Les adversaires du président Issoufou en mal d’imagination et d’initiative ne cessent de nous servir que du réchauffé ces dernières semaines via certains canards à leur guise. Ils croient jeter un pavé dans la mare bien tranquille qu’est le PNDS Tarayya en utilisant deux arguments contradictoires à savoir les velléités d’un tazarce et le passage de témoin au général Salou Djibo à la fin du second mandat d’Issoufou. C’est du déjà entendu que certains confrères voudraient faire passer à leurs lecteurs pour des scoops. Si la révision de la constitution pour mettre à jour les lois électorales est une question d’actualité alors que dire de la machination sur la référence au sulfureux deal qui se serait passé entre le général Salou Djibo et le président Issoufou ?
Pour la cohérence de leur communication politique, ceux qui voudraient passer de tels argumentaires à la limite contradictoires doivent se dire que leurs lecteurs ont au moins le bon sens pour comprendre qu’Issoufou n’a pas ce don d’ubiquité de faire à la fois une chose et son contraire. En effet, n’est-ce pas la prétention de ceux qui accusent le chef de l’Etat de vouloir faire tazarce et en même temps transmettre le pouvoir comme qui dirait sur un plateau d’argent au Général Salou Djibo ?
Un pavé dans la mare…
Jusqu’à présent toutes les manœuvres pour troubler la sérénité au sein du PNDS restent et demeurent infructueuses. Il fallait pourtant, aux yeux de certains, comme l’espoir fait vivre, rééditer le gâchis qu’a connu le MNSD à savoir le clash à l’occasion de la succession de Tandja après ses deux mandats. Ainsi pense-t-on, dans certains milieux politiques. Si ça arrive au MNSD alors pourquoi pas au PNDS ?
Au niveau du parti rose, les militants l’auront compris, cette manœuvre cousue de fil blanc vise à troubler une situation tranquille au PNDS pour un débat qui n’est pas à l’ordre du jour. Et maladroitement certains croient pouvoir faire bouger les lignes en disant simplement aux militants du PNDS et alliés que le président Issoufou voudrait faire soit Tazarce soit léguer le pouvoir à Salou Djibo ou même à son fils. C’est vrai que certains ont tendance à projeter leurs propres tares aux autres. C’est semble-t-il un trait de caractère, une posture psychologique. Et comme il est permis de rêver, l’on croit dur comme fer qu’Issoufou ne quittera pas le pouvoir sans semer la chienlit au sein de sa formation politique. Pour les pourfendeurs du PNDS, le seul espoir pour se voir sur la ligne de départ pour la reconquête du pouvoir il faudrait que la famille Tarayya se lézarde.
La fin justifie les moyens, dit-on. C’est justement pourquoi les fossoyeurs du PNDS voudraient invariablement utiliser l’argument du tazarce comme celui de passage de témoin à Salou Djibo. Mais ce qui a manqué aux détracteurs de la force tranquille affichée par le PNDS Tarayya c’était la production de la preuve du deal entre Issoufou et Salou Djibo. Contactés par nos soins, des militants du PNDS et non des moindres considèrent ces allégations de la part de leur adversaire politique comme de la surenchère politicienne. Cette stratégie inopérante de l’opposition qui consiste à inventer des choses juste pour amuser la galerie. Par contre, au PNDS Tarayya l’on s’en tient à l’engagement du camarade Issoufou de transmettre démocratiquement le pouvoir à son successeur quel qu’il soit. Et pour ces affidés d’Issoufou, il n’y a aucun doute qu’il respectera sa parole donnée. Tout le reste n’est que du dilatoire provenant des adversaires politiques en rupture avec la réalité politique du pays.
De la cohésion au PNDS…
La révision de la constitution a mauvaise presse en Afrique. C’est un truisme. Certes la vague des ‘’tazarchistes’’ africains confortent cette posture en ce sens que des chefs d’Etat africains ont fait montre de tripatouillage des constitutions pour s’octroyer un ou plusieurs mandats en dehors de ce qu’ils ont droit de par la constitution de leur pays. C’est ainsi qu’on assiste à une méfiance systématique de la part des dirigeants africains quelle que soit leur bonne foi.
En son temps, il a suffi pour Amadou Toumani Touré du Mali d’annoncer à ses compatriotes qu’il envisagerait bien d’organiser un référendum pour une révision de la constitution, pourtant une promesse faite pendant la campagne pour sa réélection en 2007 pour semer le doute chez certains maliens au regard des velléités des voisins algériens et nigériens en train de vouloir rempiler. C’est ainsi que malgré les promesses sans cesse répétées du président Issoufou à propos de son engagement de quitter le pouvoir à la fin de son second mandat, certains de bonne foi doutent. Mais d’autres sachant bien que l’homme respectera sa parole osent semer la turpitude dans le pays en faisant croire le contraire aux citoyens. Pourtant la preuve a été bien établie que les articles susceptibles d’autoriser un tazarce ne sont nullement visés par la révision en question.
C’était un désaveu cinglant à l’encontre de ceux qui ont rabâché comme des perroquets la litanie selon laquelle que Issoufou envisagerait de modifier la constitution pour s’autoriser ce qui a été refusé à Tandja. La cohésion jusque-là qui caractérise le PNDS gêne des esprits animés par le désespoir. Kalla Ankaraou a peut-être vu juste lorsqu’il confiait récemment au Républicain : « En ce qui concerne notre parti, nous avons toujours déjoué les pronostics de déchirement dont rêvent nos adversaires depuis plus de 20 ans. Souvenez-vous, qu’est-ce qu’ils n’ont pas prédit en terme de catastrophe pour notre parti à l’occasion du congrès de décembre 2012 ? Et pourtant c’est dans une atmosphère totalement sereine et sans aucun déchirement que notre congrès s’est tenu. Notre secret ? C’est la cohésion, la solidarité, l’engagement pour la cause commune et le don de soi qui relèguent au second plan toute manifestation d’ambition personnelle ».
Le temps nous dira si le PNDS résistera aux démons de la division. Vouloir réduire le combat épique des camarades à la dimension individuelle c’est ignorer les principes et les valeurs qui ont fondé le PNDS. Ce qui fait la différence entre le PNDS et les autres notamment ceux de la droite nigérienne, c’est que ceux-là luttent pour un homme en lui faisant allégeance. L’on se rappelle à un moment l’on a même entendu un leader se vanter d’avoir ‘’fabriqué de toute pièce’’ un autre leader!
Cette vision n’est qu’un rapport rétrograde et suranné au pouvoir. A tout point de vue dans un groupe chaque membre apporte quelque chose et par conséquent nul n’est indispensable. D’où à gauche on privilégie ce principe élémentaire : à chacun selon son mérite et ses capacités. Ce qui est de nature à reconnaître à chacun son potentiel en valorisant les uns et les autres. Entre les lignes, c’est le fond de la stratégie de communication de l’opposition qui consiste à faire croire qu’au PNDS, le camarade Issoufou constitue l’alpha et l’oméga du parti. Nul doute que les pourfendeurs du PNDS seront surpris que les camarades résisteront à la tentation du pouvoir et la succession au niveau du parti comme au niveau de l’Etat se passera dans les règles de l’art. Time will tell.
Tiemago Bizo