Editorial : PRÊCHER LA VERTU PAR L’EXEMPLE !

Le leadership c’est le sacrifice. Se sacrifier pour les autres.  Rendre les gens heureux. Servir. Apporter la joie aux autres. Faire avancer les bonnes causes. Ce sont là des dimensions du leadership enseignées par des grands maîtres en développement personnel.

 Et c’est connu : on retient des grands leaders du monde ces valeurs de renoncement, de sacrifice au profit des autres. Des prophètes au commun des mortels, l’histoire retient qu’un homme est suivi, vénéré lorsqu’il incarne certaines valeurs. Une autre leçon de l’histoire c’est comme dirait l’autre : « La confiance se gagne quand les promesses se tiennent ».

A l’occasion de l’ouverture de la présente session budgétaire de l’Assemblée nationale, le président de cette institution avait appelé ses concitoyens au respect des institutions de la République notamment entre autres la présidence de la République. Selon le président du parlement, S .E Tinni Ousseini la présidence de la République est l’incarnation de l’unité  nationale d’où la nécessité de ne pas vilipender cette  institution car, estime-t-il, les hommes passent mais la République demeure.

Cet appel républicain est opportun en considérant les écarts de quelques-uns et leurs propos déplacés sur la personne du président de la République qui est voué aux gémonies. Traité le président de la République de tous les noms d’oiseaux d’Israël, l’on se demande de proche en proche où est le sens de civisme de certaines personnes qui prétendent diriger le pays au sommet ou tapis dans les Organisations de la société civile ?

Certes la fonction de président de la République exige plus de sacrifice que toutes les autres puisque l’occupant des lieux est censé avoir, comme qui dirait, un ‘’don d’ubiquité’’ en dépit de sa posture humaine ! Mais nous pensons qu’il faut avoir le sens de la répartie dans nos rapports avec nos dirigeants. Cette précaution n’entrave en rien les critiques citoyennes proactives qui  sont de nature à améliorer la gouvernance.

Cependant, l’appel du président de l’Assemblée nationale est aussi, à notre sens, valable aux animateurs des institutions de la République eux-mêmes qui doivent également inscrire résolument leurs faits et gestes dans la droite ligne républicaine. En effet, est-il raisonnable qu’un ministre qui porte sa violente main sur un porteur de tenue continue à siéger dans un gouvernement républicain ? De quel droit ce genre de ministres prétendent-ils être plus digne que ceux qui veillent sur notre sécurité au risque de leur vie ?

Est-il normal qu’un président d’une haute institution de la République qui requiert le devoir de réserve anime publiquement une activité partisane ? Comment rassurer les citoyens que vous avez le sens d’indépendance et d’équité lorsque vous manquez à la retenue et la discrétion qu’exigent vos fonctions ?

Nous le disons tout net, il est inacceptable que certaines personnalités donnent l’impression d’être insensibles aux attentes des citoyens quand il s’agit de se reprendre par rapport à la récurrence de certaines tares qui aggravent la gouvernance du pays.

C’est dire simplement que la demande du président de l’Assemblée nationale est pertinente mais elle suppose également de la part des animateurs des institutions de prêcher la vertu par l’exemple. C’est ainsi seulement qu’il y aura comme par miracle une harmonie entre la vision des gouvernants et les attitudes des citoyens. Il est des vertus, en effet, qui ne se font respecter que par la force de l’impression de l’exemple. Donner de bonnes leçons sans prêcher d’exemple, sans tenir promesse c’est le moyen le plus sûr pour décevoir, se faire rejeter par les individus comme par le peuple. Gouvernants et gouvernés alors prêchons tous ensemble… la vertu par l’exemple !

Elh. Mahamadou Souleymane (Niger Inter Magazine N°005)