Le verdict est sans appel : la cour dit que le juge est bel et bien compétent pour juger l’encombrant dossier des bébés importés. Elle a rejeté toutes les demandes des avocats et a renvoyé le dossier devant le tribunal pour jugement au pénal. En termes clairs, la cour d’appel vient d’annuler la décision d’incompétence du Tribunal de Grande Instance de juger l’affaire de trafic de bébés importés du Nigeria. L’affaire sera donc jugée au fond.
Nul doute que cette décision de la Cour vient de surmonter un laxisme qui allait être un précédent dangereux en cautionnant l’impunité d’un crime aussi grave cet odieux trafic humain en porte à faux avec toutes les valeurs humaines.
Nulle surprise puisqu’on savait déjà que les avocats de la défense jouait au dilatoire juste pour justifier primes. En effet, comme chacun sait, le procureur de la République avait déjà prévenu l’opinion sur la légèreté des arguments de la défense consistant à dire tant que les parents naturels des enfants où l’Etat du Nigeria n’auraient pas porté plainte, il n’y a pas lieu d’aller au fond ni pénal.
Autrement dit, selon ces arguties, même si le crime est constitué du moment où une plainte ne viendrait pas du Nigeria, on peut fermer les yeux au Niger pour laisser les bénéficiaires de ces bébés se délecter de leur sacrilège.
On a même entendu certains compatriotes faire l’apologie de ce crime en considérant que dénoncer ce crime serait s’opposer à l’avenir de ces enfants du seul fait que leurs délinquants de prétendus parents disposent des villas, voitures et du cash.
Cette approche est proprement révoltante et amorale dans le contexte nigérien où nos valeurs ne sauraient cautionner de telles profanations et blasphèmes.
Aujourd’hui un coin de voile vient d’être levé sur cette affaire. Il va sans dire que les juristes sont attendus pour éclairer l’opinion sur les arguments qui viennent de mettre à nu l’acte du juge qui de son fait a voulu privé les nigériens de leur droit de savoir qui a fait quoi dans cette affaire et avec qui.
L’autre préoccupation c’est le revers de ceux qui ont becs et ongles défendu l’idée que ce dossier est purement et simplement politique du seul fait que l’ex président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou serait impliqué.
L’on se souvient au fort moment de ce débat que le ministre de la justice, Marou Amadou avait rassuré les nigériens que ce « crime ne sera pas impuni ». C’est cela aussi l’état de droit. La force appartient à la loi. Nul n’est au-dessus de la loi. C’est ce que les juristes nous rabâchent de manière itérative.
Tiémago Bizo