Le Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la République (FRDDR) a rendu une déclaration sur la situation sociopolitique du Niger le 24 juillet dernier au siège du principal parti de cette opposition, le FA Lumana Africa. A en croire la teneur de cette déclaration, le FRDDR ne voit que du noir au Niger. Tous leurs pronostics passés voués à l’échec ne les convainquent pas que ce pays a besoin plus que du nihilisme pour se construire. Ce pamphlet du FRDDR laisse croire comme certaines lubies sur leurs réseaux sociaux et médias que le président Issoufou passe pour pharaon à Niamey. A quoi rime justement leur iconoclaste demande du départ d’un président démocratiquement élu ?
Selon cette déclaration du FRDDR : « Conformément à son statut républicain, l’opposition politique nigérienne est restée constamment fidèle à sa démarche pédagogique et responsable pour promouvoir le cadre démocratique et la bonne gouvernance dans notre pays. Depuis la période préélectorale 2016, l’opposition politique nigérienne s’est établie dans la dynamique d’une expression politique qui a toujours témoigné du même engagement dans la défense des intérêts du Niger et de son Peuple ».
Et d’ajouter : « C’est dans cette logique de résistance, face à la dégradation continue de la situation sociopolitique et économique de notre pays que le FRDDR n’a eu de cesse de dénoncer les avatars de ce régime, d’informer et de sensibiliser le Peuple sur son être et son devenir. Lorsqu’il avertit sur les menaces qui pèsent sur la cohésion sociale du fait des velléités totalitaires du régime, le FRDDR n’appelle pas au chaos et à la violence. Non ! Le FRDDR rappelle juste à notre mauvais souvenir comment l’irresponsabilité, l’insouciance, la légèreté et les provocations à la fois inutiles et stupides des gouvernants actuels ont souvent conduit sous d’autres cieux à la violence politique et sociale. »
Après quoi, le FRDDR formule 3 demandes: « Demande une fois de plus, que soient rendues publiques les conclusions du rapport d’enquête sur les évènements ayant eu lieu à l’université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey le 10 Avril 2017. Rapport prévu pour être bouclé en 45 jours. Bagalé ne saurait être enterré une seconde fois. Demande au groupe parlementaire de l’opposition d’initier instamment une commission d’enquête parlementaire aux fins de faire la lumière sur l’utilisation des fonds affectés à la défense et à la sécurité depuis l’avènement du régime de Issoufou Mahamadou. Enfin, face à ce péril qui guette notre Nation, et l’incapacité avérée du régime actuel à gérer le pays, le Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République FRDDR exige une fois de plus, le départ immédiat de l’usurpateur Issoufou Mahamadou pour donner à notre pays une chance de sortir du chaos ».
Si la première requête relative au rapport de d’enquête sur l’affaire Bagalé est nouvelle, les autres (contrôle du budget de la défense et le départ immédiat du président) constituent une lapalissade du FRDDR à force d’être rabâchées à tout bout de champ.
Le FRDDR à la manœuvre sur l’affaire Bagalé …
De sources bien informées, la Commission d’enquête sur l’affaire du 10 avril où l’étudiant Mala Bagalé a été lâchement assassiné, cette Commission n’a pas encore officiellement remis ses conclusions au gouvernement. Quand on sait que cette Commission est assermentée et comporte en son sein des représentants des étudiants, il y a lieu de se demander à quoi rime cette allégation du FRDDR ? Est-ce une façon d’instrumentaliser cette affaire ? Sinon si le souci du FRDDR était de faire bouger les lignes pourquoi ne pas alors s’informer sur l’état des lieux des travaux de cette Commission auprès de ses membres. L’opposition parlementaire pourrait même interpeller le gouvernement pour en savoir plus et informer la nation de manière plus appropriée. Nous pensons qu’en plus des étudiants, cette Commission regorge en sein des personnalités dont l’autorité morale et la crédibilité ne sont pas encore entachées. Les Nigériens attendent ceux-là avec patience puisqu’ils ont affaire au Créateur avant nous autres mortels. Sur point, le FRDDR a raté une très occasion de se taire.
