Le ministre des Finances, M. Massoudou Hassoumi, et l’ambassadeur de France au Niger, S.E Marcel Escure, ont apposé, hier matin dans la salle de réunions dudit ministère, leurs signatures sur les documents de convention d’aide budgétaire française d’un montant de huit (8) millions d’Euros, soit plus 5 milliards FCFA destinés à accompagner le programme économique du Niger notamment l’apurement des arriérés de l’Etat.
La convention a été signée devant le directeur de l’Agence Française de Développement (AFD), M. Philippe Renault, en présence de plusieurs cadres centraux du ministère des Finances.
Après avoir signé les documents de la présente convention, le ministre des Finances M. Massoudou Hassoumi a précisé que cette aide budgétaire française est le témoignage de la solidité de cette relation entre le Niger et la France. Cette dernière est le premier partenaire du Niger aussi bien à titre direct notamment au niveau de l’aide bilatérale qu’au niveau multilatéral à travers les institutions financières. »A chaque fois que le Niger a eu besoin d’appui, la France a été présente. Cet accompagnement de la France se manifeste dans tous les domaines. D’abord dans le domaine budgétaire comme aujourd’hui et ensuite dans différents secteurs du développement de notre pays tels que l’eau ; l’agriculture ; la sécurité etc. Grace à la France, nous avons pu sauver l’essentiel notamment au Mali. Sans l’opération Serval, je ne sais pas ce que serait la géopolitique de notre sous-région. Ce qui veut dire que nous sommes reconnaissants à tous égards», a déclaré M. Massoudou Hassoumi.
Par rapport à l’aide budgétaire, objet de la présente
signature de convention, le ministre des Finances a rassuré l’ambassadeur de France, qu’elle sera utilisée aux fins pour lesquelles elle est destinée dans la plus grande transparence en donnant le maximum d’efficacité. « La qualité et l’efficacité des dépenses seront les priorités du gouvernement du Niger», a relevé M. Massoudou Hassoumi. Les fonds de cet appui seront destinés à répondre aux priorités du Niger que sont les dépenses de sécurité après celles de souveraineté bien entendu; l’apurement des arriérés de l’Etat et le secteur du développement rural. « Nous dépenserons essentiellement en fonction de nos priorités. Vous pouvez être sûr que cette opération sera affectée dans ces secteurs et vous serez fiers d’avoir investi et accompagné le Niger en voyant des résultats », a promis le ministre des Finances.
Auparavant, l’ambassadeur de France au Niger, S.E Marcel Escure, a souligné que cette aide budgétaire constitue une preuve supplémentaire de la coopération et de l’amitié entre la France et le Niger. Cette coopération se traduit par des relations intenses et constantes. Les relations entre le Niger et la France s’appliquent également au domaine budgétaire pour apporter au Niger tout l’appui nécessaire pour faire face aux défis nationaux et régionaux notamment les défis de sécurité et de développement. La France, a dit Marcel Escure, a signé depuis 2011 six (6) accords d’appui budgétaire au Niger pour un total de 103 millions d’euros, soit 67 milliards de FCFA. Sur les 103 millions d’euros, 43 millions d’euros sous forme de don de la France et 60 millions d’euros en prêt. C’est pourquoi l’ambassadeur de France au Niger a attiré l’attention de l’assistance sur le fait que son pays travaille de cette façon avec très peu de pays aujourd’hui. Mais, l’amitié entre les deux pays et les enjeux de l’heure justifient pleinement ces appuis de la France au Niger. Les fonds couverts par cette convention, a précisé Marcel Escure, seront décomposés en deux tranches respectivement de cinq (5) et de trois (3) millions d’euros.
La premier tranche de cinq (5) millions d’euros, soit plus de 3 milliards de FCFA n’a pas d’affection prédéterminée. Il appartient donc au gouvernement du Niger d’allouer ces cinq millions d’euros aux besoins les plus urgents de l’Etat. Quant à la seconde tranche de trois (3) millions d’euros, soit plus d’un milliard de FCFA, elle sera affectée prioritairement à l’apurement des arriérés des factures de consommation d’eau et d’électricité. En effet, la France accompagne le gouvernement du Niger pour le développement et le financement des services publics de qualité. Les difficultés de paiement des factures de consommation dans ce secteur représentent un risque pour la situation financière des operateurs et pour l’équilibre général de ce secteur. Elles pourraient à terme avoir un impact négatif autant sur l’approvisionnement des usagers en eau et en électricité que sur les investissements nécessaires à l’amélioration, à l’entretien et au développement de
réseaux.
C’est dire que l’appui financier de la France au Niger n’aura un effet vertueux que s’il vient en complément de la dotation suffisante de l’Etat du Niger qui seule serait à même de réduire durablement les arriérés en assurant les paiements régulier des factures. C’est dans cette option que la présente convention prévoit que l’utilisation effective des trois millions d’euros, composant la deuxième tranche sera effectuée au fur et à mesure du paiement d’une partie de factures par le budget de l’Etat. Cette aide budgétaire de huit (8) millions d’euros, a assuré Marcel Escure sera décaissée dans le plus bref délai. Ce qui permettra à la partie non affectée d’être immédiatement versée au trésor. Marcel Escure a profité de cette occasion pour annoncer que la troisième et dernière tranche du code de soutien budgétaire pour 2015 pour six (6) millions d’euros est en cours de versement.
Avant de terminer son intervention, l’ambassadeur de France au Niger a indiqué que le Niger est confronté à la fois à des enjeux du développement et à des défis sécuritaires. C’est pourquoi, le France et l’Union Européenne restent aux cotés du Niger et de son peuple pour faire face à ces défis majeurs. «La France sera aussi aux cotés du Niger dans la formulation prochaine d’un programme de développement économique et social couvrant la période 2017-2021», a ajouté Marcel Escure.
Hassane Daouda(onep)