Une vingtaine de personnes, dont l’une des épouses du principal opposant nigérien Hama Amadou, condamnées en mars à un an de prison pour un trafic de bébés, ont commencé à être incarcérées dans des prisons du pays pour y purger le reste de leur peine, a annoncé mercredi à l’AFP une source judiciaire.
« Il y a effectivement un début d’exécution de l’emprisonnement des personnes condamnées dans ce trafic », a déclaré le service du procureur de la république à Niamey. « Les femmes seront incarcérées à Kollo et les hommes à Say ».
Kollo et Say sont deux villes situées au sud de la capitale, Niamey.
« Mme Hadiza Hama Amadou a été emprisonnée dans la ville de Kollo. Abdou Labo (ex-ministre de l’Agriculture) a été conduit à la prison de Say », a annoncé la télévision privée Labari.
Une source proche de l’épouse de Hama Amadou a confirmé à l’AFP son incarcération à Kollo.
« Toutes les personnes condamnées dans l’affaire ont été convoquées mercredi à la gendarmerie qui va leur notifier leur décision d’incarcération », a relevé Ténéré, une autre télévision privée.
Le 13 mars, la Cour d’appel de Niamey avait condamné à un an de prison ferme la quasi-totalité des personnes impliquées dans l’affaire mais les avait laissées en liberté. Hama Amadou, arrivé deuxième de la présidentielle de 2016 et qui vit en exil à l’étranger, donc absent au procès, a également écopé d’un an ferme.
Un seul des prévenus, considéré comme « le cerveau » du trafic a été condamné à 5 ans ferme et écroué le même jour.
Les accusés étaient notamment poursuivis pour « supposition d’enfants », un délit consistant à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui ne l’a pas mis au monde.
Toutes les personnes ont été emprisonnées et accusées d’avoir participé à un trafic de bébés qui auraient été conçus au Nigeria puis amenés au Niger via le Bénin. Les personnes poursuivies avaient ensuite été remises en liberté conditionnelle.
Vivant en France depuis plus d’un an, Hama Amadou, ancien Premier ministre et ex-président du Parlement, était poursuivi pour « complicité » mais ce chef a été requalifié en « recel d’enfant ».
Ecroué durant quatre mois à son retour d’exil le 14 novembre 2015, il avait été évacué d’urgence pour raisons de santé le 16 mars 2016 en France, quelques jours avant le second tour de la présidentielle remporté par Mahamadou Issoufou, le président sortant.
Ses avocats qui dénoncent « un procès politique » avaient annoncé qu’ils feraient appel dans cette affaire qui empoisonne le climat politique nigérien depuis plus de deux ans.