Le FRDDR dans une impasse réelle…
Pour ceux qui suivent les dynamiques sociales et politiques, il vous souvient que la même presse et la société civile dites proches de l’opposition avaient à plusieurs reprises dénoncé la mauvaise posture du FRDDR, plombé comme ses versions ARN ou COPA 2016. Plongé, comme qui dirait en hibernation depuis les déboires judiciaires de son leader Amadou Djibo dit Max qui a finalement écopé de trois mois de prison avec sursis pour des propos aux antipodes des valeurs républicaines, ce dernier est finalement revenu sur la scène avec la déclaration du lundi dernier. Dans cette déclaration, l’opposition n’a pas manqué de marteler sa très mauvaise recette : la demande du départ immédiat du président Issoufou Mahamadou. Un discours très loin du politiquement correct en ce sens qu’il heurte les consciences des démocrates d’ici et d’ailleurs. Mais au juste à quoi rime ce discours contre-productif du FRDDR ? Avec quels moyens ces leaders du FRDDR estiment-ils atteindre cet objectif ?
C’est cela justement prendre les vessies pour des lanternes. Un petit jeu pour attirer l’attention sur soi. Une posture anti républicaine et défaitiste. Des prophètes de malheur. On en voit de plus en plus au sein de l’opposition politique nigérienne, la société civile et quelques illuminés plumitifs en perte de vitesse et de référence. Cette espèce ne voit que du noir au Niger. Tous leurs pronostics passés voués à l’échec ne les convainquent pas que ce pays a besoin plus que de piètres boutefeux et nihilistes de leur acabit. A en croire des lubies de quelques-uns de ces coupeurs de cheveux en quatre via réseaux sociaux et médias, c’est comme qui dirait que le président Issoufou passe pour pharaon à Niamey. Leurs fantasmes laissent croire quelques naïfs que le régime ne tient plus la route et il tombera par un simple coup de baguette magique.
Nous l’avons rappelé dans notre précédente édition, cette visée anti républicaine voire funeste de l’opposition et ses sbires tapis dans la société civile ne date pas d’aujourd’hui. C’était depuis un samedi 17 décembre 2016 que le FRDDR avait proclamé cette intention d’un changement non constitutionnel de régime sans savoir comment mettre en œuvre son maléfique projet. Ils se limitent à affirmer ‘’par tous les moyens’’ en comptant sur des moutons de panurge. Entre temps, ces manipulateurs narcissiques restent dans leur zone de confort.
Mais qu’on ne se méprenne pas ! Les nigériens ne sont pas amnésiques. Ces opposants incapables de respecter leur mot d’ordre de boycott des institutions de la République ne sont-ils pas revenus honteusement siéger au parlement ? Où sont passés leurs pyromanes à cheveux blancs pendant l’affaire Charlie ? N’ont-ils pas enregistré un cuisant échec au retour subversif de Hama Amadou ? N’est-ce pas du défaitisme que d’afficher cette attitude ambiguë de la part d’une opposition et une société civile censées être des contre-pouvoirs ? La leçon ce qu’on ne défie pas impunément l’autorité de l’Etat. Le hic c’est que ce sont des hommes ayant géré l’Etat aujourd’hui mus par leur réminiscence des coquilles pleines qui leur manquent. A ceux-là, il faut dire que l’opposition c’est un art, une dignité. Un sacerdoce.
Drôle d’opposition qui confond vitesse et précipitation. Sans aucune initiative historique, cette opposition fait une lecture en diagonale de notre histoire commune. Comparaison n’est pas raison, dit-on. La lutte contre le tazarce qui est une forfaiture incontestable ne saurait être semblable à l’attitude de l’opposition actuelle face aux autorités de la 7ème République.
On le voit, tous ces actes de désespoir de l’opposition politique et son bras armé tapis dans la société civile traduisent son impatience et son manque de dignité d’assumer leur rôle constitutionnel. Leur visée insurrectionnelle étant clairement affichée, ils doivent être condamnés à se ressaisir ou du moins à revenir aux fondamentaux de la République. Autrement, l’autorité de l’Etat doit leur être opposée dans toute sa rigueur. Juste un avis.
Tiemago Bizo