Mesdames et Messieurs, chers camarades, chers amis,
Depuis quelque temps nous assistons à une agitation coordonnée de l’Opposition politique et d’une certaine société civile autour de thèmes qui sont autant de prétextes pour leur permettre de réaliser leur même et unique dessein de déstabiliser le régime et de remettre en cause les institutions issues des élections de l’année 2016.
Pour nous, partis de la Majorité présidentielle, cette attitude de l’opposition n’a rien de surprenant dès lors que celle-ci a depuis toujours délibérément décidé de ne pas reconnaître le caractère strictement judiciaire des raisons des déboires de son chef de file. Sa stratégie par laquelle elle veut à tout prix faire de ce cas judiciaire évident l’enjeu absolu de son combat politique, ne peut que la confiner dans des postures radicales. La meilleure illustration de cet état de fait réside dans son comportement relativement au Code électoral et à la CENI. Il faut se rappeler ici que c’était sur sa demande insistante notamment, qu’au lendemain des élections de l’année 2016, la CENI avait organisé une série de forum en collaboration avec les ONG internationales les plus crédibles dans le domaine pour réviser le code électoral. C’est ainsi que l’essentiel de ses propositions ont été prises en compte par le nouveau texte, faisant de notre loi électorale, une loi totalement au diapason des standards à l’œuvre dans tous les pays de notre environnement politico-institutionnel.
Alors que l’opposition avait activement participé aux différents forums, faisant passer toutes ses propositions, elle s’est subitement désengagée à l’entame du processus législatif en refusant de participer aux travaux du Conseil national de dialogue politique (CNDP) et en tentant de discréditer ses résultats qui n’ont pourtant fait que valider les propositions issues des forums. Dans la même logique elle refusera par la suite de désigner ses 3 représentants à la CENI, usant de tous les arguments de mauvaise foi pour jeter le discrédit sur cette institution. Cette politique de la chaise vide vise dans son esprit à retarder les travaux de la CENI et à compromettre la perspective de l’établissement d’un fichier électoral biométrique. Ce sera assurément peine perdue, car la CENI déroulera très certainement son chronogramme sans lâcher prise et fera en sorte que le fichier biométrique soit disponible à temps pour permettre la tenue des élections dans les délais prévus. En tout état de cause, tout en lançant un appel aux partis de l’opposition à désigner leurs représentants, nous exprimons notre soutien à la CENI et l’exhortons à poursuivre son travail conformément au serment de ses membres.
Mesdames et Messieurs, chers camarades,
La loi des Finances 2018 est l’autre prétexte d’une mobilisation conçue pour être ultime de l’opposition et de son faux nez opérant sous le label de la société civile. Le caractère strictement politicien de leur combat a dès le départ été trahi par leur tentative grossière et éhontée de mobiliser l’opinion sur la base d’arguments religieux fallacieux. Ainsi s’étaient-ils lancés dans une campagne tous azimuts selon laquelle l’Etat prélèvera désormais des impôts même sur la part d’héritage des enfants orphelins à l’occasion du décès de leurs parents, en violation des prescriptions de la Sharia. Après avoir qualifié cette loi de satanique, il n’y a guère à ce jour que les plus dévergondés d’entre eux pour continuer d’user de cet argument dans leur communication, car un mois et demi après l’entrée en vigueur de cette loi, les orphelins dont ils s’apitoyaient hypocritement sur le sort, invoquant perfidement Dieu et son Prophète se sont avérés de purs produits de leur imagination satanique à eux.
La loi des finances 2018 a effectivement été l’occasion de la mise me œuvre d’une directive de l’UEMOA datant de l’année 1998 que seul notre pays n’avait pas encore appliquée. En appliquant cette directive notre pays se met en règle vis-à-vis de ses autres partenaires. Avec un taux de pression fiscale de moins de 15% en 2017, notre pays est à la traine de tous les autres pays de notre communauté économique sous-régionale, juste devant la Guinée Bissau, loin de l’objectif des 20% projeté pour l’année 2019.
Mesdames et Messieurs, chers camarades,
A écouter l’opposition et sa société civile, c’est le principe même de l’impôt qui est illégitime comme s’il est possible de faire fonctionner un État sans que les citoyens n’y contribuent de quelque façon que ce soit. L’impôt constitue le moyen de l’expression de la souveraineté d’un État et aucune perspective de développement d’un pays ne se conçoit sans une politique fiscale appropriée.
