Une transition politique et de nouvelles élections au Niger: pour qui, pourquoi et même comment?

Alors qu’on s’achemine vers la fin du processus électoral en cours dans notre pays, avec notamment la validation Mercredi des élections législatives par la Cour Constitutionnelle et la tenue ce Dimanche du second tour de l’élection présidentielle. Alors que l’opposition jubilait à l’idée d’un second tour qu’elle considérait comme une victoire arrachée de haute lutte, la Coalition Pour l’Alternance (COPA 2016) a demandé Jeudi la mise en place “d’une transition politique afin de permettre d’organiser de nouvelles élections démocratiques, libres, légitimes, transparentes et honnêtes”, tout en rejetant “les résultats et les institutions issus des élections présidentielles et législatives”.

“ Si ceux qui parlent sont fous, ceux qui les écoutent sont sains d’esprit”

On savait déjà l’objectif que s’est fixé cette alliance depuis sa création. Mais on est loin de penser que les responsables de l’opposition auront un jour le courage de le dire publiquement tant les raisons qui soutiennent leurs revendications sont dénuées de tout fondement et de toute raison. “ Si ceux qui parlent ne sont pas sains d’esprits, ceux qui les écoutent sont sains d’esprit” dit un adage bien connu des nigériens. Aussi, plus personne, ni au sein de l’opinion publique nationale ou ni au sein de la communauté internationale ne prend désormais la COPA au sérieux, tant elle nous a habitué à une chose et son contraire. Une transition politique, pour qui, pourquoi et même comment sommes nous tentés de demander? Aussi qui est vraiment prêt à déployer son énergie, ses moyens matériels et financiers pour une telle aventure? En rejetant les résultats et les institutions issus des élections présidentielles et législatives et en demandant une transition politique, l’opposition s’est tout simplement enfermée dans une voie sans issue à l’allure d’un suicide collectif.

Mais sa déclaration a au moins le mérite de révéler à la face du monde les véritables motivations de ses surenchères. Disons tout simplement que les masques sont en fin tombés. Et si l’opposition regroupée au sein de la COPA a perdu les élections, ce n’est pas parce qu’elles sont mal organisées, ou parce que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et la Cour Constitutionnelle sont instrumentalisées et inféodées au pouvoir exécutif, mais bien parce que les partis membres de l’opposition ne s’y sont réellement jamais préparés depuis presque deux ans, d’une part, faisant tout pour empêcher la tenue des différents scrutins, et d’autre part parce qu’ils ont perdu le jeu d’alliance sensé leur apporter des renforts après le premier tour.

Maaroupi Elhadji Sani

Kakakiniger.net