L’affaire dite des bébés importés vient de connaître un tournant décisif avec le jugement au fond de ce dossier. Au cœur du traitement du babygate, il y a comme qui dirait le rôle trouble joué par les avocats de la défense ou disons-le tout net les avocats de Hama Amadou. Adeptes du style de Me Jacques Vergès (la défense de rupture) Me Souley Oumarou, Me Mossi et Cie avaient pris gout à faire leur petit jeu à travers les médias avec la même recette à savoir que leur client est victime d’un acharnement politique dans un dossier où sont impliqués une trentaine de personnes dont des anciens ministres. Le 13 mars dernier en procédant au jugement au fond de cette affaire à la Cour d’appel, le tribunal a asséné un cinglant désaveu aux avocats de la défense traduisant ainsi un fiasco, un ratage de leur part à exercer leur métier en mettant en évidence ce que sait faire le plus un avocat à savoir plaider la cause de son client.
Dans le feuilleton babygate, nous l’avons constamment soutenu : si l’étape de jugement au fond n’a pas eu lieu il y a belle lurette c’est justement dû au dilatoire des avocats de la défense qui avaient estimé que tant qu’il n’y aura pas plainte des parents naturels des bébés ou de l’Etat nigérian autant ne pas poursuivre leurs clients. Et cela avait constitué une obstruction totale dans la procédure du traitement de ce dossier. Mais c’était sans compter sur la détermination du ministère public à vouloir rendre justice dans cette affaire. En son temps, le ministre de la justice M. Marou Amadou l’avait également promis : personne n’échappera à la justice dans cette scabreuse affaire, car nul n’est au-dessus de la loi, avait-il martelé.
Au lieu de perdre son temps dans la stratégie de la « défense de rupture », cette invention de Me Jacques Vergès consistant à exporter le dossier en dehors du tribunal dans la quête de la compassion de l’opinion publique, la défense de Hama Amadou se rend à l’évidence du caractère contreproductif de ses actions. Et on le sait, la « défense de rupture » n’est porteuse que sur des dossiers des acteurs engagés sur des nobles causes pas sur des cas honteux comme ce scandaleux trafic des bébés.
N’est-ce pas aussi la défense de Hama Amadou qui l’a empêché de procéder purement et simplement au test ADN comme moyen le plus sûr pour se laver de cet affront ? N’est-ce pas également avec la complicité de ses avocats que Hama Amadou avait fui la justice de son pays ?
Toutefois, les observateurs avertis savaient depuis le 13 février à la Cour d’appel que l’étau s’était resserré du côté des avocats de la défense. Du moins leur marge de manœuvre était assez réduite pour faire prospérer le dilatoire tant le jugement au fond de cette affaire s’avérait inexorable. Pourtant Me Ali Kadri disait à la presse ce 13 février après le report du procès que lui et ses collègues étaient prêts pour jugement au fond. Mais à la surprise générale, ces avocats étaient revenus pour s’embourber avec une recette inopérante sur un simple protocole relatif à la résidence de Hama. Entre nous, que Hama Amadou soit à Paris ou à Niamey, n’est-ce pas le devoir de ses avocats de le représenter ou le défendre. Même en profanes du droit, la mauvaise foi de ces avocats apparait à peine voilée aux citoyens qui veulent savoir ce qui s’est passé. Si tant est que ces avocats étaient prêts pourquoi ne pas plaider leur cause au lieu de dérober derrière un argument aussi léger ? Est-ce parce que leur demande de la tenue du procès à huis clos n’avait pas prospérée ? Est-ce une gêne ou crainte de décevoir leurs clients qui au regard de la flagrance des faits ne pouvaient pas échapper à une condamnation ? Autant de questions sans réponse car les arguties des avocats de la défense via la presse n’ont pas convaincu grand monde. Et la rigueur du jugement rendu, traduit un fait : les juges ont agi avec responsabilité et professionnalisme. Et par rapport à la requête du procureur général on peut affirmer sans conteste que le tribunal a été assez clément. Un sentiment du reste que certains militants politiques n’ont pas caché en apprenant le verdict qui condamnait simplement leur leader à un an de prison.
Au moment le tribunal était en train de délibérer sur le sort de son client, Me Mossi se répandait sur les médias. Un confrère de nous confier à propos de Me Mossi : ‘’les juges n’écoutent pas RFI en ce moment pour rendre leur décision’’ !
Tiemago Bizo