À la veille du 3 mai, proclamée en 1993 Journée mondiale de la liberté de presse par l’Assemblée générale des Nations Unies, la ministre de la Communication, Mme Amina Moumouni, a livré un message, sur cet événement dont le thème est cette année «Accès à l’information et aux libertés fondamentales, c’est votre droit !».
Comme l’a rappelé dans son message la ministre de la Communication Mme Amina Moumouni, la commémoration de la journée du 3 mai est l’occasion, pour « évaluer la situation de la liberté de presse à travers le monde, de défendre l’indépendance des médias, de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l’exercice de leur profession, d’informer les citoyens sur les atteintes portées à la liberté de la presse. »
Pour cette année, a relevé la ministre de la Communication, la journée du 3 mai intervient dans un « contexte international marqué par la lutte contre le terrorisme ». Et, a-t-elle souligné, «le Niger est engagé dans la lutte contre ce fléau du siècle, en menant une guerre sans merci contre l’insécurité ». C’est une situation qui rend beaucoup plus préoccupante la « question de la sécurité des journalistes », a indiqué la ministre de la Communication, qui a salué au passage «le professionnalisme avec lequel la question du terrorisme est traitée par les journalistes nigériens, et ce malgré les conditions difficiles de leur métier».
Au sujet de la protection des droits des journalistes, la ministre de la Communication a rappelé les mesures réglementaires en vigueur, notamment l’ordonnance du 4 juin 2010 portant régime de la liberté de presse au Niger, qui a consacré la dépénalisation des délits commis par voie de presse. Dans le même sens elle a invoqué la signature en 2011 de la Déclaration de la Montagne de la Table, par le président de la République SE. Issoufou Mahamadou. Ce qui, a-t-elle estimé, traduit «son attachement personnel à la question de la liberté des journalistes». Les autres actions rappelées par Mme Amina Moumouni, sont la célébration le 30 novembre de la journée nationale de la liberté de presse, la mise en place en 2010 d’un organe d’autorégulation dénommé Observatoire Nigérien Indépendant des Médias pour l’Ethique et la Déontologie(ONIMED). Ce «tribunal des pairs» est censé œuvrer aux côtés du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), pour renforcer les capacités des acteurs des médias, et assurer un journalisme de qualité au Niger.
Cependant, a déploré la ministre de la Communication malgré tous ces efforts, le Niger a perdu des points dans le classement sur la liberté de presse, publié en avril 2016 par l’ONG Reporters Sans frontières, qui classe le pays à la 52ème place sur 180 pays. «Notre pays perd ainsi cinq points, par rapport à 2015. Reste qu’au plan africain, le Niger figure, en 2016, dans le Top 10 du classement, devant le Bénin ou encore le Sénégal ! Ce qui mériterait bien d’être souligné », a relevé Mme Amina Moumouni.
Toutefois, a-t-elle estimé, au lieu de parler de recul sur la situation de la liberté de presse au Niger, cette situation doit plutôt interpeller «tous les acteurs, aussi bien les pouvoirs publics que les professionnels des médias, quant à la nécessité absolue qu’il y a de poursuivre les efforts en vue d’une presse plus responsable et plus professionnelle ». D’où son appel «au sens du professionnalisme des acteurs des médias ainsi qu’à leur sens du patriotisme, pour ensemble, relever les défis liés à l’information et la sécurité des journalistes ».
Souley Moutari(onep)
03 mai 2016
Source : http://lesahel.org/