LA FRANCE, L’AFRIQUE ET LE FRANC CFA

Cet article du Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO est appel aux africains, un éveil des consciences pour assumer notre souveraineté. Il met en évidence une injustice criarde dans ce rapport financier qui lie l’ancienne métropole à ses ex colonies. Aussi paradoxal qu’anachronique, ce rapport inégal entre la France et l’Afrique à travers le FCA jure avec la notion d’indépendance de nos pays. C’est dans ce sens que cette réflexion critique de notre doyen interpelle les africains à tous les nouveaux si tant est que nous voudrions bien écrire notre propre histoire au lieu de la subir. Ce cri de cœur de ce panafricaniste convaincu est à méditer par les africains d’abord et tous ceux qui sont épris de justice pour restaurer la dignité des peuples africains spoliés injustement de leurs ressources.

J’ai longuement hésité avant de me décider d’écrire cet article en forme de réflexion ou de contribution. On peut aisément deviner les raisons. Pour ceux qui sont au cœur de la finance et qui connaissent la sensibilité du sujet ,eux, savent bien de quoi je parle. En effet, je suis néophyte en matière de sciences financières. Mais, ma conscience de citoyen Nigérien et africain, m’interpelle. D’ailleurs notre position de lettré privilégié également, nous autorise d’aborder différents sujets pour expliquer ce que nous avons compris.

C’est aussi une façon d’inviter ceux qui savent mieux que nous, de nous éclairer afin d’engager et d’ouvrir un ou des débats enrichissants. Car, si l’argent est le nerf de la guerre , il est aussi un outil qui favorise l’assertion de l’homme dans la vie de tous les jours. Cependant, ici je vais plus loin parce que j’aborde les conditions de la création d’une monnaie : le franc CFA, les raisons de sa résistance.

Ce fut en 1939 que la France a ratifié les accords de Brettons Woods .On y mettra en place le Fonds Monétaire International FMI et la Banque Mondiale en vue de reconstruire l’Europe que la guerre à détruite. Ce franc CFA continue à poser tant de problèmes qu’il n’en résolve aux peuples des Etats qui l’utilisent. En dépit de tous les évènements que nous avons connus, nous africains . Une monnaie, le Franc CFA dont la première définition était Comptoirs Français d’Afrique. En 1945 on l’appellera ensuite : le Franc des Colonies Françaises d’Afrique avant de devenir au fil du temps en 1958 : Communauté Financière Africaine .

Et cela au bon vouloir des autorités françaises. De toutes les manières, un chat est un chat .Colonies françaises ou Communauté Financière Africaine, c’est toujours « bonnet blanc, blanc bonnet ». Ce sont nous les utilisateurs qui « trinquons » . Voilà pour les différentes appellations qui ne changent en rien le fond du problème. C’est une monnaie créée à notre insu, sur notre dos en notre nom comme ce fut le partage de notre cher Continent l’Afrique en micros Etats en 1885 à Berlin en Allemagne par les grandes puissances autour d’une table de caviar ( selon WOLE SOYINKA ) où nous sommes devenus des sujets français. Sans notre consentement, nous peuples d’Afrique.

C’était en effet , pendant la première guerre mondiale que l’Allemagne nazie qui occupait la France , avait imposé sa propre monnaie à cette Nation. Mais , à la fin de cette occupation le 26 Décembre 1945 la France qui doit aussi sa libération grâce au sacrifice suprême des soldats d’Afrique, créa le Franc CFA pour les pays sous sa tutelle , disons colonisés. Des Etats qui jusqu’à ce jour n’ont jamais eu un droit de regard sur cette monnaie créée sur le Territoire français à Chamalières en Auvergne ( Chez un ancien Président français Valérie Giscard d’ESTAING ) et gérée dans les Banques Françaises .

