À l’occasion de la fin du ramadan, le président nigérian, Muhammadu Buhari, s’est adressé à ses compatriotes via un message vocal, son premier signe de vie depuis qu’il est parti à Londres pour des raisons médicales, le 7 mai.
« Je suis immensément reconnaissant à Dieu pour sa miséricorde à nous guider avec succès pour achever un autre Ramadan. Mes salutations à tous les musulmans nigérians et à nos frères chrétiens à l’occasion de l’Aïd El-Fitr ». Très fatiguée et hésitante, la voix semble bien celle du président nigérian, Muhammadu Buhari, qui s’exprime en haoussa, dans un message adressé à ses compatriotes, le week-end du 24 et 25 juin, depuis Londres.
C’est la première déclaration publique de Buhari depuis le 7 mai, lorsqu’il est parti dans la capitale britannique pour des raisons médicales. Son départ précipité, quelques minutes après avoir rencontré 82 lycéennes de Chibok libérées des mains du groupe jihadiste Boko Haram, avait pris tout le monde de court. Le 31 mai, la première dame, Aisha Buhari avait rejoint son mari à Londres ce qui avait attisé un peu plus les rumeurs et les inquiétudes à l’égard de la santé du président, âgé de 74 ans.
Appel au pacifisme
Aujourd’hui des médias locaux et les réseaux sociaux ont relayé des rumeurs selon lesquelles le chef de l’État avait des difficultés d’élocution et des trous de mémoire. Il avait déjà été absent deux mois en début d’année pour des raisons de santé.
Le gouvernement tente à tout prix de limiter l’incendie en répétant sans cesse qu’il est « en pleine forme » alors que le président avait lui même déclaré lors de son premier retour qu’il n’avait « jamais été aussi malade ».
Le message qu’il a délivré était un appel au pacifisme. « Je demande encore une fois à tous les Nigérians d’éviter des déclarations ou des actions irresponsables à l’encontre de nos compatriotes », a-t-il déclaré faisant allusion aux tensions ethniques et religieuses qui ont récemment refait surface dans le pays. Le Nigeria compte près de 200 millions d’habitants avec des centaines de groupes ethniques. « Nous devrions nous résoudre à vivre dans la paix et l’unité dans notre grand pays», a-t-il ajouté.
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