« En réalité la table ronde c’est une étape finale du plaidoyer, nous l’avons commencé depuis 2011 avec l’arrivée du président Issoufou Mahamadou au pouvoir », dixit Mme Kané Aïchatou Boulama
Du 13 au 14 décembre prochain se tiendra la table ronde de Paris sur le Plan de Développement Economique et Social (PDES) du Niger. A une semaine de ce plaidoyer pour le Niger, Mme Kané Aïchatou Boulama, Ministre du Plan nous a accordé cet entretien avec nos confrères de l’ORTN et Sikka TV.
Niger Inter : quels sont les objectifs de la table ronde de Paris?
Mme Kané Aïchatou Boulama : Effectivement du 13 au 14 décembre, nous allons organiser une table ronde à Paris, exactement dans une semaine, et donc les objectifs que nous recherchons à travers cette conférence de la Renaissance, comprend une table ronde institutionnelle et un forum d’investisseurs c’est d’abord :
1) de faire en sorte que la stratégie, la vision du Niger à travers son Plan de développement économique et social rencontre l’adhésion des partenaires techniques et financiers, c’est important pour nous.
2) nous allons pour chercher des financements, pour compléter notre financement, nous avons un PDES qui fait plus de 15.000 milliards de FCFA dans lequel plus de 9.000 milliards sont consacrés aux institutions publiques. Le Niger prend en charge les 2/3 et nous partons à Paris chercher le tiers. Nous allons à Paris pour faire une rencontre avec les partenaires techniques et financiers pour financer le PDES. Le deuxième aspect de ce financement du PDES c’est le secteur privé, c’est un secteur sur lequel nous fondons beaucoup d’espoir et nous allons engager beaucoup de réformes pour le promouvoir et nous partons également pour que le secteur privé international puisse participer au financement du PDES .
Niger Inter : pourquoi le choix de Paris pour la tenue de la table ronde ?
Mme Kané Aïchatou Boulama : La raison est simple, c’est que au Niger nous avons déjà le financement, je vous ai parlé de 10.000 milliards, donc nous sommes dans notre PDES les 2/3 des 10.000 milliards sont déjà acquis en termes de mobilisation de ressources internes, nous allons vers les partenaires, là où ils ont beaucoup plus de facilité, beaucoup plus d’accès pour nous rencontrer. Nous allons à Paris parce que nous voulons aller au devant des partenaires techniques et financiers. Paris est une place centrale dans le monde nous pensons que là-bas, nous offrons le cadre qu’il faut, l’accessibilité à nos partenaires pour venir nous rencontrer et pour échanger avec eux et aussi pour rencontrer notre secteur privé qui a des projets pour le développement du Niger
Niger Inter : comment en est-on arrivé à la formulation du PDES 2017/ 2021
Mme Kané Aïchatou Boulama : Ca a été un processus laborieux, très passionnant dans la mesure où nous avons volontairement voulu infliger à ce PDES une approche participative avec tous les acteurs concernés dans sa formulation. Avant même de rentrer dans sa phase de formulation nous avons d’abord voulu faire l’évaluation du précédent PDES , en tirant des leçons de l’ancien PDES en intégrant maintenant tous les engagements que nous avons pris, sur le plan international et surtout le programme de Renaissance du président de la république, ses engagements pris auprès du peuple nigérien, donc nous avons formulé ce PDES selon ce processus proactif, interactif, puisqu’il y’a eu beaucoup de va et vient de la phase diagnostic jusqu’à la phase définition des orientations etc. Je profite de cette occasion pour vraiment remercier tous les acteurs qui se sont impliqués dans cette formulation dans la mesure où nous avons non seulement les acteurs nigériens mais nous avons tous les partenaires techniques et financiers présents au Niger qui se sont impliqués pour la formulation de ce PDES
Niger Inter : pourquoi le forum des investisseurs est-il intégré dans la conférence ?
