Evalué actuellement à 4000 milliards de dollars, le marché mondial de la finance islamique suscite une vive convoitise des pays ouest-africains qui ne pèsent que 5% du volume des transactions. C’est tout le sens de la cinquième édition du forum sur la finance islamique prévu à partir du 19 mars 2018 à Dakar.
L’Afrique de l’ouest veut bien faire de la finance islamique un levier de croissance de son économie. Pour le PDG de l’Institut africain de la finance islamique (AIIF), Mouhamadou Lamine Mbacké, la finance islamique connaît une croissance exponentielle du fait que le volume des transactions est passé de 800 à 4000 milliards de dollars. Pourtant c’est la capitale d’un pays non musulman qui demeure le hub mondial de la finance islamique, Londres en l’occurrence.
D’autres pays comme l’Allemagne, le Luxembourg ou le Japon ont développé des stratégies de captation des énormes opportunités offertes par ce produit financier innovant.
Seul bémol, la législation bancaire de l’institut d’émission, la Bceao, n’est pas conforme à la finance musulmane.
Cependant, des pays comme le Nigeria et la Côte d’Ivoire sont en avance dans ce processus. De même, le Sénégal est considéré comme pays pilote, l’un des rares à émettre des « Sukuks » (emprunts obligataires conformes à la Charia) sur le marché international.
Le forum que s’apprête à abriter la capitale sénégalaise est vu comme un pont entre l’Afrique et les pays du Golfe.
Quelque 500 grandes entreprises d’Afrique de l’Ouest sont attendus à ce forum placé sous le thème : « Les investissements directs provenant des pays du Golfe destinés aux grands projets. »
Des structures de premier plan comme le ministère en charge du suivi du Plan Sénégal émergent(PSE), la Caisse des dépôts et des consignations (CDC ) ou la délégation à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose(DGPU) vont appuyer l’organisation de cette rencontre historique.