Redresser ASUSU S.A qui tend inexorablement vers la faillite, protéger les biens publics et privés qui y sont logés dans ses comptes et sécuriser les emplois, telles sont entre autres raisons qui ont conduit le gouvernement, à travers le Ministère des Finances de placer ASUSU S.A sous administration provisoire.
Tenant compte des difficultés auxquelles l’institution est confrontée, comme en attestent d’ailleurs le Rapport de la Commission bancaire (COBAC) ainsi que ceux des services compétents du Ministère des Finances, l’Etat n’a eu d’autres choix que de balayer l’administration actuelle d’ASUSU S.A qui, à ses yeux, ne peut redresser cette institution, confrontée à d’énormes difficultés. Selon le Ministère des finances et l’Agence de Régulation de la Micro-finance (ARSM) qui animaient un point de presse sur la situation de la Micro-finance ASUSU S.A avant d’annoncer sa mise sous administration provisoire, les principales difficultés auxquels l’institution est confrontée se résument principalement à des « irrégularités dans la dernière augmentation du capital social, un système d’information et de gestion non fiable, une dégradation du portefeuille de crédits, un fort endettement auprès du système bancaire et de la clientèle, particulièrement celle des entreprises publiques, des charges d’exploitation importantes de personnels et de services extérieurs ».
A ces difficultés s’ajouteraient « la saisie de tous ses comptes bancaires et de ses biens meubles par certains de ses gros créanciers, le non-respect des ratios prudentiels et l’absence de réponses adéquates de la part de ses responsables », apprend-on. C’est au vu de l’ampleur de toutes ces difficultés que la tutelle n’a pas été convaincue du plan de redéploiement et de relance de l’activité de la Micro-finance ASUSU S.A proposé par sa direction générale.
Pour le Ministère des finances, il fallait un véritable plan de redressement pour sauver cette institution, d’où sa mise sous administration provisoire. C’est dire que la décision du Ministère des finances est une décision responsable, prise pour sauver une institution, non pas pour regler des comptes personnels à qui que ce soit. Que les gens arrêtent de faire l’amalgame et de donner une connotation politique à l’affaire ASUSU S.A.
Oumar Issoufa