La campagne électorale c’est un moment de grands discours par excellence. Chacun voudrait haranguer et motiver ses militants à l’extrême pour s’assurer qu’ils voteront effectivement en sa faveur.
Albadé Abouba, on le sait, a fait le choix de soutenir le président Issoufou dès le premier dans l’optique d’un éventuel coup KO comme objectif de la mouvance présidentielle. Mais à écouter attentivement les propos de nos leaders, on trouvera à redire.
Ainsi s’exprimant en langue hausa dans un meeting dans la région de Tahoua, le président MPR Jamahuriya a dit deux choses à notre sens qu’on pourrait qualifier de bévues.
Première bourde d’Albadé : « Mai gawa chi ke dokar wajen kai » autrement dit : « le proche du défunt se met du côté de la tête » pour dire aux gens de Tahoua de se mobiliser plus que jamais pour relever le défi en votant massivement pour le candidat Issoufou Mahamadou.
Et Albadé de mettre en avant le cousinage à plaisanterie pour dire que même les kourfaya et béribéries de Diffa ont rassuré Issoufou de leur soutien pour le coup KO. Un tel discours n’est pas à nos yeux politiquement correct puisqu’il peut être perçu comme de la propagande sur la base du particularisme.
Deuxième bourde d’Albadé : dans le même speech, il dit à ses militants qu’ils ne pardonneront pas à ceux qui ne votent pas leur candidat « dunia da lahira » c’est-à-dire ici-bas et à l’au-delà. Là aussi, on peut considérer que le président Albadé n’a pas pris en compte la dimension de la conscience des militants qui en dernière analyse chacun se retrouvera seul avec son bulletin pour voter en son âme et conscience. Ce propos d’Albadé nous parait déplacé et excessif.
Mais on comprend par là toute la foi et la détermination d’Albadé et ses compagnons à en découdre avec l’opposition en assurant une victoire éclatante à leur président de candidat dès le premier tour.
Tiemago Bizo