Ces derniers temps, nous avions assisté à des remous sociaux et des agitations de tout bord. Notre quiétude sociale est ébranlée. Tous ces atermoiements, toutes ces contestations sociales, malheureusement, ont abouti à un drame déplorable. La perte en vie humaine. Vraiment, c’est regrettable. Nous présentons nos sincères condoléances à la famille endeuillée et aux scolaires. Paix au repos de l’âme du défunt.
Les revendications sociales ont toujours existé, et sous tous les cieux. Les contestations et les revendications sont l’apanage même de la démocratie. Sans contestations ou manifestations, il n’y a pas de démocratie. Car, l’unanimité n’existe pas dans les sociétés humaines. Mais, on peut croire à un consensus. L’esprit humain adhère facilement au consensus, et, est même apte à accepter ce consensus qui se base sur la concertation, la consultation qui ne trouvera son socle qu’à travers le dialogue. Le dialogue, cet échange sincère, franc et honnête de points de vue, d’idées ou suggestions.
Le dialogue est le véritable art de bien diriger la cité. Le dialogue nécessite un comportement, une attitude ouverte, une tolérance qui permet de tempérer les préjugés, les idées préconçues ou les fixations inébranlables. Quand on parle de dialogue, on demande une manière correcte d’écouter. Savoir écouter est un art, une culture développée en soi-même. Écouter c’est être patient.
Malheureusement, notre classe politique, ou une partie de notre classe politique, hésite à adopter cette attitude responsable qui voudrait qu’on s’écoute pour un dialogue approprié. On a beau rejeter toutes les formes de compréhension, rien ne pourrait réussir, tant que le dialogue fait défaut. Nous sommes dans une situation de crispation des attitudes, nous sommes dans un contexte de méfiance et de défiance. Cette vision, cette attitude de vouloir cerner les problèmes épineux qui nous assaillent n’apporte aucune solution salutaire. La démocratie nigérienne est à ces balbutiements. Nous sommes en transition démocratique. Nous devons impérativement montrer notre capacité de vouloir et pouvoir consolider cet acquis majeur et indispensable pour un développement durable. La contestation scolaire a abouti à un drame. Ce qui a incité les autorités à accepter de recevoir l’instance dirigeante de l’Union des Scolaires Nigériens.
C’est une ouverture politique pour un dialogue. Un dialogue avec les étudiants. Événement rare au Niger. À ma souvenance, c’est la deuxième fois, qu’un chef d’État nigérien avec son chef de gouvernement dialoguent avec les structures syndicales estudiantines. C’est une occasion de faire entendre leurs revendications et d’obtenir une solution appropriée. Le rejet de toutes propositions issues de cette rencontre n’avantage personne. Surtout pas le Niger. Tous les gouvernements nigériens qui se sont succédé ont eu des problèmes de gestion de la crise scolaire. Les années blanches n’ont jamais avantagé les scolaires. C’est un retard énorme dans la vie d’une jeunesse. Nous avions vécu, malheureusement, ces expériences lamentables. Notre vœu sublime, c’est d’accepter la main tendue du gouvernement, pour un dialogue et d’exiger sa sincérité.
Et la réouverture des campus, la libération des étudiants détenus, la création d’un cadre de négociation avec les scolaires autour du premier ministre et la satisfaction du préalable des étudiants à savoir le départ du ministre de l’Enseignement Supérieur sont autant des gages de la prédisposition des plus hautes autorités pour une solution durable à la crise scolaire.
Une occasion inouïe à ne pas rater, pour faire aboutir leurs doléances sincères. Les étudiants doivent éviter les amalgames et ne jamais se laisser dévier de leurs objectifs louables. Nous encourageons vivement un dialogue favorable, pour une issue bénéfique et amiable pour tous et pour le Niger surtout. La vocation d’un étudiant c’est avant tout la quête de son parchemin qu’est le diplôme. C’est pourquoi les étudiants doivent savoir raison garder pour ne pas compromettre la chance d’un dénouement satisfaisant de leur situation.
Alkassoum Chaibou, ancien militant de l’USN résident en Allemagne