Des éminents Professeurs et spécialistes africains que nous avons écoutés nous ont édifiés sur ce qui se passe avec notre « propre argent » Nous devons cet éclairage au Professeur Nicolas AGBOHOU enseignant à l’Université de Versailles et qui s’est spécialisé dans ce domaine et à d’autres Africains et même français. A qui nous rendons grâce pour cet éclairage que j’appelle l’éveil d’une conscience continentale. Je précise qu’un livre « Le franc CFA et l’Euro contre l’Afrique « a été écrit et publié par le Professeur Nicolas AGBOHOU. Je vous invite à le lire. II pourra mieux que moi, vous éclairer dans ce domaine. Au besoin le vulgariser pour continuer à ouvrir cette valise ou caisse de Pandore. Dans plusieurs Conférences, ils ont attiré notre attention sur cette duperie dont nous continuons à demeurer le dindon de la farce.

Tenez, depuis la création de cette monnaie de 1945 à 1973 , tous les avoirs des pays membres de la zone franc étaient entièrement logés à la Banque de France. Disons que les 100°/° demeurent la propriété de cette Banque. De 1973 à 2OO5 par générosité nous laissons-t-on entendre , la Banque retient les 65 °/° et enfin c’est à partir de l’an 20O5 à nos jours que la France accepte de faire « moitié-moitié » c’est à dire à 50 °/° . Voilà où nous en sommes depuis le 26 Décembre 1945 avec notre argent gardé par cette Banque de France. On peut assimiler l’attitude de la France vis-à-vis de l’Afrique à l’image d’un homme dont on détient le portemonnaie et à qui l’on donne la somme qu’on veut sans tenir compte des besoins du propriétaire du portemonnaie. Quelle triste et injuste gestion !

Il y a trois Banques qui sont dédiées aux consommateurs du Franc CFA réparties en zones. Nous avons les Etats de l’Afrique de l’Ouest ( UEMOA ) et qui sont : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo . Ces pays ont comme institution d’émission la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest BCEAO et dont l’appellation est la suivante : Communauté Financière d’Afrique ( CFA) Code 750 4212est XOF . Viennent ensuite le Cameroun , la République Centrafricaine, la République du Congo, le Gabon , la Guinée Equatoriale et le Tchad qui sont les Etats de l’Afrique Centrale . Leur espace financier se nomme : Communauté Economique Monétaire de l’Afrique Centrale : CEMAC. Leur institution d’émission est la Banque des Etats de l’Afrique Centrale BEAC. Pour ce groupe le franc CFA est désigné par Coopération Financière d’Afrique Centrale et son Code est : 150 4217 est XAF.

ll y a l’Union des Comores, où nous avons le franc Comorien et son Code ISO 4217 est KMF.
Quant à l’ile de la Réunion le franc CFA a vécu de 1945 à 1975 alors que l’ile de Mayotte a été servie de 1946 à 1976 . Ces 2 entités vont également utiliser le franc français et l’Euro car considérées comme des territoires français.

Nous avons enfin les 3 Collectivités françaises du Pacifique : la Polynésie française, Wallis-et Futuna et la Nouvelle –Calédonie. Ces possessions françaises sont servies par l’Institut d’émission d’Outre – Mer : EOM et utilisent le franc pacifique ou CFP dont le Code est ISO 4217 est XPF .
Toutes ces monnaies ne représentent que 3°/° de la masse monétaire EURO et ne font pas partie de la zone franc Alors que l’Afrique Continent de la zone franc , n’est pas arrimée à l’EURO.
II y a lieu de comprendre tout le mécanisme mis en place pour lier les mains aux africains disons pour les dissuader d’émettre leur propre monnaie. Avec à tort ou à raison la complicité non seulement de nos partenaires français mais aussi de certains africains. Quelle dérive et quelle perte de temps !

Enfin, pour mieux comprendre ou bien saisir la nasse et le filet dans lesquels on nous a mis il y a lieu de donner ici quelques explications sur le fonctionnement du circuit mis en place au niveau de chaque Banque Africaine.

En dehors de la Banque mère dite Banque de France, nous avons notre Banque Centrale qui fait office de notre portefeuille. II y’a les 3 Banques Africaines que nous avons citées au niveau de la répartition géographique sur notre Continent. Chacune dispose d’un Conseil d’Administration qui décide de la gestion de ces institutions financières.

