Commençons nos propos par cet adage du terroir Zarma qui enseigne ceci : »Borkan si fay tcherkoy gan ayan, koulou hane fo ga ham gani gone day no ». »Autrement dit, on ne partage jamais le repas du diable sans en payer, un jour, le prix fort » !
Malheureusement, c’est ce qui est arrivé à notre ami Seini Oumarou, devenu aujourd’hui méconnaissable, trahissant l’image d’homme lisse, sans aspérités que les Nigériens avaient l’habitude de voir en lui depuis son entrée en politique. Le personnage a comme par enchantement muté en l’espace de quatre années passées à l’opposition, il a perdu de sa superbe, de sa classe même, descendant luimême dans les égouts pour employer un langage ordurier qui sied si mal à une nature que l’on avait connue si paisible, si courtoise et si amène.
Devenu chef de file de l’opposition à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2011, l’homme de Tillabéry, à force d’hurler avec les loups comme Hama Amadou, Mahamane Ousmane, et autres petits marteaux genre Me Souley Oumarou, a fini par entrer dans la meute qui aboie de nuit comme de jour contre la caravane de la renaissance.
Pire, il est pris en flagrant délit de mensonge en affirmant, péremptoirement, que c’était à l’issue d’une réunion tenue à la Faculté des Sciences Economiques et Juridiques (FSEJ) de l’Université Abdou Moumouni de Niamey qu’aurait été décidée la sortie médiatique de l’Ancien Procureur près la Cour Suprême, le vénérable Soly Abdourahamane, au sujet du Livre blanc de l’ARDR consacré à la CC. Il a, dans la même foulée, franchi le rubicond de l’indécence politique en acceptant de lire, luimême, une déclaration de l’ARDR où le Président de la République était traité de »Boko Haram de la démocratie nigérienne ».
Très certainement, en panne d’idées et d’inspirations, les animateurs de l’ARDR, par cette expression injurieuse à l’encontre du Chef de l’Etat, ont peut être voulu nous répondre suite à notre article de la semaine passée intitulé »ARDR HARAM » ! En réalité, Seini Oumarou voudrait, à tout prix, enfiler un rôle pour lequel, manifestement, il n’est point fait : se constituer en incendiaire malgré lui ! Ce rôle méprisable siérait parfaitement à un certain Hama Amadou dont la nature belliqueuse et lâche est légendaire. Seini a beau s’évertuer dans l’incarnation du diable, il ne fera que sourire tous ses proches, car comme on le dit souvent, la copie ne vaut jamais l’original.
L’homme de Tillabéry ferait alors mieux de rester fidèle a ce que la nature a fait de lui, car il a beau se débattre pour trouver une issue pour Hama Amadou et ses petits Ibo, parfois en descendant lui-même dans les égouts, il ne pourra rien changer aux volontés célestes. Ce n’est ni la Cour Constitutionnelle ni la justice dans son ensemble qui auront, définitivement, scellé le sort du malheureux Hama Amadou : il est son propre fossoyeur.
Alors, que Seini Oumarou cesse de mener un combat qui n’est, visiblement, pas le sien pour se consacrer à son combat véritable qui est la reconquête du MNSD qu’il a, justement, perdu du fait du combat par procuration qu’il menait pour le malheureux ‘fugitif ». Seini Oumarou devrait apprendre à s’émanciper de la tutelle paternaliste du malheureux »fugitif », celui-là même qui n’avait de cesse de le traiter de »simple vendeur de cahiers pour écoliers », pour se consacrer, résolument, à sa propre carrière politique.
Il devrait faire mentir tous ceux qui lui prêtaient le fait qu’il a toujours agi, non pas pour son propre compte, mais pour le compte d’autrui, suivez mon regard. Mais le plus grave dans cette dégénérescence politique et morale de Seini Oumarou, c’est lorsqu’il évoque dans ses commentaires après la déclaration de l’ARDR une guerre civile au Niger du fait seulement que lui et son clan sont à l’opposition. Sait-il réellement c’est qu’une guerre civile dans un pays ?
Qu’il aille alors demander aux Syriens, aux Libyens, aux Somaliens, aux Sud-soudanais et autres Ukrainiens c’est qu’une guerre civile, eux qui la vivent dans leur chair au quotidien ! Visiblement, Seini Oumarou semble avoir perdu le sens des réalités depuis qu’il s’est aventuré sur un terrain glissant pour lequel il n’a pas les armes qu’il faut : la démagogie et le mensonge politiques. Voulant coûte que coûte faire plaisir à ceux qui le trouvaient trop »mou » pour un chef de file de l’opposition, il aura finalement succombé aux sirènes de l’improvisation et du forcing politiques qui n’ont jamais été la marque des grands hommes politiques, mais celle des bonimenteurs et autres charlatans politiques.
C’est bien triste de la part d’un personnage qui forçait le respect de tous lorsqu’il n’avait pas encore troqué ses habits blancs immaculés contre ceux bariolés, pardon de »bory » de la politique politicienne !