A 17h la société civile attend toujours la décision du juge des référés pour donner suite à son appel de la décision du maire central de Niamey d’interdire sa marche de ce vendredi. Le maire a motivé son refus par la crainte de »troubles graves à l’ordre public » en contestant l’itinéraire de la manif. Le maire propose par conséquent aux manifestants de reporter leur marche en changeant d’itinéraire. Cette décision avait provoqué la colère des leaders de ce mouvement. Certains avaient même envisagé de marcher en bravant le diktat du maire. Finalement le juge des référés a été saisi. En cette fin de soirée la décision du juge est toujours attendue.
Le maire central de Niamey a interdit la manif de ce vendredi 13 janvier prévue par la société civile. C’est un fait. Mais hier sur les chaînes de télévision en suivant certains leaders de la coalition de la société civile j’ai décelé un véritable problème de stratégies de lutte face à un obstacle.
Du moins j’ai noté une certaine discordance dans les propos de deux principaux meneurs de la ligue. En effet, au moment où Ali Idrissa tient mordicus à braver l’interdiction, Moussa Tchangari pourtant plus aguerri dans la gestion des mouvements sociaux tient un discours plus conciliant.
Face à un régime qui prétend avoir ‘’remis les pendules à l’heure’’ à partir du 8 janvier dernier, il faudrait un peu plus de doigté pour la conduite à tenir de la part des activistes de la société civile. Qui plus est, le pouvoir vous reproche d’être à la solde de l’opposition politique qui aurait un plan insurrectionnel à en croire les leaders de la MRN.
Certes loin de moi de nier que la liberté est une conquête mais il importe de ne pas minimiser l’autre donne à savoir le rapport de force. Cette interdiction n’est-ce pas un piège ou un machin pour le pouvoir pour tester la légèreté de cette société civile qui a mauvaise presse à ses yeux ?
C’est pourquoi à mon humble avis côté société civile il faut savoir raison garder : réunissez-vous pour peaufiner vos stratégies de lutte. En le faisant non seulement vous aurez prouvé à vos compatriotes que vous êtes assez raisonnables et par ricochet vous éviterez des actes de désespoir.
Il faut admettre que c’est déjà un pas de géant qu’on arrive à autoriser des manifs, du reste un acquis démocratique arraché de haute lutte. C’est je crois ce que Moussa Tchangari a compris pour mettre un peu d’eau à son lait.
Je dis très humblement qu’il faut considérer le contexte et le rapport de force dans un mouvement sinon on risque de s’exposer à un vulgaire harakiri. Avis.
EMS