S’agissant de la BCEAO , le Conseil d’Administration comprend 8 membres dont 2 blancs qui représentent le Gouvernement français et qui disposent d’un pouvoir de Véto. Même si explicitement ce n’est pas écrit noir sur blanc dans les textes qui gèrent la Banque. IIs ont un pouvoir de décision sur le fonctionnement et l’Orientation de ces Banques. Quand bien même ils sont minoritaires en nombre.

Au niveau de la BEAC de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale sur 6 membres qui constituent le Conseil d’Administration il y a 2 français au nom de la France . IIs ont aussi les mêmes prérogatives que leurs collègues des autres Banques. Lorsqu’il y a une réunion du Conseil d’Administration de la Banque le dernier mot leur revient . Les africains propriétaires sur papier de leur argent n’ont aucun pouvoir de remettre en cause l’avis de nos partenaires français. D’où l’adage « Circulez, il n’ y a rien à voir ».

Enfin , lorsqu’un pays ou un Etat de la zone franc vend ses matières premières à un pays étranger disons comme la Chine il est remboursé dans la devise de l’acheteur. C’est le yen et nos Banques ne peuvent pas les encaisser. Ces sommes vont naturellement dans leurs totalités dans les caisses de la Banque de France . Cette dernière ne donne au pays qui a vendu son bien que 5O °/° de toute la recette alors qu’il ne remet qu’en franc CFA avec bien sûr son taux d’intérêt Résultat « on ne voit que du feu » comme dirait l’autre. Nous sommes remboursés en monnaie de « singe ». Pendant ce temps nos matières premières disparaissent, nous n’avons pas notre argent et nos populations souffrent . Parce que nos droits sont détournés au profit de l’autre. Et nous nous taisons et fermons les yeux.

D’autre part, le franc CFA est convertible. Soit ! Mais allez au Cameroun ou dans n’importe quel pays de la zone franc avec un billet d’un autre pays. Vous ne pourrez pas trouver le change parce que les billets de tous les pays ne sont pas les mêmes. Finalité : il faut aller à la Banque de France pour trouver l’équivalent de votre monnaie. Et là, le taux d’échange est en faveur de l’Euro donc en notre défaveur. 1 EURO pour 657 franc CFA. Allez y comprendre !

D’ailleurs le franc CFA n’est pas connu en dehors du territoire qui l’utilise. Au Maroc lorsqu’au cours d’un de mes déplacements j’avais demandé à un Marocain si l’on pouvait me faire de la monnaie CFA , il m’a dit « Mais qu’est-ce cela veut dire ? » Une autre passagère qui avait des problèmes détenait pleins des billets CFA et voulait trouver des Euros ou n’importe quelle monnaie. On lui a répondu qu’on ne connait pas sa monnaie. Je trouve que ces Marocains ont bel et bien raison parce qu’on n’a jamais dans aucune université, ou établissement d’enseignement français donné des cours sur le franc CFA. Allez dans une Banque en France et sortez un billet de franc CFA. On vous regardera avec un air d’étonnement accompagné de la phrase suivante « je connais pas ».

NOUS AVONS INTERET A NOUS REVEILLER

Tel est le triste sort qui est le nôtre dans cette sordide affaire de franc CFA qui nous crée plus de problèmes qu’il n’en résolve. Si nous voulons vivre au lieu de survivre. Nous avons assez dormi sous nos lauriers pendant que le monde avance sans nous. Nous avons une responsabilité collective et l’histoire ne nous pardonnera jamais. Et si nous ne le savions pas nous devrions interpeller notre conscience endormie. Nous pouvons remédier à cette grave dérive parce que nous en avons les moyens et avec une volonté nous y arriveront comme ceux qui ont pris leur responsabilité. Des pays comme le Maroc a quitté cette zone ou ce club en 1957 pour créer sa propre monnaie, l’ Algérie qui s’est battue les armes à la main a aussi pris ses responsabilités en quittant. Elle dispose de sa propre monnaie et la Tunisie leur a emboîté le pas. Ce sont des Etats respectables et respectueux en inscrivant leur Souveraineté au fronton de leur liberté et de leur indépendance.

