Les armées du Tchad et du Niger ont lancé dimanche une offensive aérienne et terrestre d’envergure au Nigeria contre Boko Haram, au lendemain de l’annonce par le groupe islamiste de son « allégeance » au groupe Etat islamique. Une offensive lancée ce dimanche depuis le sud-est du Niger.
Les forces tchadiennes et nigériennes positionnées au sud-est du Niger ont attaqué tôt ce dimanche 8 mars les positions de Boko Haram en territoire nigérian. L’offensive qui est en cours marque l’ouverture d’un troisième front en territoire nigérian.
Les forces tchadiennes et nigériennes ont traversé le pont de Doutchi qui relie le Niger au Nigeria vers 8 heures du matin. Quelques minutes plus tard, des tirs à l’arme lourde ont éclaté et se sont éloignés au fil du temps, rapportent des témoins.
Une source militaire précise qu’avant l’attaque au sol, l’aviation a commencé à « traiter l’ennemi » depuis 48 heures. Les combats sont en cours, il est trop tôt pour parler de bilan indique l’état-major de l’armée tchadienne.
L’offensive que les deux armées préparaient depuis des semaines entre ainsi dans sa phase de concrétisation et permet aux soldats, postés le long de la frontière depuis des semaines, de poursuivre un ennemi qui leur tirait dessus régulièrement de l’autre côté de la frontière. Plus de 200 engins, des pick-up, des automitrailleuses et des chars sont engagés dans cette offensive qui consacre l’ouverture d’un troisième front contre les islamistes de Boko Haram.
Boko Haram a prêté allégeance à l’EI : le Nigeria n’est pas « surpris »
Boko Haram a annoncé samedi 7 mars qu’il prêtait allégeance à l’organisation Etat islamique, qui contrôle depuis l’été dernier de vastes territoires en Irak et en Syrie.
Quelques heures avant cette annonce, quatre explosions avaient fait des dizaines de morts à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno dont les islamistes ont tenté de s’emparer fin janvier et qu’ils veulent transformer en capitale de l’entité islamique qu’ils souhaitent créer.
Une annonce qui n’a pas surpris l’armée nigériane qui y voit une preuve de l’agonie prochaine de Boko Haram, a déclaré à RFI le porte-parole de l’armée nigériane.
« Tout d’abord, je dirais que nous ne sommes pas surpris, car récemment nous percevions des signes de désespoir de la part des terroristes de Boko Haram. Et notamment de la part de leurs dirigeants. Cela s’explique par les efforts communs pour récupérer le terrain occupé par les terroristes. Et par les efforts pour que l’insurrection de Boko Haram soit éradiquée en peu de temps. Donc non, cela ne nous surprend pas qu’ils cherchent désespérément une telle allégeance. Cela ne signifie rien d’autre que le fait qu’il faille s’attendre plus que jamais à ce que cette insurrection prenne fin très rapidement », a déclaré le porte-parole de l’armée nigériane, le colonel Sani Usman, dans un interview à la rédaction anglophone de RFI.