Les responsables syndicaux, regroupés au sein de la Dynamique des Syndicats du Secteur de l’Education et de la Formation (DSSEF) et la Coalition des Syndicats de l’Education et de la Formation Professionnelle (COSEFP) ont signé ensemble, avec la ministre en charge de l’éducation nationale, un communiqué conjoint qui lève ainsi le mot d’ordre de grève, prévu les 5 et 6 décembre dernier.
La signature de ce communiqué conjoint intervient, juste à la veille du mot d’ordre de grève lancé par les deux regroupements syndicaux du secteur de l’éducation et de la formation professionnelle et technique, avec à l’appui, une plateforme revendicative. Cette dernière tourne essentiellement autour de l’épineuse question du recrutement des enseignants contractuels à la fonction publique, ainsi que la reprise des paiements des rappels sur salaire et des incidences financières.
Ces doléances faisaient d’ailleurs partie des préalables posés par les enseignants contractuels, regroupés au sein de la DSSEF et la COSEFP, à la veille de la rentrée scolaire 2024-2025, démarrée depuis le 28 octobre dernier. les regroupements syndicaux reviennent ainsi à la charge pour faire entendre leur voix.
La menace d’un nouveau préavis de grève, après un mot d’ordre de grève largement suivi par les enseignants contractuels, les 18 et 19 novembre dernier, a cette fois-ci, amené le ministère de l’éducation nationale à inviter les responsables syndicaux à la table des négociations.
Ainsi, après analyse des différents points de la plateforme, « les échanges se sont poursuivis au cabinet du Premier ministre, ministre de l’économie et des finances, Ali Mahamane Lamine Zeine », rapporte le communiqué conjoint.
Au cours de cette rencontre avec les responsables syndicaux, le Premier ministre a donné des clarifications sur les raisons de la non réalisation des recrutements à la fonction publique, prévus en 2024. Il a cependant marqué « le ferme engagement du gouvernement à prioriser le secteur de l’éducation pour le recrutement à partir de l’année 2025 », tel indiqué dans le communiqué conjoint. Il en est de même pour la reprise du paiement des rappels sur salaire et incidences financières.
C’est ainsi que les responsables syndicaux signataires de la plateforme revendicatrice ont décidé de la levée du mot d’ordre de grève, prévu les 5 et 6 décembre dernier, tout en mettant en avant « la sincérité » des échanges avec le gouvernement et « pour donner une chance au dialogue franc et constructif ».
Selon Malick, enseignant vacataire, par ailleurs, parent d’élèves, « la refondation tant attendue du système éducatif nigérien, gage d’un enseignement de qualité, passe nécessairement par un meilleur traitement de la fonction enseignante ». Et de renchérir, « valoriser l’enseignant, c’est œuvrer pour le développement du pays ».
En appelant les acteurs syndicaux à la table du dialogue, le gouvernement nigérien marque aussi un pas décisif vers la prise en charge des préoccupations des deux plus importants regroupements syndicaux du secteur de l’éducation, à savoir la DSSEF et la COSEFP. Ce qui participe à la décrispation du front social, quelques semaines après le démarrage des classes.
Après leur premier test de mouvement de grève qui a d’ailleurs été largement suivi par la base, les 18 et 19 novembre dernier, ces deux plus importants regroupements de syndicats de l’éducation ne décolèrent pas. Ils ont maintenu la pression sur le gouvernement, pour obtenir gain de cause. Les négociations qui ont été engagées et ayant abouti au communiqué conjoint entre les deux parties (gouvernement et syndicats) laissent quand même présager d’un dénouement heureux, dans l’intérêt supérieur de l’école nigérienne.
C’est à ce titre qu’il est prévu, avant la fin du mois de décembre 2024, la mise en place d’un comité interministériel de négociations avec les partenaires sociaux du secteur de l’éducation, pour statuer sur les points de la plateforme revendicatrice, soumise par les deux regroupements syndicaux.
Au regard des engagements auxquels ont souscrit librement les deux partenaires à savoir, les regroupements syndicaux de l’éducation et le gouvernement nigérien, s’achemine-t-on vers une année scolaire 2024-2025 apaisée et exempte de toute perturbation ? L’avenir nous édifiera.
Koami Agbetiafa