Beaucoup de pays et Etats africains et d’autres dans le Monde ont préféré émettre leur propre monnaie avec tout ce que cela comporte comme risques. Le cas des pays anglophones comme le Ghana et le Nigéria pour ne citer que ceux-ci qui ont leur propre monnaie sont souverains quoi qu’on dise . Aucune puissance même leur ancien Maître le Royaume de Grande Bretagne ne peut se permettre de s’immiscer dans la gestion de leur monnaie. Pourquoi pas nous ?

Nous devons nous poser des questions, des interrogations sur ce sujet. Si notre monnaie le CFA est émise à Chamalières en France l’Euro par contre est émis à Francfort. Pourquoi notre monnaie est émise en France et l’Euro en Allemagne ? Les raisons sont simples parce que c’est la France qui détient notre bourse et la France aussi n’a pas dérogé à la ligne depuis l’occupation lorsque sa monnaie était imprimée en Allemagne. Même si dans le cadre de l’Union Européenne il y’a une répartition de la fabrication des matières premières des Etats membres en produits finis sur le plan régional. Il y’a toujours des questions à se poser. Quand on sait que la France est la sixième puissance économique mondiale.

Nous souhaitons que les Africains interpellent la France pourquoi pas à travers leurs dirigeants qui sont leurs porte-paroles officiels sur ce silence total sur l’émission de notre propre monnaie chez nous. Elle sait très bien que sans une monnaie propre à soi l’indépendance ne garantit pas la Souveraineté d’un Etat. En dépit de la possession de tous les outils Républicains : Hymne, Drapeau, Armoiries etc. sans la monnaie il n’y a pas de totale Souveraineté qui demeure le socle de toute liberté.

La France a la responsabilité du moins une partie de notre indépendance vis-à-vis de la monnaie du Franc CFA. Nos indépendances devraient être accompagnées du drapeau et notre future monnaie. Parce que nous avons eu plus de cent ans de compagnonnage qui aurait forgé des liens de complémentarité au lieu de subordination. Car si tout le temps que la France est demeurée sur nos terres d’Afrique, nous devrions être l’objet d’une Reconnaissance au lieu de continuer à être tenus « en laisse » . Comme nous le sommes encore et toujours de nos jours. On nous a abreuvés d’une culture et d’une langue qui ne sont pas les nôtres alors que nous possédons des plus belles du monde. En France encore dans certains coins pour ne pas dire partout on continue de nous regarder comme le Bon Nègre « d’ y a Bon Banania » , cette marque ridicule du noir en chéchia rouge sur les Boites de café .

Pour amuser les poilus pendant la première et la Deuxième guerres Mondiales au fond des tranchées de Verdun, des Chemins des Dames ou des Dardanelles . Des champs de batailles où toute la fleur de la jeunesse africaine a versé son sang pour l’Europe. Nous avons en mémoire bien logés dans notre subconscient des discours d’hommes politiques ou écrivains français sur l’Afrique et ses richesses d’ailleurs pillées. Jules FERRY qui a créé l’Ecole française disait que « l’Afrique était un réservoir des richesses pour la France ».

Nous nous rappelons encore de cette phrase que nous avions apprise et retenue dans nos villages lointains d’Afrique à l’école dans le livre TERRISSE véhiculant les idées coloniales ( Nos ancêtres étaient des Gaulois et la France notre grande Patrie). Plus de cent ans après d’autres français contemporains lui ont emboîté le pas dans ce sens. Mais pour des raisons de pudeur je ne les cite pas. Cependant, ils sont connus de nous tous. Nous les laissons dans leur vilaine posture.

D’ailleurs pour rapporter une conversion entre un chef d’Etat Africain et Français dont nous taisons les noms. Nous avons retenus ceci : le Président Français disait « la France est une voiture, sans elle l’Afrique ne pourra pas avancer ». Et au Président africain de rétorquer que « si la France est une voiture, l’Afrique représente l’essence ». Ce qui est bien vrai du reste car sans essence aucune voiture ne peut démarrer.

