Quand la COPA transpose sa crise interne sur les institutions de la République !

Notre processus électoral vient de connaitre son épilogue. Le nouveau parlement vient d’être installé et le président de la République Issoufou Mahamadou rempile pour un second et dernier mandat. Après moult tergiversations, l’opposition politique a fini par y participer à son corps défendant. Tout au long de ce processus, que d’intrigues et de mauvaise foi de la part des animateurs de l’actuelle COPA 2016 !

Dès le début, la stratégie de l’ADR devenue FPR puis COPA 2016 a consisté à vilipender les institutions chargées des élections (Cour Constitutionnelle, CENI, CFEB). Pour ce faire, l’on retient à leur actif des déclarations pamphlétaires et le livre blanc sur la Cour Constitutionnelle. Comble d’indécence, l’opposition avait prétendu que la présidente de la Cour Constitutionnelle prenait son café quotidien avec le président de la République ! Pourtant c’est un fait vérifiable : notre Cour Constitutionnelle est l’une des plus démocratiques au monde.

Après la Cour Constitutionnelle, il y avait l’épisode du fichier électoral biométrique. L’opposition malgré la présence effective de ses membres dans tout le processus avait prétendu que le pouvoir se taillait un fichier sur mesure. La suite on la connait : à la demande de l’opposition, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avait audité le fichier électoral.

Ensuite la COPA avait voulu prétexter l’autorisation du vote par témoignage par le président de la CENI pour bloquer le processus électoral. La Cour Constitutionnelle avait entre-temps confirmé le caractère légal de la décision de la CENI. A court d’arguments, l’opposition avait finalement participée au premier tour de la présidentielle couplée aux législatives.

Le printemps de la mauvaise foi…

En 2016, l’opposition regroupée au sein de la COPA pourrait prétendre à la palme de la mauvaise foi. Cette tare de l’opposition nigérienne a été très tôt mise à nu par un célèbre magistrat. Ce dernier avait utilisé la parabole du berger maladroit qui crie au loup avant que n’apparaisse le loup. De façon prémonitoire ce jurisconsulte avait alerté l’opinion sur la stratégie du mauvais perdant de l’ex ARN qui a passé tout son temps à chercher les voies et moyens pour justifier son éventuel échec électoral.

Pourtant le monde entier a été témoin que les partis politiques regroupés au sein de la COPA avaient bel et bien battu campagne au premier tour. Ils avaient parcouru le Niger de long en large, en toute liberté pour vendre leurs programmes et leurs candidats. Ils sont représentés au sein de la CENI. Ils avaient applaudi l’échec du coup K.O malgré leur rejet en amont des résultats. Certains « copains » étaient même fiers de leur score ! Mais à la grande surprise des nigériens, la COPA appelle au boycott du second tour tout en maintenant la candidature de Hama Amadou. Une situation qui laisse perplexes les nigériens tant elle est incohérente et absurde.

Mais à bien d’égards, le mot d’ordre de boycott actif reste et demeure un véritable camouflet, un alibi qui cache mal la profonde contradiction entre les leaders de la COPA. C’est un secret de polichinelle, très certainement le candidat Hama Amadou s’attendait au soutien et au vote massif de ses alliés.

A preuve : Hama Amadou a toujours dénoncé la politique de la chaise vide. Sur un media hexagonal il avait affirmé que ne pas aller aux élections serait offrir le pouvoir à Issoufou sur un plateau d’argent. Hama Amadou était donc contraint de subir le choix de ses alliés qui inconsciemment ou non voudraient bien prendre leur revanche de 2011 lorsqu’il les avait déserté pour rejoindre Issoufou Mahamadou au second tour.

Et de sources bien informées, l’on apprend que Mahamane Ousmane avait expressément demandé à Hama Amadou de désister en faveur de Seini Oumarou. Ce qui n’était pas du gout du candidat Hama Amadou qui, pour rien au monde ne saurait modifier son agenda personnel pour avoir subi tant de sacrifices pour être président de la République. Hama Amadou était venu réalisé un rêve des grands hommes : de la prison au palais.

 C’est cette contradiction interne à la COPA qu’on voudrait transposer au niveau institutionnel pour en faire une crise politique. C’est de la mauvaise foi de ne pas assumer un revers électoral si tant est qu’on se réclame démocrate et républicain.

Et comme il fallait noyauter ce camouflet, la COPA recourt à l’utopie pour faire rêver ses militants et partisans. L’utopie c’est à notre sens opter pour la politique de la chaise vide et exiger la reprise des élections et une transition.

L’utopie c’est aussi le fait de chauffer à blanc ses militants pour instaurer la chienlit dans le pays en leur promettant l’arbitrage de l’armée. C’est cela le printemps de la mauvaise foi. La COPA s’achemine vers le nihilisme de sorte que ses leaders ignorent même les évidences.

Face à la bonne intention de dialogue du président de la République, la COPA oppose une alternative putschiste. Pourtant avec la proclamation définitive des résultats par la Cour Constitutionnelle accordant un mandat de cinq ans à Issoufou Mahamadou, on voit bien les limites objectives des velléités putschistes de l’opposition qui s’affiche fauteur de troubles à partir du 2 avril prochain. Autant dire que la COPA tire résolument vers le bas… avec la posture d’un hors la loi.

Elh. Mahamadou Souleymane