La dysenterie est une maladie infectieuse grave du colon, causée par une bactérie ou par un parasite. Cette infection très contagieuse entraine une destruction de la muqueuse du colon, laquelle ne parvient plus à absorber l’eau. L’eau est donc éliminée par les selles. Cela entraine l’émission des selles liquides (diarrhées), contenant du sang et des glaires (mucus) issus de la muqueuse du colon. On parle des selles glairo-sanglantes.
La dysenterie est potentiellement mortelle. Elle est endémique dans les pays en voie de développement et dans les régions tropicales. Elle résulte en effet de conditions hygiéniques insuffisantes, principalement au niveau de l’épuration des eaux usées. Cependant, on distingue deux types de dysenteries en fonction de l’élément contaminant identifié. Il y a la dysenterie amibienne ou amibiase et la dysenterie bacillaire. S’agissant de la première, elle est provoquée par une infection parasitaire du colon et de l’intestin grêle. L’amibiase serait une des maladies parasitaires dont le taux de mortalité est plus élevé au monde. L’amibe responsable de cette pathologie est l’entamoebahistolytica. Ce parasite protozoaire se transmet surtout par le contact avec des selles contaminées. Quant à la seconde, il s’agit d’une dysenterie d’origine bactérienne. En cause, les bactéries shigella (clone de l’escherichia coli) dont on distingue 4 formes (shigellaboydii, shigella dysenterie, shigellasonnei et shigellalexneri). Ces bactéries sont très infectieuses et se transmettent de manière féco-orale. Cela signifie un contact oral avec des selles souillées ou des mains en contact avec des selles souillées. Mais l’eau ou des aliments contaminés par des matières fécales infectées (légumes crus) peuvent eux aussi transmettre la dysenterie bacillaire.
Les causes de la dysenterie
Les causes de la dysenterie ou syndrome dysentérique sont une infection du colon et de l’intestin grêle. L’infection est due à une bactérie (dysenterie bacillaire) ou à un parasite (dysenterie amibienne). La présence de ces agents infectieux résulte du manque d’hygiène, essentiellement dans les pays en voie de développement et en zone tropicale. Tout particulièrement, cela est lié à l’absence de traitement des eaux usées, et à des canalisations d’eau insalubres. Ces agents infectieux colonisent la muqueuse intestinale et génèrent une inflammation très sévère des tissus. Cette inflammation de la muqueuse colorectale empêche les tissus de la paroi intestinale d’absorber l’eau, et conduit l’eau à être évacuée par les selles. D’où des selles très liquides, appelées diarrhées (selles non moulées, émises plus de trois fois par jour). En outre l’inflammation de la muqueuse entraine peu à peu sa destruction : les fragments de tissu et du sang se retrouvent dans les selles. Dans les cas les plus sévères de dysenterie (soit dans 10 à20% des cas), l’inflammation peut conduire à la formation d’abcès purulents au niveau des poumons, du cerveau et du foie. En l’absence de prise en charge médicale, ces abcès peuvent être mortels.
Les symptômes de la dysenterie
Les symptômes de la dysenterie se manifestent seulement trois ou quatre jours après la contamination. Ils comprennent des diarrhées douloureuses contenant du sang, du pus, des glaires. Mais aussi des douleurs abdominales le long du colon (contraction du colon, crampes abdominales, tensions anales sans parvenir à évacuer les selles). Dans le cas d’une dysenterie bacillaire, c’est-à-dire d’une infection bactérienne, la dysenterie s’accompagne d’une forte fièvre. Des nausées, des vomissements, des vertiges, une asthénie fonctionnelle, des maux de tête peuvent compléter le tableau des symptômes. Des complications graves peuvent apparaitre, surtout chez les jeunes enfants. En cas de diarrhées importantes et de fièvre, une déshydratation peut en effet survenir et provoquer une insuffisance rénale aigue. Enfin, s’il s’agit d’une dysenterie bacillaire, un passage des bactéries dans le sang peut être à l’origine d’une septicémie, d’un choc septique.
Les diagnostics et traitements de la maladie
Pour poser le diagnostic de la dysenterie, le médecin se base sur un examen clinique du patient, complété par des analyses. En cas de diarrhées sanguinolentes, de présence de glaires et de pus dans les selles, voire de fièvre, alors il y’a suspicion de dysenterie. Le médecin prescrit alors au patient un examen des selles appelé coproculture, ou encore un examen parasitologique des selles. Cette analyse effectuée en laboratoire permet de déceler la présence éventuelle de bactéries ou de parasites dans les matières fécales.
Les traitements de la dysenterie passent en tout premier lieu par une réhydratation du patient. Puis, selon la forme de la dysenterie à laquelle il est confronté, le médecin prescrit un traitement médicamenteux spécifique. Pour la dysenterie amibienne, le patient doit prendre des antiparasitaires à large spectre et des amoebicides de contact. Dans le cas d’une dysenterie bacillaire, le médecin opte pour des antibiotiques. Il faut noter cependant que les antibiotiques se heurtent de plus en plus fréquemment à des souches résistantes. Enfin, pour soulager la fièvre en cas de dysenterie bacillaire, du paracétamol peut être nécessaire.
Ibrahima Oumarou Galadima