Sur le plan moral, cela devrait interpeller notre ancienne maitresse. Jules FERRY avait raison parce que nous avons été spoliés et nos richesses bradées. Nous n’avons aucun intérêt de tirailler avec la France mais nous avons le devoir de la mettre en face de ses responsabilités qu’elle n’a pas voulu assumer. Parce que si nous étions aussi indépendants qu’on le pense , des usines auraient poussé chez nous dans nos villes pour transformer nos matières premières sur notre sol d’Afrique . Au profit de nos populations et on ne serait plus l’objet d’une actualité brûlante sur les écrans des télévisions occidentales dont l’Afrique et les Africains sont montrés du doigt en train de mourir par grappes noyés dans des océans à la recherche nous dit-on d’un Eldorado qu’on leur miroite.

Nous serions dans nos forêts, nos cases et sur des grandes places publiques en train de développer notre continent. Nos jeunes, nos femmes et d’autres n’allaient pas risquer leurs vies pour moins que rien. Mais, on préfère nous accueillir sur ce sol français pour nous donner le savoir et nous abandonner sans travail si ce n’est pas une reconduite à la frontière tout simplement.

Nous avons une responsabilité collective dans tout cela et il n’ y a pas lieu de nous blanchir nous les africains lorsque nous observons tout ce triste spectacle et ces injustices criardes à l’endroit de nos peuples sans rien faire. Nous interpellons et au premier Chef nos dirigeants, nos intellectuels et tous ceux qui peuvent réfléchir pour mettre nos intelligences et nos compétences à la disposition de nos populations, qui n’ont aucun revenu dans des pays où les salaires, les bourses et autres dépenses de Souveraineté deviennent un « casse-tête Chinois ».

Parce que les économies sont telles que le citoyen lambda court chaque jour à la recherche de son quotidien : manger et boire . Nous avons trop dormi et dans un sommeil très profond. C’est le lieu d’interpeller l’Union Africaine et les Etats qui l’ont mise en place pour rassembler les peuples des pays membres. Car si nous revisitons l’histoire , nous retiendrons que l’un des objectifs de la grande sœur OUA était de libérer ou d’aider à la libération des pays africains qui n’étaient pas encore indépendants .

Et l’autre d’aider les Etats indépendants à créer leur monnaie pour aboutir à une monnaie africaine Unique. De 1963 à nos jours, il s’est passé assez de temps , même trop de temps. En 1986, les Etats membres ont réédité cet objectif sans jamais l’atteindre. Cela fait 28 ans que la chanson dure et le disque risque d’être rayé. Tout récemment nous avons entendu dire que les Etats membres de la CEDEAO vont bientôt s’atteler à la création de notre monnaie. Et que cette mission a été confiée aux Chefs d’Etat du Ghana et du Niger. Tant mieux. Nous attendons. Puisque l’UEMOA et ses autres Institutions sœurs existent déjà. Afin que nous puissions élever la voix et nous procurer des outils pour construire nos Etats et enfin notre Continent qui souffre alors qu’il ne le mérite pas.

Sinon , l’histoire donnera raison à ce paysan africain qui, quelques années après nos indépendances avait posé naïvement cette question « A quand la fin de l’Indépendance ? » Avec le recul, on pourrait dire que ce paysan avait exprimé un pressentiment : la gestion pas du tout glorieuse des nouveaux maitres du pays.

Et quoi qu’on dise l’Afrique est riche mais les Africains sont pauvres. Nous le resterons si nous ne nous réveillons pas parce que cette jeunesse , ces femmes et tous les autres ne méritent pas de subir tant de souffrances. Parce que demain, c’est déjà aujourd’hui et parce que personne ne viendra bâtir nos Etats et construire notre Continent à notre place. Car le temps passe et le monde avance ailleurs. Nous avons aussi le droit de vivre et de mourir décemment comme sous tous les cieux du monde .

Dr Abdoulaye HASSANE DIALLO