Cette réflexion m’a été inspirée par tous les évènements qui se déroulent sur notre Continent y compris chez nous au Niger. Ce qui interpelle tout citoyen consciencieux et républicain. Des évènements dont nous en sommes en partie responsables même si, certains nous sont imposés de l’extérieur par les autres.
Au nom de l’espace ou de la terre que nous partageons. A tord ou à raison. II est vrai que , depuis que le monde est monde, les hommes et les peuples, j’allais dire les Communautés toujours partagé tant de choses, en bien et en mal . Nous sommes confinés en continents et en pays, avec des frontières tracées en notre insu et sans notre consentement Une affaire des grandes Nations , loin de notre continent africain et de nos pays. Selon la loi du plus puissant . Parfois , des frontières qui séparent des familles entières comme ce fut le cas du mur « de la honte » de Berlin en Allemagne , érigé en 1961 et tombé en 1989. Un autre évènement qui avait beaucoup contribué au vent de la Démocratie de souffler également chez nous en Afrique.
Nous nous sommes d’ailleurs engouffrés dans cette brèche en 1991 pour réclamer comme beaucoup de pays francophones, la fin de la pensée unique à travers des Conférences Nationales Souveraines ou des Tables rondes , ailleurs, la liberté puis la démocratie . Ce qui a permis à tous les citoyens de se constituer aussi en multipartisme et autres associations , pour donner la parole au peuple dans un pays à parti unique où les populations sont , dans leur majorité analphabètes même si beaucoup lisent le Coran . Ce qui est une bonne chose mais , ne suffit pas pour être lettré en français cette langue coloniale avec laquelle nous gérons notre administration Occidentale. Mais, comme on dit ce n’est pas la fin du monde, cependant , c’est un handicap pour un peuple qui aspire à se prendre en charge. La Conférence Nationale avait donc, par la volonté du peuple , représenté par 1204 Délégués , imposé sa volonté, En s’inscrivant dans une nouvelle logique de la gestion de la chose publique. Les formations politiques nées, rivalisent dans une compétition, afin de conquérir le pouvoir. Prendre le pouvoir doit demeurer l’objectif principal en effet de toute formation politique , digne de ce nom , quitte à nouer des alliances au deuxième tour. En vue de gouverner ensemble suivant un Programme Commun mais , selon des conditions bien établies et écrites noir sur blanc avec signatures publiques. Avec l’accord des militants qui se reconnaitraient dans un gouvernement de cogestion , disons d’alliance.
LA POLITIQUE
Le décor est ainsi planté mais, les normes politiques sont loin d’être respectées dans la plupart des pays, disons des Etats , selon la Constitution, cette loi Fondamentale, adoptée par le peuple et qui manage sa vie . Et pourtant tout le peuple, à travers les partis politiques prête serment devant le livre Saint de sa Confession et surtout sur cette Constitution qu’on jure de respecter scrupuleusement au cours d’une législature. Pendant 7 ans ailleurs et 5 ans renouvelables une seule fois chez nous au Niger .Soit. Mais, au cours de la campagne électorale tous les coups sont permis à travers des comportements qui tranchent avec le droit et même avec notre culture et notre tradition africaines. Une culture qui recommande la tolérance dans une société bien organisée et structurée où la parole donnée est sacrée et où le parjure est puni Ce qui nous rappelle cette formule chère à un ancien officier nigérien « la peur du gendarme est le début du commencement de la sagesse » Mais , en voulant naviguer entre traditions et les accents d’une démocratie importée, la politique africaine perd ses plumes et peut conduire à des effets contraires , gouverner comme on veut avec ses sentiments au rythme de sa famille politique.
C’est pourquoi passé l’Etat de grâce, les pouvoirs perdent parfois leur « boussole » en tombant dans la mal gouvernance qui accouche des corruptions, des injustices criardes des confiscations des libertés individuelles et collectives. Alors commence tout un cycle infernal et parfois dans des travers qui déroutent et désorientent une bonne partie du peuple et parfois ceux qui avaient mis le bulletin dans l’urne, pour une politique plus juste. Ainsi s’installe le doute sur la capacités de ceux qui ont été élus pour conduire les affaires dans une bonne direction. Le peuple devient d’ailleurs prisonnier du système qu’il s’est érigé pour sortir la tête de « l’eau » .Les cas sont légion alors qu’un pouvoir responsable a les moyens d’y faire face parce que « ventre vide n’a point d’oreilles » Ce qui est vrai en plus. La démocratie c’est l’art de gouverner avec justice, équité, en plaçant les citoyens dans une logique de justice sociale ou de justice tout court Personne ne peut réinventer le monde mais on l’améliore tout simplement .La démocratie est synonyme de solidarité et de soutien mutuel en se mettant toujours ou du moins parfois à la place de l’autre. Gouverner c’est de s’installer constamment dans une logique d’alternance compte tenu des dispositions qui balisent l’accès au Palais à partir d’où se façonne et se gère le destin de toute un peuple ou d’une Nation .Un délai ( 5 ans ou 10 ans ) court mais qui permet de créer des conditions de bonne gouvernance pour laisser des empreintes . Si l’on retient que construire une Nation et développer un pays, gouverner convenablement un peuple est une succession et suppositions d’actes et d’actions dévolus à ceux qui se succèdent à la barre. Parce que nous sommes bien d’accord que les hommes passent et que la République demeure. En effet, la trajectoire de l’un s’arrête là où commence celle de l’autre . et parce que chaque chose a une fin. C’est une vieille loi de la nature Et c’est pourquoi l’adage enseigne que « tout est bien qui finit bien » et d’ajouter « rira bien qui rira le denier ». Nous avons tous envie de rire quand toute s les successions se dérouleront bien En effet , toute chose commencée est supposée déjà finie Cela dans le temps et dans l’espace car se qui se conjugue aujourd’hui au présent le sera au futur demain Tout simplement parce qu’hier est passé. C’est bien là le véritable charme de l’existence.. Nous pouvons nous éviter ou nous épargner des douloureuses épreuves inutiles sans lendemain. Parce que bien gouverner c’est aussi de transmettre le témoin aux générations prochaines, un travail bien accompli Pour soi même et surtout pour entrer dans l’Histoire sévère juge intransigeant.
