3ème Conférence au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil de l’Entente

Le Président de la République, Chef de l’Etat, S.E. Issoufou Mahamadou, Président en exercice du Conseil de l’Entente, a présidé, hier matin, au Palais des Congrès de Niamey l’ouverture de la 3eme Conférence au sommet des Chefs l’Etat et de Gouvernement du Conseil de l’Entente. Cette organisation pionnière d’intégration sous régionale a été fondée en 1959 sur les idéaux de solidarité, d’esprit de famille et de paix entre les cinq pays membres, à savoir la Cote d’Ivoire ; le Burkina Faso ; le Niger ; le Benin et le Togo. On notait, en plus de l’ensemble des Chefs d’Etat des pays membres, la présence du Président de la République du Mali, S.E Ibrahim Boubacar Keita, en tant que pays observateur, du président de l’Assemblée Nationale S.E Ousseini Tinni ; du Premier ministre, Chef du gouvernement S.E Brigi Rafini ; des présidents des institutions de la République ; des membres du gouvernement ; ceux du corps diplomatique et des représentants des organisations internationales.

Avant la cérémonie solennelle d’ouverture, le Président Issoufou Mahamadou était, dans la matinée, à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey où il est allé accueillir, SEM. Faure Gnassimbé du Togo et son homologue de la Côte d’Ivoire, SEM. Alassane Dramane Ouattara. L’accueil officiel au bas de la passerelle d’avion fut des plus chaleureux. Après l’exécution des hymnes nationaux respectifs des deux pays sur le tarmac de l’aéroport international Diori Hamani de Niamey, le Président de la République SEM. Issoufou Mahamadou et ses hôtes ont reçu les honneurs militaires et civils. Les Présidents Faure Gnassimbé et Alassane Dramane Ouattara ont par la suite été salués par les membres des colonies de leurs pays respectifs, vivant au Niger.

Cette 3ème Conférence au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil d’Entente se tient dans un contexte marqué par la menace terroriste dans certains Etats membres du Conseil est axé sur le thème «La Paix et l’Entente pour le développement». Un thème largement abordé par le Président en exercice du Conseil de l’Entente, SE. Issoufou Mahamadou, dans son allocution d’ouverture de la Conférence. Il a ainsi rappelé les initiatives entreprises au niveau de la sous-région dans le cadre du renforcement de la coopération politique, la paix et la sécurité, devant les graves menaces qui se posent à nos pays dans ce domaine. L’institution d’une réunion annuelle des ministres en charge de la sécurité et des frontières, a souligné le Chef de l’Etat, s’inscrit dans ce sens.

SEM. Faure Gnassingbé nouveau président du Conseil de l’Entente pour deux ans

Evoquant les attentats survenus à Bamako, à Ouagadougou, à Grand Bassam, le Président Issoufou Mahamadou, a estimé qu’ils démontrent à l’évidence que le champ d’action du terrorisme n’a pas de limite. «Face à cette situation nous n’avons d’autre choix que la mutualisation de nos forces et de nos moyens de défense et de renseignement. La stabilité de notre sous-région passe par la stabilité de tous les pays voisins », a souligné SEM. Issoufou Mahamadou. La question des ressources de l’organisation et le renforcement de la coopération entre les pays membres de l’organisation était également au centre de l’allocution du Chef de l’Etat.

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Auparavant, le Secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente, M. Patrice Kouamé, a prononcé un discours dans lequel il a fait la genèse de la création du Conseil de l’Entente, en soulignant que cette «organisation d’avant-garde à une époque où le triptyque « une devise, un drapeau, une monnaie » était considéré comme la marque d’un Etat souverain».

