« La modération n’est le plus souvent que l’humble compagne de l’impuissance» a dit le journaliste écrivain Jacques-Henri Meister. C’est du moins une lecture possible qu’on pourrait faire de la déclaration de la COPA 2016 du dimanche 17 avril dernier.
Pendant que ses militants abandonnés et désorientés s’attendaient à une direction conséquente de la lutte, les guides de la COPA avaient purement et simplement signés la reddition. Un véritable reniement de ses propres choix politiques à savoir la sédition.
Cet échec programmé de la COPA ne surprend personne tant cette opposition a fait montre d’incohérences et de manque de vision dans son combat avant, pendant et après le déroulement du processus électoral.
Comment comprendre politiquement la décision d’un boycott actif des élections tout en maintenant le candidat Hama Amadou en lice ? Comment concevoir la non reconnaissance des élections et demander à ses députés d’aller siéger dans un « parlement illicite » ?
Et que dire du bannissement de la Cour Constitutionnelle et de la CENI par la COPA? Pourtant, c’est la même COPA qui vient de demander à ses représentants de reprendre leurs places à la CENI. Elle se place ainsi sur la ligne de départ aux élections locales prévues dans les mois à venir. La transition et les nouvelles élections que la COPA a toujours exigées sont donc reléguées aux calendes grecques.
Par ricochet, la COPA vient de se dédire en reconnaissant tacitement les élections des premier et second tours de l’élection présidentielle ainsi que leurs résultats. « Nonobstant sa décision pertinente de ne pas reconnaitre la légitimité des Institutions issues des élections présidentielles et législatives dont le déficit de représentativité, de crédibilité et de sincérité ne souffre d’aucune ambiguïté. Dans le souci de limiter les dégâts d’une gouvernance chaotique et malgré le détournement des suffrages des électeurs, la COPA, suffisamment préoccupée par la situation délétère de notre pays sur les plans politique, économique social et culturel décide de mettre fin à la suspension de la participation de ses représentants à l’Assemblée Nationale, à la CENI et ses démembrements; Affirme sa ferme volonté de participer aux élections locales …» Une véritable capitulation que rien ne saurait masquer.
On le voit, la COPA a été très vite rattrapée par l’histoire en voulant prendre de liberté avec les faits après un revers électoral. Ses militants ne peuvent que déchanter. Et ce qui est bien dommage pour l’opposition nigérienne c’était bien de réduire toute son action politique au discrédit des institutions de la République et aux insultes contre la personne du président Issoufou.
« Il est dans son rôle de critiquer, mais on peut déplorer qu’elle ait trop souvent confondu critique et insulte. Depuis longtemps, et y compris durant la campagne électorale, elle s’est contentée de tirer à boulets rouges sur le Président Mahamadou Issoufou, sans proposer la moindre alternative crédible, et sans montrer le moindre signe de rupture avec ses propres erreurs antérieures », a martelé l’anthropologue Jean-Pierre Olivier de Sardan, en parlant du comportement de l’opposition nigérienne.
Elh. Mahamadou Souleymane