Ouverture de la session ordinaire du CSC au titre du mois de janvier 2015 : Le Conseil déplore les entraves au libre exercice du métier de journaliste

Le Président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), M. Abdourahamane Ousmane, a présidé aujourd’hui dans la salle de réunion de ladite institution, la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire du CSC au titre du mois de janvier 2015.
L’ordre du jour de cette session porte sur six points, dont entre autres, l’examen et l’adoption du procès-verbal de la session ordinaire du mois de décembre 2014; informations sur le Conseil Supérieur de la Communication (CSC); l’examen et l’adoption du projet de délibération portant respect par les médias privés des principes du pluralisme et d’équilibre de l’information et la mise en place d’un groupe de travail chargé d’investiguer sur les exactions subies par les médias et les journalistes dans le cadre de la couverture des événements des 16, 17 et 18 janvier 2015.

A l’entame de son allocution, le Président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a brossé le contexte mondial, régional et national relatif aux vifs débats sur l’exercice de la liberté de la presse. Ces débats sont marqués par les attentats terroristes, perpétrés le 07 janvier dernier, contre le journal satirique français Charlie Hebdo. Le 14 janvier dernier, la publication d’une nouvelle caricature du Prophète Mohamed (PSL), par le même journal a donné lieu à des manifestations de désapprobation dans plusieurs pays, ayant causé au Niger dix morts, plusieurs blessées, des églises incendiées, d’importants biens publics et privés saccagés ou pillés. «C’est le lieu de présenter au nom du CSC nos condoléances les plus attristées à toutes les familles des victimes et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. C’est également le moment d’exprimer notre compassion à l’égard de toutes les personnes touchées par ces tragiques événements » a indiqué le président du CSC.
M. Abdourahamane Ousmane a rappelé que le bureau du CSC a rendu public un communiqué de presse, dans lequel il a condamné les attentats contre le satirique français Charlie Hebdo; mais également la publication par ce dernier d’une caricature du Prophète Mohamed (PSL). Il a précisé que la position de son institution est sans ambages, au regard du fait que la liberté de la presse doit être défendue partout où elle est menacée, mais qu’elle doit aussi s’exercer partout dans le respect des autres libertés, en l’occurrence dans le respect des libertés de croyance, de conscience et de culte.
En outre, le président du CSC a relevé qu’au cours des événements qui se sont déroulés à Niamey le 17 janvier, certains médias et plusieurs journalistes ont été victimes d’exactions de la part des forces de sécurité chargées du maintien de l’ordre. «Le Bureau du CSC a déploré ces entraves au libre exercice du métier de journaliste. Je réaffirme ici l’attachement de notre institution à sa mission constitutionnelle qui est d’assurer et de garantir la liberté et l’indépendance de la presse écrite et électronique, des moyens de communication audiovisuelle dans le respect de la loi» a-t-il ajouté tout en réitérant en direction des forces chargées du maintien de l’ordre, un appel pour qu’elles assurent effectivement la sécurité et l’intégrité des journalistes dans l’exercice de leur métier.
Expliquant que l’année 2014 a été marquée par d’intenses activités au niveau du CSC, M. Abdourahamane Ousmane a dressé le bilan sommaire des réalisations de son institution au cours de l’année 2014. Au titre de ces réalisations, il a notamment cité la validation et la signature des cahiers de charges des médias audiovisuels privés et communautaires; l’organisation des missions de contrôle de conformité techniques des médias; ainsi que de l’organisation des journées d’échanges avec les journalistes et responsables des organes de presse de l’intérieur du pays.
S’agissant de l’année 2015, il a précisé que c’est une année de défis. Au nombre de ces défis, le président du CSC retient principalement l’exercice effectif des attributions du CSC conformément à ses domaines de compétence.  »Cela ne serait possible sans l’adoption de trois textes législatifs importants. Il s’agit de la loi sur la publicité, de la loi sur la presse électronique et de la loi sur le statut des médias d’Etat ». Concernant les autres défis, le président du CSC a relevé qu’ils sont relatifs au parachèvement de l’installation de tous les relais du CSC dans les régions de notre pays et la mise en œuvre effective des activités prévues dans le plan stratégique du CSC.Samira Sabou