agadez, des milliers d’autres migrants, surtout ceux des pays de la sous région, issus des pays de la sous en territoire nigérien.
Pourtant, les autorités nigériennes, par la voix du Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, Bazoum Mohamed, n’ont pas manqué d’attirer l’attention d’Alger sur le risque que ces rapatriements massifs vers le Niger des migrants d’autres pays pourriraient avoir sur la sécurité du Niger.
En dépit de ces multiples appels, Alger poursuit ses opérations d’expulsions vers le Niger, mettant en danger la sécurité de notre pays. Cette situation doit s’arrêter. Le Niger ne doit en aucun cas être « la poubelle » de ses pays voisins qui lui déversent toutes les semaines, des milliers de personnes étrangères sur son sol et ce, sans son consentement.
Cet afflux des migrants dans la ville d’Agadez inquiète énormément les populations qui craignent pour leur sécurité, la sécurité du pays et au-delà, celle de toute la région du Sahel. Aux autorités nigériennes de prendre toute leur responsabilité sur cette situation qui, à la longue, risquerait de créer un mauvais précédent.
Rien que les incessantes saisies d’armes et des munitions qui sont opérées presque chaque semaine par les Forces de défense et de sécurité sur des ressortissants étrangers en « transit » dans la région doit interpeller sur les mesures d’urgence à prendre pour contrecarrer ce retour massif des migrants dans la région d’Agadez.
C’est dans ce cadre, apprend-on, que les autorités nigériennes viennent d’expulser, il y a de cela quelques jours, pour des raisons de sécurité, environ 140 soudanais vers la Libye, d’où ils seraient entrés au Niger. L’on apprend également que ces expulsés soudanais, en majorité des hommes, font partie du lot de 2 000 migrants soudanais et tchadiens, qui sont arrivés à Agadez il y a de cela quelques jours, en provenance de la Libye. Pour la sécurité de la ville d’Agadez, de sa population et du Niger en général, des telles opérations d’expulsions doivent se poursuivre.
Oumar Issoufa