Selon l’envoyé spécial du gouvernement, le succès de la lutte contre le terrorisme dépend en grande partie de la « question cruciale » du développement.
La France va augmenter « sensiblement » – de plus d’un tiers – son aide au développement dans la région du Sahel, a indiqué, mercredi 8 novembre, le nouvel envoyé spécial français pour le Sahel, Jean-Marc Châtaigner, lors d’une conférence de presse à Nouakchott. Une aide qu’elle lie à la lutte contre les violences des groupes djihadistes. « Le développement et la sécurité devront aller de pair au Sahel : l’un ne peut exister durablement sans l’autre », a déclaré M. Châtaigner, selon des propos tweetés par l’ambassade de France en Mauritanie.
L’augmentation du budget annuel de l’aide française au Sahel devrait être de plus de 33 %, selon M. Châtaigner. « L’aide au développement à cette région est actuellement de l’ordre de 600 millions d’euros, elle augmentera, selon nos prévisions, de plus de 200 millions d’euros », a expliqué sans plus de détails le diplomate, en présence du délégué régional de l’Agence française de développement (AFD, partenaire du Monde Afrique), Philippe Chedane.
L’envoyé du gouvernement français a également promis que son pays « s’assurera que cette aide parviendra bien aux populations ciblées » et qu’elle englobera « l’agriculture, l’énergie, la gouvernance, l’appui aux services de base ainsi que l’éducation, la formation et l’emploi ».
Une zone très instable
Ancien directeur général de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), nommé le 31 août, M. Châtaigner a débuté mercredi une tournée dans le Sahel, où 4 000 militaires français sont déployés dans le cadre de l’opération de lutte antiterroriste « Barkhane ».
Il a notamment rencontré les responsables du secrétariat permanent du G5 Sahel, qui regroupe cinq pays de la région (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Tchad et Niger) et dont le siège est à Nouakchott. L’organisation régionale a lancé le 1er novembre la première opération de sa force militaire conjointe aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, une zone très instable devenue un foyer pour les groupes extrémistes.
La tournée de M. Châtaigner lui permettra de « se concerter » avec les gouvernements de ces pays sur « cette question cruciale [du développement], dont dépend en grande partie le succès de la lutte contre le terrorisme », a-t-il expliqué à la presse. Le diplomate a également rencontré des représentants du gouvernement mauritanien, dont le ministre de l’économie et des finances, Moctar Ould Ndiaye.