Mme Hama Amadou née Hadiza depuis la prison civile de Kollo

LETTRE OUVERTE À SON EXCELLENCE HAMA AMADOU

Excellence,

Actualité oblige, je reviens à vous après mes deux précédentes lettres à votre endroit, il y a presque deux ans. Ces missives qui avaient certes suscité un débat très passionnant entre vos partisans et vos adversaires. Quant à moi, je suis sidérée de constater que vous n’avez pas encore pris conscience de ce que toute femme attend d’un homme.

En tant que femme nigérienne, je vous défie de me dire au moins une seule région de notre pays (que vous prétendez diriger au sommet) qui fait la promotion de la culture de la fuite, de la lâcheté ou du culte de l’abandon familial.

Quand j’ai vu une de vos vidéos avec des jeunes touarègues de la diaspora diffusée par vos réseaux sociaux et les commentaires subséquents, j’ai compris que vous jouez votre baroud honneur et attirer l’attention sur vous comme savent le faire tous les bébés du monde.

Au même moment, j’apprends que vous êtes en train de négocier soit qu’on vous laisse purger votre peine de prison à l’hôpital soit en résidence surveillée alors que Hadiza vit stoïquement son épreuve à la prison civile de Kollo. Quel sacrilège !!!

Il vous souvient excellence que lorsque j’ai appris l’annonce de  votre retour au pays, c’était avec empressement que je vous ai prodigué mes conseils de femme et toute mon admiration de vous voir reconquérir les cœurs de vos chouettes  restées au pays dans une longue attente… et abstinence.

Excellence,

Je vous disais ceci dans ma précédente lettre que contrairement à vous les hommes qui êtes attirés avant tout par la beauté chez une femme, en règle générale le critère d’une femme dans le choix de son homme c’est d’abord la sécurité. La sécurité d’abord au sens de protection. Et cela semble être l’ordre naturel des choses car nous sommes physiquement faibles par rapport à vous les hommes.

Cette réalité vécue dans les sociétés primitives où les qualités guerrières, la force physique attirent les femmes vers les hommes est aujourd’hui encore la même : les femmes sont attirées par les hommes supposés les protéger sur tous les plans ainsi que leur progéniture.

Quand une femme qui comprend cela dit oui à un homme, c’est qu’elle a l’intime conviction que ce dernier est prêt à mourir pour elle. C’est pourquoi, je pense que votre décision de revenir au pays pourrait être une seconde chance pour séduire de nouveau vos épouses car je vous fais la confidence : lorsqu’un homme fui en laissant sa femme,  au féminin nous décodons comme message : Il est loin du mâle alpha que toute femme recherche. C’est une mauviettte à fuir absolument.

Si je me réfère aux règles de la séduction, c’est juste pour vous dire ce que j’ai ressenti en tant que femme lorsque vous persistez à rester dans votre zone de confort à l’Hexagone pendant que votre épouse Hadiza purge sa peine. En me mettant à sa place, j’ai imaginé combien c’est pénible et grave à la fois la situation de vos épouses. Ces dames abandonnées sans appui ni secours (sentimentalement). Ces résignées et délaissées dans une déréliction totale. Ces femmes et ces enfants qui s’interrogent si vous n’avez pas une pierre à la place du cœur !

En poursuivant votre exil doré, vous donnez ainsi raison à vos adversaires que votre éphémère séjour au pays pendant la présidentielle n’était qu’en réalité un acte de désespoir, votre dernier baroud honneur. Mieux, vos pourfendeurs arguaient que vous étiez revenu en comptant sur un éventuel ‘’balai citoyen’’ ou un coup d’Etat.

Très désillusionnée, je ne voudrais plus rien entendre de votre retour annoncé de nouveau par vos partisans. Je ne suis pas sûre également si vos femmes trouveront de plaisir face au mirage de ce retour qui n’engage que ceux qui y croient.

Je réitère toute ma commisération à vos conjointes et bébés à qui vous manquez très certainement et aussi à vos partisans qui vous ont piégé en vous faisant porter un boubou apparemment plus large que vos épaules. Celui de la candidature à la présidence de la… République du Niger. Le temps donne raison a Hadiza qui avait, apprend-on, choisit de ne pas faire appel en purgeant sa peine en solidarité avec les autres personnes condamnées. Il faut savoir s’arrêter. Hadiza vous indique la voie pendant qu’il est encore temps. Une belle précaution à tout contentieux ultérieur. Vous en avez déjà un puisque votre médecin en voulant appitoyer les Nigériens sur votre sort les a également informer que votre maladie chronique vous dispense des charges de chef d’Etat même si on ne sait par quel osmose ce medecin s’était débrouillé alors pour vous délivrer un certificat médical. ça c’est une autre histoire qui pourrait faire l’objet d’une autre correspondance entre nous.

Dans l’espoir de me lire bientôt, Excellence, je dis simplement à ma sœur Bébé qui mérite la palme de courage…mes respects.

Oumou Gado