Il urge de restaurer effectivement la crédibilité de l’Etat. C’est là sans doute un axe d’action qui doit intéresser les acteurs de la Renaissance culturelle. La restauration de la crédibilité de l’Etat suppose le respect de la dignité du nigérien. C’est un impératif pour que la souveraineté de notre Etat soit respectée en tout temps, en tous lieux et par tous. Mais que constate-t-on ? Par notre nonchalance, par notre empressement souvent injustifié à accéder aux ressources des bailleurs de fonds, nous versons l’image de notre pays par terre au point où n’importe quel « va-nu-pieds » peut imposer ses conditions à l’Etat du Niger.
Pour peu qu’on ait l’amour du pays, on ne manquera pas de s’indigner de l’attitude néocolonialiste de certains « partenaires » qui font dépenser l’argent destiné au Niger par des ONG étrangères sous le prétexte farfelu d’assurer l’efficacité et la traçabilité des ressources dépensées. Les cadres de nos Ministères sont humiliés par ces ONG pour le moindre stylo à acheter. Ne soyons pas dupes : avec cet argent destiné au Niger, ces ONG se font grassement payer avec des frais de gestion astronomiques. Cela permet de payer à grands frais des « coopérants », à acheter des véhicules dernier cri pour leur confort, à leur offrir de belles vacances. Vous ne me le faites pas dire : les fantaisies de ces ONG coûtent cher pendant que les réalisations au profit des populations sont soumises à l’humeur de ces fameux coopérants. On le vit actuellement dans le domaine de la santé et dans bien d’autres secteurs.
Il faut absolument que le gouvernement se ressaisisse pour mettre fin à ces pratiques indécentes et fasse sienne cette belle formule de feu le président Sékou Touré : « Nous préférons l’indépendance dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage ». Car la dignité d’un peuple n’a pas de prix.
O.S (Le Républicain No 2091)