BUDGET 2018 : Le grand oral de Massoudou Hassoumi face aux députés !

Hier, le ministre des Finances M. Massoudou Hassoumi a présenté solennellement la loi de finances 2018 aux parlementaires.  Le budget 2018  a été arrêté en recettes et en dépenses à 1900,86 milliards de francs CFA  dont 7,9%  destinés aux Institutions républicaines, 17,56% à la sécurité, 3% à l’hydraulique rurale et urbaine, 18,74% au développement rural et à la sécurité alimentaire, 18,9% à l’éducation, 9,16% à la santé et 12,92% à l’énergie et aux infrastructures.

Ce grand oral du ministre Massoudou Hassoumi a permis aux Nigériens d’avoir la quintessence de la loi de finances 2018. Le ministre a surtout éclairé les lanternes de ses concitoyens sur les tenants et aboutissants du budget 2018. Il a notamment expliqué aux députés le budget général de l’Etat : ses orientations, ses hypothèses et  ses variations.

Parlant du contexte du pays, le ministre Massoudou a mis en évidence le fait que la situation sécuritaire  a coûté deux  points au PIB du Niger, en plus de certains retournements de situation dont la baisse du prix de l’uranium, celle du pétrole et la récession au Nigeria. On le voit, la sécurité occupe à elle seule 17,56% du budget national soit plus de 5 fois le budget alloué à l’hydraulique rurale et urbaine ou presque deux fois le budget de la santé !!!

Pour faire face à cette situation, le budget 2018 de l’Etat du Niger prévoit de réduire le déficit budgétaire à environ 6%, a soutenu le ministre Massoudou Hassoumi. Et c’est pour organiser la solidarité nationale que le gouvernement a fait ce choix d’imposer aux plus forts pour aider les plus faibles, a martelé le ministre des finances.

Face aux représentants du peuple, le ministre des finances a rigoureusement démontré que les populations les plus défavorisées ont été soigneusement épargnées par les impôts et taxes sur toute la ligne de la loi des finances 2018. Le ministre des finances en bon socialiste a mis en exergue l’idée que le focus du gouvernement était justement d’organiser la solidarité en imposant aux plus fortunés du pays pour permettre un accès aux biens et services aux populations pauvres  du pays.

Pour convaincre, le ministre Massoudou a passé au peigne fin la loi de finances dans ses différentes composantes fiscales à l’attention des représentants du peuple. Il a surtout apporté des démentis cinglants sur certaines manipulations et intoxications savamment distillées pour pourfendre ce projet de loi.

L’intervention du ministre Massoudou a fait impression au regard des acclamations qui ont émaillé sa présentation. Ceux qui ont pensé que les socialistes voudraient servir du libéralisme sauvage avaient vite déchanté : le gouvernement socialiste entend organiser la solidarité en redistribuant les richesses de sorte que les plus pauvres puissent bénéficier de la richesse nationale. Pour ce faire, les fondamentaux du socialisme sont mis en avant car les pères fondateurs de cette doctrine voudraient bien que la défense des intérêts des prolétaires (couches les plus défavorisées) constituent le fil conducteur du combat. Et le gouvernement de Brigi Rafini en mettant à l’abri le monde rural et en général les personnes les plus pauvres dans nos villes et villages, il a bel et bien mis en avant les principes d’une gouvernance socialiste.

Certaines agitations citadines émanant des personnes aisées et de la classe moyenne se comprennent aisément. Les députés représentants de la majorité des populations visées par la loi de finances 2018 ont eux très certainement compris les enjeux de la loi soumise à leur examen. Certes leur prérogative de contrôle de l’action gouvernementale les oblige à ne pas donner un chèque en blanc au pouvoir, mais à bien d’égards les préoccupations du gouvernement cadrent bien avec celles de leurs électeurs (en majorité) d’où la nécessité de dépassionner le débat pour ne jeter le bébé avec l’eau du bain.

C’est pourquoi le ministre Massoudou a expliqué aux parlementaires que le danger serait de ne rien faire pour juguler le déficit budgétaire. Ce qui exposerait le pays purement et simplement à une situation de cessation de payement. Une banqueroute totale. C’est justement pour éviter ces travers, cette incertitude que le gouvernement entend faire en sorte que les plus riches et la classe moyenne payent l’addition pour le plus grand nombre… avec la bénédiction des parlementaires !

Tiemago Bizo