L’hôpital national est saturé. Les urgences sont débordées. C’est très affligeant de voir les malades et leurs accompagnateurs abandonnés à eux- mêmes. Pas assez de lits pour accueillir ce beau monde venant des quatre coins du Niger dans l’espoir d’être soulagé à Niamey.
Après mille et un sacrifices, ces populations qui viennent dans la capitale se retrouvent doublement malades : leur économie épuisée pour se retrouver face à une sorte de déréliction totale.
Il faut au moins offrir à ces honnêtes citoyens pour leur argent. Et nous avons observé comment ces majors et infirmiers de service se démènent pour offrir le meilleur d’eux-mêmes pour répondre aux sollicitations de leurs concitoyens éprouvés.
Mais à l’impossible n’est tenu : face aux limites objectives des capacités de l’hôpital national, le personnel ne peut gérer ce monde que selon les moyens à sa disposition.
Admise aux urgences à même le sol, une patiente nous confie avoir même payée le lit pour être admise en médecine. Elle doit attendre le temps de libérer un lit pour elle.
Un autre malade adulte très épuisé, ne s’empêchant de crier tant ses maux de ventre sont insupportables, doit attendre, allongé sur un banc des urgences.
En observant cette scène assez révoltante, je me suis demandé si véritablement le service des urgences de l’hôpital national de Niamey mérite vraiment son nom. Du moins, il donne l’impression en l’état d’être plus un mouroir qu’un service d’urgence devant parer au plus pressé.
La réalité criarde de notre hôpital national, interpelle tout le monde. Elle interpelle plus les autorités au sommet pour une gestion rationnelle de nos ressources dans l’intérêt du plus grand nombre. Il faut non seulement permettre aux Nigériens de satisfaire les besoins humains fondamentaux mais leur permettre également de vivre la vie qu’ils méritent, chacun selon son mérite et capacité.
Dans cet ordre d’idées, il nous parait évident que la lutte contre la corruption engagée par le président doit avoir des effets probants. Elle doit aller au-delà des effets d’annonce. Dans ce pays où tout est prioritaire de sorte que les hôpitaux sont en passe d’être des mouroirs malgré les efforts consentis, il est grand temps que le président Issoufou prenne le taureau par les cornes.
Advienne que pourra s’il s’agit de satisfaire les besoins pressants de ce peuple meurtri par tant d’épreuves. Vivement Monsieur le président pour une Renaissance culturelle où désormais la bonne gouvernance, la qualité du service public, le bannissement des corrompus et le changement positif des mentalités constituent les valeurs essentielles de notre société.
EMS