Tirant les conséquences de l’Arrêt rendu le 20 novembre dernier par la Cour constitutionnelle constatant la vacance du poste du Président de l’Assemblée nationale, l’institution a élu aujourd’hui son nouveau Président en la personne du député Amadou Salifou.
L’élection de ce dernier, qui l’a emporté par 71 voix pour contre 3 voix pour son adversaire Amadou Garba, n’a pas été une partie de plaisir pour les députés de la Majorité.
C’est dans une atmosphère surchauffée, caractérisée par l’intolérance et la violence verbale qui a même failli dérapée à l’épreuve physique, que s’est tenu le scrutin. Dès l’ouverture de la séance consacrant cette élection, l’opposition a dégainé plus vite que son ombre estimant illégale la procédure d’enregistrement des candidatures autant que la compétence du Bureau pour conduire le processus.
Pour leur part, leurs collègues de la Majorité faisaient prévaloir le contraire en s’appuyant, non seulement sur l’Arrêt rendu par la Cour constitutionnelle sur le constat de vacance du poste, mais aussi sur les termes de précédents Arrêts rendus par la même Cour constitutionnelle sur la légalité pour les Vices-présidents à suppléer, dans l’ordre protocolaire, l’absence du Président de l’Assemblée absent.
La polémique s’est aussi étendue à propos du dépôt de la candidature du député Amadou Salifou que l’opposition qualifie d’illégale en arguant qu’elle n’a pas été déposée par le président de son groupe parlementaire l’ARN. Mais, là aussi le président de la séance a estimé que cette candidature est tout a fait recevable par constat d’huissier, car il y avait un refus persistant du président du groupe ARN de déposer cette candidature, cela malgré les termes d’un précédent Arrêt de la Cour constitutionnelle qui avait dit que le président d’un groupe parlementaire ne peut pas faire obstacle à la candidature d’un député.
Deux suspensions de séance pour concertation n’ont pas permis les uns et les autres d’aboutir à un compromis sur la question. Finalement le président de séance trancha en faveur de la continuité de la procédure d’élection que les députés de l’Opposition ont voulu stopper par tous les moyens, y compris par le dépôt inattendu d’une motion de censure.
Trois candidatures étaient en lice à savoir celle de la députée Haoua Hamballi du groupe parlementaire des Démocrates, celle du député Amadou Salifou du groupe parlementaire ARN et celle du député Amadou Garba du groupe parlementaire ANDP. Mais avant le début du scrutin, la députée Haoua Hamballi prit la parole pour retirer sa candidature. Après un vote à bulletins secrets auquel beaucoup de députés de l’Opposition ont refusé de prendre part les résultats suivants ont été enregistrés : nombre de députés ayant pris part au vote 76 députés sur 113 ; nombre de bulletins blancs 2 ; répartition des voix par candidat : Amadou Salifou 71 voix ; Amadou Garba 3 voix.
Quant à la motion de censure déposée par les députés de l’Opposition, elle a été déclarée recevable et notifiée au Gouvernement. Elle sera discutée et votée dans la journée du mercredi 26 novembre 2014.
Mahaman Bako