La Ministre du Plan, Aichatou Kané Boulama a présidé aujourd’hui, le Side Event devant un parterre potentiel d’investisseurs Américains et étrangers. Plusieurs institutions de financements ont répondu présent à l’invitation du Niger en vue de s’imprégner des préparatifs de la table ronde de Paris sur le PDES Niger 2017-2021. Il s’agit entre autres de la BID, la BAD, la BADEA, le FONDS SAOUDIEN, la SFI, le MIGA, VENOA et FRIENDS OF NIGER.
Le facilitateur, M. Theodore Ahlers a fait un travail de maître. Parmi les nombreuses personnalités qui se sont exprimées, il y avait, l’ancienne ambassadeur des USA au Niger, Mme Biza Williams, qui a expliqué à l’auditoire que le Niger en terme de sécurité se porte bien et qu’il n’ya aucune crainte pour les investisseurs étrangers à investir au Niger.
Pour la ministre du Plan, ce Side Event a pour but de donner un avant goût de la table ronde des bailleurs de fonds de Paris, qui a pour objet de réunir, autour du PDES, les partenaires techniques et financiers en vue de partager avec eux la vision du Niger afin d’obtenir leur adhésion et mobiliser le financement du Programme d’Actions Prioritaires (PAP).
Aichatou Kané Boulama s’est ensuite penchée sur les défis, les orientations du PDES et les résultats attendus de la table ronde de Paris en décembre prochain. Aussi, sur la base du diagnostic stratégique, huit défis ont été identifiés, entre autres : menaces sécuritaires ; faible performance de la gouvernance ; forte pression démographique ; faiblesse du capital humain ; croissance économique erratique, insuffisante et non inclusive ; insécurité alimentaire et nutritionnelle récurrente ; faible résilience des systèmes de production face aux changements climatiques ; comportements et mentalités peu propices au développement et forte pression démographique.
Les implications immédiates de ces défis ont été clairement identifiées notamment : un faible potentiel pour capturer le dividende démographique ; la forte demande sociale en éducation, santé, eau et assainissement ; une forte pression sur les ressources naturelles dont l’eau et les terres (de cultures et de pâturage) ; les risques de dégradation de l’environnement liés à la surexploitation des ressources naturelles ; l’exacerbation des conflits sur le contrôle et l’exploitation des ressources naturelles (agriculture/élevage, …) ; le risque d’aggravation des crises alimentaires et nutritionnelles; les risques de migrations non contrôlées Evoquant la croissance économique erratique, insuffisante et non inclusive,
Mme Aichatou Kané Boulama a relevé une faible diversification de l’économie ; une faiblesse de l’entreprenariat ; un faible développement des chaines de valeur agro-sylvo-pastorales, industrielles et minières ; un faible niveau de consommation de crédits sur financement extérieur ; un faible taux de pression fiscale et de rationalisation des exonérations fiscales ; une faible efficacité des dépenses publiques ; un faible développement des infrastructures économiques (énergie, routes et transports, télécommunications, eau, etc.) et la persistance des disparités inter et intra régionales.
La Ministre du Plan s’est ensuite attardée sur les comportements et mentalités qui sont peu propices au développement. Elle a notamment mis l’accent sur le recul de l’éthique au travail, notamment dans la fonction publique ; le recul de la valeur du mérite ; l’incivisme fiscal ; l’incivisme par rapport au bien public ; les perceptions sur les questions démographiques ; les perceptions sur l’école et particulièrement la scolarisation des filles.
Elle a enfin indiqué que le changement de ces comportements et de ces mentalités est indispensable pour la modernisation sociale, politique et économique du pays.
Concernant la vision du Niger à l’horizon 2035 exprimée par la Stratégie de Développement Durable et Croissance Inclusive (SCDDI) qui se dessine ainsi, « un pays uni, démocratique et moderne, paisible, prospère et fier de ses valeurs culturelles, sous-tendu par un développement durable, éthique, équitable et équilibré, dans une Afrique unie et solidaire », elle a indiqué que le PDES s’inscrit dans cette dynamique à travers ses axes prioritaires.
