Partout dans le monde, pour différentes raisons si le peuple n’est pas sollicité, il est pris à témoin. C’est une constante. Les formations politiques, les syndicats, les associations et même des individus isolés l’ont toujours évoqué et encensé dans leurs discours, leurs déclarations et leurs raisonnements.
Quand on met le peuple au centre de ses préoccupations, on doit être proche de lui. Le populisme ne saurait être une panacée pour lui. Il faut surtout aller vers lui, échanger avec lui et connaître ses vrais problèmes. Il est un tout et aspire au progrès. Les comportements rétrogrades ne servent pas ses intérêts. Au Niger nous avons des individus ou des groupuscules d’individus qui prétendent le défendre tout en ignorant tout de lui.
Heureusement, pour notre pays, nous avons des citoyens qui ont depuis longtemps compris qu’il faut s’organiser, avoir un programme politique et se déplacer régulièrement pour aller dans les villes et villages du Niger pour être en contact réel avec nos populations. Ils sont connus par le peuple, ils ont des comptes à lui rendre. Le peuple auquel ils font référence est réel, ils utilisent aussi les techniques modernes de communication, mais surtout le contact direct pour s’adresser à lui. Leur envergure est nationale.
D’autres par contre, leur peuple est virtuel. Ils sont de l’opposition acéphale avec ses tentacules, ses sous-fifres, ses ‘’spin doctors’’ et ses plumes vénales. Le peuple réel ne les voit pas du tout et il ne les connait pas. Qu’ils soient au pays où dans la diaspora, leur peuple est celui des réseaux sociaux et autres forums en ligne.
Ils n’ont aucune envergure et leurs ambitions morbides sont contenues dans des messages exécrables et des propos mensongers qui ne suscitent pas l’adhésion populaire et dont les concepteurs et les propagateurs sont des énergumènes illuminés et forcenés. L’inefficacité de leurs méthodes théoriques et pratiques les rend haineux et hargneux et les pousse aux excès et au bellicisme qui frisent la démence.
Certes, les technologies de l’information et de la communication peuvent servir beaucoup de causes, mais elles ont aussi des limites et obéissent à des contextes spatio-temporels. Dans d’autres pays, les réseaux sociaux ont fait et défait des situations. Cependant, les redresseurs de torts nigériens oublient que leurs méthodes sont contre-productives et que les préoccupations, les réalités ambiantes, et socio-politiques ne sont pas partout les mêmes. Il va de soi que les perceptions et les réactivités des peuples diffèrent.
Ils prétendent changer les choses, mais leur ardeur et leur volonté de changement ne dépassent pas un petit groupe, elles sont élitistes. Certains se disent « révolutionnaires », d’autres se font passer pour des acteurs capables de faire et défaire qui ils veulent, quand ils veulent et comme ils veulent. Malheureusement pour eux, rien qu’en les lisant et en les écoutant on se rend vite compte que ce ne sont que des opportunistes, des plaisantins et autres gauchistes qui n’ont rien à proposer au peuple en dehors des slogans insensés et de la phraséologie surannée.
Le peuple nigérien a besoin des gens qui ont des projets politiques à mettre en œuvre dans un cadre républicain et démocratique et peuvent faire avancer la cause populaire. Par contre, ils doivent éviter la posture confortable de toujours être dans le jugement de valeur et les rêveries politiques. Notre pays a aussi besoin du rajeunissement de sa classe politique, mais il faut que ceux qui aspirent à réellement et honnêtement se présenter en alternative approchent le peuple , qu’ils travaillent avec pragmatisme et qu’ils acceptent que la réalité dépasse la fiction.
Quant aux individus qui jouent au bouclier des politiciens poltrons et trouillards, Ils n’ont qu’à se rendre compte qu’en faisant flèche de tout bois, ils sortent du cadre démocratique et rentrent dans celui de l’anarchie. Nulle part au monde, l’anarchie ne peut cohabiter avec la démocratie. Ils ne veulent que le désastre. Ce que les bons citoyens doivent à tout prix éviter. Même dans la diversité, nous ne devons pas perdre de vue notre unité qui est celle de souhaiter le bonheur du Niger et de travailler pour y parvenir.
Abdourahaman Zakaria