La propagande selon laquelle le gouvernement aurait fait des cadeaux fiscaux à des sociétés multinationales tout en accentuant la pression sur les citoyens les plus pauvres relève de la mauvaise foi éhontée. Si le gouvernement a renoncé à la taxe sur le transit international entrant (TATIE) prélevée sur les sociétés de téléphonie mobile c’est parce qu’elle s’est avérée plus nuisible qu’utile. Faut-il rappeler ici que cette taxe a été instituée il y’a de cela 3 ans seulement par notre gouvernement et que notre pays est le seul de tous ceux de l’UEMOA à y avoir fait recours? Faut-il également rappeler que ce n’est pas la seule taxe prélevée sur ces sociétés? Faut-il enfin rappeler que depuis son institution les impôts prélevés sur ces sociétés connaissent une baisse tendancielle croissante et que la TATIE a, par ailleurs, contribué à bloquer les investissements dans les infrastructures de ces entreprises aggravant ainsi notre retard par rapport aux autres pays de l’UEMOA en matière de couverture de téléphonie cellulaire? La suppression de la TATIE va très bientôt induire une baisse sensible des coûts des appels destination Niger. L’élargissement de la couverture va permettre l’accès au téléphone de toutes les zones du territoire qui en sont privées, soulageant ainsi les populations qui ne cessent de le réclamer. L’accroissement de cette assiette accroîtra à son tour les recettes des sociétés ainsi que les recettes fiscales de l’Etat.
Mesdames et Messieurs, chers camarades,
Lorsqu’on entend les responsables de la société civile dénoncer le fait que les dirigeants du pays détournent de l’argent à grande échelle qu’ils l’investissent à l’étranger, on devine les fantasmes qui alimentent leur réflexion et l’envie qui les habite d’exercer le pouvoir et de disposer de ces ressources fantasmatiques. Qu’ils se détrompent, ces buffets dressés à tous les dîners et cet argent détourné et investi à l’étranger par les dirigeants actuels qui les font tant saliver n’existent que dans leur imagination envieuse.
Ce qui en revanche est vrai c’est que les maigres ressources de l’Etat sont utilisées à payer régulièrement les salaires des fonctionnaires et les bourses des scolaires, à assurer la sécurité, à construire des infrastructures et à délivrer tant bien que mal les services sociaux de base. Nous ne le répèterons jamais assez, c’est une prouesse remarquable à l’actif du gouvernement que notre pays tienne si solidement malgré un environnement régional très défavorable.
La sécurité des citoyens et l’intégrité de notre territoire sont les choses les plus précieuses et lorsqu’elles sont si bien garanties par ces temps de terrorisme où les organisations criminelles disposent de moyens colossaux, force est de s’en réjouir et de s’en féliciter.
A ce sujet, la société civile et même ses mentors de l’opposition n’ont de cesse de dénoncer les bases militaires étrangères. Pourtant ces mêmes « bases » qui contribuent notamment à leur permettre de dormir tranquillement sont présentes dans presque tous les pays d’Afrique de l’ouest et du centre plus ou moins menacés par le terrorisme. Dans aucun de ces autres pays, l’opposition n’en fait un thème de campagne alors même que c’est seul le Niger qui est entouré par 3 grands foyers terroristes à ses frontières. C’est la preuve que notre opposition est aux abois et qu’elle est obligée pour cette raison de recourir à tous les arguments, même les plus contreproductifs et les plus dérisoires.
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Nous saluons par ailleurs les efforts du gouvernement dans le domaine de la sécurité alimentaire. Nous nous réjouissons en particulier du démarrage des opérations de vente des vivres à prix modéré en ce début du mois de février. Nous exhortons le gouvernement à rendre disponibles les aliments bétail le plus tôt possible dans toutes les régions où cela est nécessaire.
Pour finir nous lançons un appel à tous nos militants et sympathisants pour qu’ils restent toujours mobilisés et qu’ils répondent comme d’habitude, de façon massive, à tous les appels qui leur seront lancés en vue de soutenir le Président de la République et le gouvernement.
Vive la MRN
Vive l’APR
Vive la Démocratie
Vive le Niger.
Fait à Niamey le 14 février 2018.