D’abord la Renaissance culturelle, qui est tout simplement la mobilisation sociale pour un changement de comportement, et la consolidation de la culture démocratique et républicaine qui passe par la création des conditions favorables aux indispensables mutations et changements de comportements et de mentalités et la promotion de l’esprit civique et des valeurs citoyennes).
Ensuite le Développement social et la transition démographique qui necéssitent l’amélioration de la qualité de l’éducation à tous les niveaux d’enseignement, le renforcement de l’accès à la planification familiale, l’autonomisation de la femme, la promotion de la scolarisation de la jeune fille, la promotion de l’alphabétisation fonctionnelle en milieu rural, le renforcement de l’offre et de la demande des prestations et service de santé de qualité y compris la santé de la reproduction, l’élargissement de la couverture de la protection sociale à toutes les couches sociales, le développement de l’enseignement et de la formation professionnels et techniques adaptés aux besoins réels de l’économie, la promotion de l’insertion socio-économique des jeunes, l’amélioration de la qualité de délivrance du service de l’eau potable) ; le développement du capital humain et s’assurer d’une transition démographique, le développement du secteur privé, l’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques et parapubliques ; la mise en œuvre du programme des réformes de gestion des finances publiques, le renforcement des capacités de planification, de programmation, de budgétisation, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques publiques, la régulation de la gestion et les usages de l’eau).
Il y a aussi, la transformation du monde rural, par le biais de l’encadrement et la formation des femmes du monde rural. S’agissant des dividendes démographiques, la Ministre a expliqué que le PDES a prévu la formation de 40 000 matrones afin qu’elles puissent aider les autres dans le cadre du planning familial.
Il a été également prévu plusieurs actions pour la mobilisation et l’encadrement des femmes rurales. La ministre a également abordé la question de la Bonne Gouvernance et l’importance de consolider la transparence. Sur ce sujet une participante a émis des inquiétudes sur la transparence dans les activités, Aichatou Kané Boulama, l’a rassuré en réaffirmant que toute les dispositions sont prises pour s’assurer que la transparence est de mise à tous les niveaux, avant d’évoquer la promotion de l’excellence, du mérite et de la performance au sein de l’administration et l’accélération du processus de la décentralisation .
La Ministre du Plan a aussi parlé de la gestion durable de l’environnement et du comment améliorer le cadre de vie des populations et lutter contre les changements climatiques.
Elle a souligné l’importance de la promotion des énergies renouvelables, la préservation et la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles et la promotion des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques. Abordant le développement social et la transition démographique, la Ministre du Plan a estimé que l’objectif de cet axe est d’améliorer la couverture des besoins sociaux fondamentaux en quantité et en qualité.
Il est centré sur l’accélération de la transition démographique et le développement du capital humain en vue de rehausser significativement le niveau de capital humain et d’amorcer la transition démographique. Sur le plan de l’amélioration de la Gouvernance paix et sécurité, la Ministre du Plan a affirmé que l’objectif de cet axe est prévenir l’occurrence des crises multidimensionnelles susceptibles de mettre en danger les perspectives nationales de développement économique et social.
Cet axe couvre la sécurité, la gouvernance politique, administrative, juridique, judiciaire et locale en vue de satisfaire les populations sur les prestations de l’administration publique et des Institutions de la République ; assurer la sécurité intérieure du pays et de ses frontières et permettre aux populations d’être bien gouvernées dans un espace sécurisé.
Avant de laisser la parole aux participants, la Ministre Aichatou Kané Boulama a brossé le montant du PDES 2017-2021 qui est évalué à 13 735 milliards de FCFA (24,972 milliards de dollars) dont: 8 171 milliards de FCFA (14,856 milliards de dollars) de dépenses publiques dont 3 091,8 milliards de FCFA (5,621 milliards de dollars) de ressources extérieures à mobiliser et 5 564 milliards de FCFA (10,11 milliards de dollars) de dépenses d’investissements privés selon le scénario de base de cadre macroéconomique conforme au Programme Economique et Financier conclu avec le FMI.
Des échanges forts enrichissants ont été enregistrés et une bonne perspective s’annonce déjà sur la table ronde de Paris.
Le Side Évent a ete une réussite totale. Plusieurs participants ont confirmé leurs participations à la Table ronde de Paris.
Nous y reviendrons sur les différentes interventions.