La décision de l’ex président ivoirien Henri Konan Bédié de soutenir Alassane Dramane Ouattara dès le premier tour de la présidentielle était incontestablement un acte patriotique. Malgré quelques frictions de certains militants ambitieux du PDCI, parti de Bédié, Ouattara a été plébiscité avec un score olympien.
Très sage, Bédié ayant la conviction d’avoir les mêmes références politiques et pratiquement la même vision du développement de la Cote d’Ivoire, il a pris son courage pour apporter le soutien nécessaire à Ouattara pour le bien et la prospérité de son pays.
Quand on sait que la Cote d’Ivoire a connu une terrible guerre civile dont la sombre page est véritablement tournée grâce aux actions salvatrices du président Ouattara, l’on comprend toute la portée du choix d’Henri Konan Bédié et les Houphouétistes d’accorder à Ouattara ce coup de pouce nécessaire pour la stabilité et l’émergence de la Cote d’Ivoire. Déjà selon des témoignages concordants, la Cote d’Ivoire rappelle le bon vieux temps d’Houphouët tant Ouattara était fidèle à la vision de son père spirituel.
Au Niger également des leaders de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) s’inspirent du cas Bédié pour soutenir le président Issoufou dès le premier tour de la présidentielle pour lui permettre de pérenniser les acquis de sa gouvernance marquée par la sécurité, la stabilité et la renaissance du pays.
C’est avec fierté et responsabilité que les leaders de la MRN et leurs militants ont adressé leur soutien et leur vœu à l’issue de leurs Congrès de voir le président Issoufou d’être aux commandes du Niger pour un second mandat et ce, dès le premier tour de la prochaine présidentielle.
Ainsi donc pour les leaders de la MRN à l’instar de Cheiffou Amadou, Moussa Moumouni Djermakoye, Albadé Abouba, Hamid Algabid pour ne citer que ceux-là, les acquis de la gouvernance du président actuel doivent être préservés pour le bien du Niger et de son peuple.
Et depuis le soutien de ces partis de la MRN au premier tour, les esprits avertis commencent à être moins sceptiques sur un probable passage du président sortant au premier tour. Et le mérite de ce choix courageux des alliés du président Issoufou est sans conteste la prise de conscience que les mœurs politiques commencent à évoluer au Niger. C’est à notre sens contreproductif de perdre de vue la réalité en faisant la primauté aux visées électoralistes sans tenir compte de certains paramètres essentiels pour le pays à savoir la paix et la sécurité.
C’est incontestable que le but de chaque parti politique c’est la conquête du pouvoir. Mais il suffit de se référer à l’histoire du Niger pour se rendre compte à l’évidence que depuis plus de 50 ans d’indépendance le nombre de présidents de la République ne dépasse guère celui des deux mains. C’est conscient de cette réalité que les leaders des partis politiques doivent faire montre de réalisme mais aussi et surtout de responsabilité pour privilégier l’intérêt général.
C’est en cela que cette décision des leaders de la MRN force l’admiration des observateurs de la scène politique nigérienne. En effet, c’est une première de voir des leaders – non des moindres – renoncer pour un autre candidat au premier tour de la présidentielle. Et c’est cela qui risque de surprendre fort désagréablement les partisans de la statique électorale. Ceux-là qui considèrent le vote d’un peuple comme une pièce de musée, un geste mécanique sans cesse répété et… de la même manière…