LA DEMOCRATIE
Les langues se délient pour réclamer justice parfois en manifestant passivement et pacifiquement même ou activement dans des actions violentes et même très violentes. Et pour toute réponse l’Etat sort et brandit ses muscles en réprimant sans ménagement aucun .Force devrait revenir à la loi mais ceux qui sont victimes ne l’entendent pas ainsi de leurs oreilles ni de cette façon. ? La confiance et même le contrat prennent du plomb dans l’aile La rupture est consommée. Des grèves perlées s’installent et les interpellations se succèdent dans une ambiance délétère Le travail est ralenti et la production baisse. Personne n’y gagne. Commencent l’intoxication et les « on a dit et les « on a fait » c’est le terrain propice au » ragots et autres téléphone « arabe ou bambou » On se soupçonne et la fameuse « ligne verte » trouve des clients
ALORS, DAME DEMOCRATIE OU ES- TU ?
Et pourtant , le tableau de bord détient toutes les indications pour avancer lentement, ralentir et même freiner quand il faut. Ce tableau de bord du moins , cette boussole ou ce bâton de Commandement , doit guider le pouvoir . Même si tout pouvoir doit utiliser le bâton et la carotte, selon les circonstances. C’est à se demander comment et pour quoi un pouvoir démocratique se transforme t-il en en une relique de dictature ? La réponse est simple .En effet lorsque dans un Etat il y en qui mangent bien chaque jour alors que d’autres rêvent d’un seul repas à longueur de journée cela doit inquiéter. Lorsqu’on travaille et qu’on ne perçoit pas son salaire ou qu’on est étudiant et qu’on n’a pas sa bourse à la fin du mois, cela devient grave. Lorsqu’on trime pour s’acquitter de ses impôts et qu’on n’a ni eau potable, ni un seul comprimé lorsqu’on est malade ou qu’on a un diplôme et qu’on allonge la liste des chômeurs, on est aigri et cela peut dégénérer en émeutes . Lorsqu’on a accompli ses devoirs et qu’on vous empêche vos droits, rien ne vous arrêtera de réclamer justice et de crier au secours on « m’ assassine ».
Et pourtant l’Etat dispose de toutes les ressources possibles pour éviter un tel engrenage : le dialogue, toujours le dialogue encore le dialogue Une communauté a besoin d’entendre la voix de son maître c’est toujours rassurant, d’écouter et d’échanger quelque fois Cela s’appelle prendre la température ou le pouls parce que le peuple a soif d’informations II a grand besoin de considération surtout en période électorale où il sent venir des sollicitations Et comme disait le Président François Mitterrand ,un autre socialiste « il ne faut abandonner personne au bord de la route . Cela pourrait être dangereux » Notre pays est vaste, très vaste . II ne faut pas se lasser de le parcourir pour apaiser et calmer les esprits Surtout en cette période incertaine où des fous tuent chaque jour des innocents , nos parents et nos braves éléments de nos Forces de Défense et de Sécurité . Le peuple a besoin d’assistance en ces moments oh !combien difficiles. Pour un pays où le peuple se soude toujours pour partager aussi bien le bonheur que la douleur avec courage et dignité, nous devons en tirer une très grande fierté. Niamey n’est qu’une Capitale où se côtoie un monde venu de tous les horizons. Certes , le miroir de tout le pays. Mais , le Niger profond attend beaucoup plus que ce qui se raconte dans la rue ou ce qui se chuchote le soir dans les salons ou à la Terrasse du Gawèye et du Terminus .Notre pays est très fragile et nous venons de loin dans notre histoire politique qui ne cesse de nous surprendre. Nous devons consolider nos acquis ,rassembler ,donner encore plus des gages au peuple qui tire son existence d’une cohésion . Une cohésion autour des nobles idéaux qui nous sont tous chers : la République, notre Drapeau et notre Hymne National qui symbolisent notre appartenance à une Communauté de Destin. Un Niger uni autour de notre République , notre fierté commune. II est aussi vrai que tout n’est pas sombre dans notre belle Afrique où certaines avancées sont constatées Au niveau, des réalisations et du développement . Nous devons dans ce cas redoubler d’ardeur pour sortir nos pays ,la tête hors de l’eau dans les années à venir. En unissant nos efforts. Nous devons tout de même garder à l’esprit que même si nous disposons des richesses naturelles et des ressources humaines ,il n’en demeure pas moins que nous n’avons encore ps notre propre monnaie. Ce qui est grave, très également grave également Nous sommes par contre toujours arrimés à l’Euro, une monnaie étrangère Nous avons du pain, beaucoup de pain sur la planche . Economisons alors notre souffle pour faire face à tant de défis entre autres , l’insécurité , le sous développement ect…Taire nos petites querelles II y va de notre responsabilité , à nous tous nigériens et africains.
Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO Politologue