Le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD-Nassara), la princilale formation de l’opposition a désigné Samedi à Agadez, la grande ville du nord Niger, M. Seini Omarou comme son candidat aux prochaines élections présidentielles, une désignation qui lève aux yeux de nombreux observateurs le doute sur la participation de ce parti aux élections. Il y a quelques jours déjà, le chef de file de l’opposition s’etait rendu (en compagnie des leaders des partis non affiliés) au Centre National de Traitement (CNT) des listes électorales, un démembrement du Comité National Chargé du Fichier Électoral Biométrique (CFEB), une visite qui constitue une forme de reconnaissance de ce comité jusqu’à là décrié par l’opposition. Autre signe qui ne trompe pas, la reprise du dialogue entre majorité et opposition à travers le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP), une instance que les partis de l’opposition boycottaient depuis des mois. Que deviennent alors les principales revendications de la coalition opposée au président sortant Mahamadou Issoufou candidat à sa propre succession pour un second et dernier mandat?
L’opposition lâche du lest
L’opposition rappelle-t-on exige entre autre, l’Audit du fichier électoral; récuse les membres de la Cour Constitutionnelle, conteste le fonctionnement de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et rejette l’ordre séquentielle des scrutins. Même s’il difficile de répondre dans immédiat à cette question, on constate que l’opposition est entrain de lâcher du lest et pourrait même abandonner certaines de ses exigences au fur et à mesure qu’on s’approche des élections et devant l’intransigeance du régime Issoufou. Exclus il y a quelque jours de la Convention Démocratique et Sociale (CDS- Rahama), le parti qui l’avait portée au pouvoir en 1993 comme premier président démocratiquement élu, l’ancien président M. Mahamane Ousmane risque d’être le grand absent des présidentielles. « L’exclusion de M. Mahamane Ousmane est irrévocable » a indiqué sous couvert de l’anonymat un proche de Abdou Labo, le nouveau de la CDS. Quant à Hama Amadou, leader du FA-LUMANA, sa candidature reste incertaine depuis son retour d’exil et son incarcération dans l’affaire des bébés importes du Nigeria.”Je ne vois pas comment on peut considérer que Hama Amadou peut échapper à une condamnation”a indiqué Bazoum Mohamed, président du parti présidentiel. Désormais, c’est donc le sauve-qui-peut dans les rangs de l’opposition radicale: chacun pour soi, Dieu pour tous.
Au même moment la candidature du Président Mahamadou Issoufou a enregistré deux soutiens importants en l’espace d’une semaine. Celui de l’Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès ( ANDP-Zaman Lihiya), le parti des Djermakoyes et celui du Mouvement Patriote pour la République (MPR-Jamhuriya), l’aile dissidente du principal parti d’opposition. Les partisans du président sortant se frottent déjà les mains et espèrent la victoire de leur candidat dés le premier tour: » Les conditions du passage au premier tour de notre candidat se précisent chaque jour un plus incha Allah” a indiqué sur sa page facebook M. Tahirou Ibrahim Garka, président de la section PNDS-Tarayya des États-Unis d’Amérique.
Maaroupi Elhadji SANI