conf-3Se réjouissant de constater que cette forme d’organisation monétaire a fait école, car reprise sur d’autres continents tels que l’Europe, M. Patrice Kouamé a estimé que cela témoigne de la perspicacité et de l’esprit visionnaire des Pères fondateurs. D’autres organisations suivront l’Union Monétaire toujours sous l’impulsion du Conseil de l’Entente notamment l’OUA, Air Afrique pour le transport aérien, la CEDEAO, la CEAO, l’UEMOA, etc., illustrant le concept senghorien de l’intégration par cercles concentriques. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, le Conseil de l’Entente s’était efforcé au quotidien d’entretenir un climat de paix dans la région. M. Patrice Kouamé a fait remarquer que l’outil privilégié du Conseil de l’Entente reste et demeure le dialogue,  »l’arme des forts » comme l’a si bien dit Félix Houphouët-Boigny. Le résultat le plus tangible est qu’il n’y a pas eu de guerre entre les pays membres. Et cela ne va pas de soi pour des pays encore jeunes et ayant des frontières communes, souvent artificielles.

C’est dire que la création de cette institution sous régionale est le résultat d’une approche intelligente, pragmatique et patiente des problèmes, fondement d’une culture de paix. Cette même organisation a fait aussi beaucoup pour l’amélioration des conditions de vie des populations en mettant en œuvre un vaste programme de développement rural : projets vivriers, projet élevage, fonçage de plus de 6.000 points d’eau potable, construction de réceptifs hôteliers, etc.

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Parlant du Secrétariat du Conseil de l’Entente, M. Patrice Kouamé, a indiqué les Chefs d’Etat de l’espace Entente ont fait l’honneur de confier à une équipe, dans le scepticisme général, une mission difficile mais exaltante de pilotage de cette organisation qui traversait une période difficile dans un environnement marqué par de nouveaux défis : la pression démographique, la gouvernance politique, la transition démocratique, le terrorisme et l’insécurité, le problème d »emploi des jeunes, la migration des forces vives vers d’autres cieux au péril de leur vie, etc.

A ces défis précités viennent s’ajouter la question de ressources sans lesquelles la relance du Conseil de l’Entente ne sera pas possible. A cet effet, des propositions innovantes ont été faites par la réunion du conseil des ministres aux Chefs d’Etat pour assurer à moyen terme, l’autonomie financière de l’Institution, sa pérennité et immortaliser cette grande œuvre de solidarité et de fraternité qu’est le Conseil de l’Entente.

Pour avoir passé quelques années au service cette organisation, le secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente, M. Patrice Kouamé a affirmé que l’institution demeure un cadre privilégié de concertation entre les pays membres avant les grandes rencontres. Il constitue un laboratoire d’expérimentation des mesures appelées à s’étendre à des ensembles plus vastes. Le Conseil de l’Entente est un centre d’application à son Espace, des mesures prises au niveau sous – régional ou régional. Bref, il est une institution de proximité en prise directe avec les préoccupations des populations.
Après la cérémonie d’ouverture des travaux de cette 3ème conférence, le Secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente M. Patrice Kouamé et le sous-secrétaire général chargé du Développement Durable et du Commerce du groupe Afrique Caraïbes et Pacifique M. Viwanou Gnassounou ont procédé à la signature d’un mémorandum d’Entente qui entrera en vigueur à partir du mois d’octobre 2016.

conf-5A l’issue des travaux, les Chefs d’Etat ont élu leur homologue togolais, SEM. Faure Gnassingbé, à la présidence en exercice du Conseil de l’Entente pour un mandat de deux ans. Intervenant à cette occasion, celui-ci a remercié ses pairs pour la confiance accordée à son pays, et à sa personne pour présider aux destinées de cette importante organisation commune. «C’est avec humilité et le sens du devoir que je prends, ce jour, les rennes du Conseil de l’Entente (…). Nous saurons être à la hauteur des attentes de nos peuples, au bénéfice d’une sous-région plus intégrée », a notamment déclaré le Président togolais.

Il faut rappeler qu’à l’ouverture des travaux le Président Issoufou Mahamadou a prononcé une importante allocution (dont nous publions l’intégralité en page 10)

Hassane Daouda(onep)
lesahel.org