Dans sa parution du 19 Mai 2016, le journal Le Courrier exhibe son « scoop » : « Malika Issoufou, prise en flagrant délit de fraudes ». Un document non signé publié par ce journal attribue une liste comprenant des quotas de candidats au concours direct du ministère de la santé publique à Dr Malika (11), au Chef de cabinet-PRN (8), Alkassoum Indatou (5), Foumakoye Gado et Lokoko (16). Il est précisé les dates et lieux de naissance des candidats et le poste qu’ils postulent.
En tête de cette fiche à scandale, l’on peut simplement lire « Concours direct Ministère de la santé publique ». Et dans la partie commentaire on parle d’Ouhoumoudou Mahamadou au lieu du chef de cabinet PRN.
Mais l’affirmation à prendre très au sérieux c’est lorsque le journal écrit que : « L’audition des protagonistes de l’affaire à la police judiciaire, puis leur procès devant le tribunal en flagrants délits, l’ont formellement établi : les commanditaires des fraudes au concours professionnel de la santé s’appellent Malika Issoufou Mahamadou, Laouali Chaibou, Mano Aghali, Foumakoye Gado, Alkassoum Indatou, Ouhoumoudou Mahamadou et bien d’autres. Malgré la tournure gravissime que ces révélations ont fait prendre au procès, le tribunal n’a pas suivi les avocats de la défense … » (sic).
Et Le Courrier de faire le parallèle d’avec l’arrestation de Malla Ari, Idé Kalilou et Bakari Saidou militants de l’opposition mis en cause dans la gestion de la Cellule crises alimentaires. Notre confrère dénonce le deux poids, deux mesures, ce qu’il appelle : « Le Niger, un pays, deux justices pour deux catégories de citoyens ».
C’est dire au regard de la gravité de ces informations, les personnalités citées dans cette affaire doivent s’expliquer devant le juge. S’il s’avère que les informations du Courrier ne sont pas conformes à la vérité alors autant qu’elles réagissent comme Abba Issoufou pour la manifestation de la vérité.
En effet, le fils du président récemment accusé à tort par L’Enquêteur d’avoir acheté une « Ferrari » à 200 millions, il a porté plainte contre ce journal. Confus devant le juge et sans aucune preuve, le patron de L’Enquêteur a été condamné, apprend-on, à verser deux millions d’amende et publier le démenti dans une dizaine de ses publications.
En un mot comme en mille, Le Courrier vient de poser le vrai débat de la justice au Niger. L’opération Mai Boulala ne doit aucunement être une vilaine chasse aux sorcières. Les délinquants de tout bord doivent subir les rigueurs de la loi. Autrement, la lutte contre la corruption ce n’est pas pour demain.
Tiemogo Bizo