Six personnes – un gendarme et cinq civils – ont été tuées dimanche matin dans des attentats-suicides perpétrés par des kamikazes du groupe islamiste Boko Haram au coeur de la ville de Diffa, dans le sud-est du Niger, a appris l’AFP auprès d’une source humanitaire.
« Il y a eu au total dix morts : un gendarme, cinq civils et les quatre kamikazes », a indiqué à l’AFP cet humanitaire installé à Diffa, ajoutant : « Il y a eu quelques blessés légers qui ont été admis à l’hôpital pour des soins ».
Plus tôt, un haut responsable municipal avait parlé d’au moins quatre victimes, un gendarme et trois civils, précisant que les quatre éléments de Boko Haram étaient morts.
Le drame est survenu vers 9H00 (8H00 GMT), a précisé le responsable municipal. Selon lui, quatre combattants de Boko Haram sont venus en ville à pied et portaient des ceintures d’explosifs. « Une première explosion a eu lieu lorsqu’un des kamikazes s’est tué avec un gendarme qui l’a intercepté, en faisant exploser sa charge », a-t-il expliqué.
Après une course-poursuite avec les forces de l’ordre, deux des assaillants ont été abattus et un troisième a réussi à se faire exploser près d’une échoppe, tuant le propriétaire de la boutique et deux autres civils, a-t-il raconté.
Apparemment, a complété auprès de l’AFP la source humanitaire, les assaillants qui étaient tous armés de ceintures d’explosifs « visaient des cibles militaires, mais ils n’ont pu en atteindre aucune. (…) Ils ont été pris en chasse pas des habitants qui les ont dénoncés aux militaires et ceux-ci les ont vite pris en chasse ».
Depuis deux semaines, le sud-est du Niger subit une recrudescence des raids de Boko Haram. Deux militaires nigériens ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi, dans une attaque sur un village proche de la frontière nigériane.
Le 25 septembre, ce sont au moins 15 civils qui avaient péri dans un raid meurtrier dans un village nigérien situé sur les bords de la rivière Komadougou Yobé, qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria.
Depuis février, Boko Haram et ses éléments locaux ont perpétré des attaques meurtrières dans la zone de Diffa, frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes. L’ONU a répertorié, depuis le 6 février, plus de 50 attaques de Boko Haram ou affrontements impliquant ses combattants avec l’armée nigérienne dans le sud-est nigérien.
Les armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun luttent ensemble contre les insurgés désormais affiliés à l’organisation État islamique (EI), auxquels elles ont infligé de sérieux revers ces derniers mois. Mais les violences et les attentats du mouvement armé n’ont pas cessé.
Pour combattre Boko Haram, les quatre pays et le Bénin ont mis sur pied une Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) dotée de 8 700 militaires, policiers et civils, avec un quartier général à N’Djamena au Tchad.
La coalition a sans conteste affaibli la nébuleuse islamiste mais pour autant elle ne s’avoue pas vaincue, a reconnu le président du Tchad Idriss Déby Itno lors d’une récente visite au Niger.