Mme Kané Aïchatou Boulama : Ce PDES c’est un PDES qui va dans la continuité mais qui met un accent fort sur deux piliers de croissance. Le premier pilier c’est la transformation du monde rural et le deuxième c’est le secteur privé donc nous estimons que si nous allons à paris pour chercher des financements pour la transformation du monde rural et pour tous les autres aspects du développement de notre pays, nous devrons aussi créer les conditions pour que le secteur privé puisse avoir des opportunités pour financer nos actions, nos projets, qui sont très variés, très diversifiés inscrits dans notre PDES. C’est vraiment un acte volontaire de faire en sorte que ces deux évènements se tiennent en même temps parce que pour nous c’est un tout. C’est l’économie nigérienne, même dans la transformation du monde rural, vous avez le secteur privé, donc l’Etat joue un grand rôle pour la promotion du secteur privé donc c’est la politique, la stratégie de l’Etat pour accélérer la croissance que nous apportons à paris. Ce sera à travers la table ronde institutionnelle, ce sera à travers le forum des investisseurs.
Niger Inter : quels sont vos attentes en termes de résultats
Mme Kané Aïchatou Boulama : Mon attente principale est d’abord la confirmation de l’adhésion des partenaires à notre PDES, à notre stratégie, à notre vision. C’est une confirmation puisque nous savons déjà que nos partenaires adhérents parfaitement à notre vision, à notre stratégie. Nous voudrions avoir une confirmation, nous voudrions avoir des déclarations qui disent oui le Niger a un très bon PDES, oui les cinq axes stratégiques sont des axes excellents et que nous allons soutenir et que nous allons appuyer. Le deuxième aspect est le financement, je souhaiterai à travers les annonces que vont faire les uns et les autres que nous puissions boucler le financement de notre PDES et même aller peut être au delà de cela. C’est vrai un PDES conçu sur la base d’un cadrage macro économique précis mais les besoins sont la donc les besoins peuvent aller au delà même du coup de notre PDES donc nous sommes très heureux que les annonces tiennent compte de nos besoins, au-delà même du coup du PDES.
Niger Inter : Est-ce que les partenaires sont déjà ciblés et ceux qui vous avez déjà sont-ils revenus ?
Mme Kané Aïchatou Boulama : Ils reviennent même en force, je vous donne l’exemple de la Banque mondiale avec laquelle nous venons de signer un appui budgétaire de 120 millions de dollars et la banque mondiale a d’ores et déjà doublé le porte feuille du Niger en ce sens qu’au lieu de 600 millions de dollars qui sont régulièrement mis à notre disposition et pour 3 ans, nous sommes à 1 milliard de dollars pour l’IDA 2018, en plus du porte feuille actif qui existe , nous bénéficions de très bonnes dispositions de nos partenaires. Nous avons fait un plaidoyer, ce n’est pas aujourd’hui que nous avons commencé ce plaidoyer, en réalité la table ronde c’est une étape finale du plaidoyer, nous l’avons commencé depuis 2011 avec l’arrivée du président Issoufou Mahamadou au pouvoir, c’est un plaidoyer qui est bâti sur une vision claire de ce que nous attendons de notre pays. La finalité c’est que nous souhaitons un développement durable, une croissance accélérée pour que le bien être des populations s’améliore progressivement.
Niger Inter : comment est composée la délégation du Niger ?
Mme Kané Aïchatou Boulama : A la tête de notre délégation se trouve le président de la République en ce sens que c’est un programme qui lui tient à cœur , c’est son deuxième et dernier mandat, et ce premier mandat lui a permis de faire des réalisations, de tenir ses promesses qu’il a faites au peuple nigérien et il tient pour son 2ème et dernier mandat, qu’il conduise les activités de la table ronde afin de s’assurer que l’ensemble du monde puisse adhérer à cette vision qu’il a pour le peuple nigérien et les autres ce sont les membres du gouvernement, les équipes techniques , le secteur privé, la société civile nigérienne, les parlementaires, les représentants des régions en l’occurrence un président du conseil régional qui seront donc présents à paris.
Propos recueillis par Elh. M. Souleymane, Abdoulaziz Moussa et AbdoulKarim Mahamadou ( Sikka TV)