L’entreprise française Orano et ses filiales nigériennes (COMINAK, IMOURAREN SA et SOMAIR) ont activement pris part aux travaux du ’’Business Forum UE-NIGER 2023’’ qui a eu cours du 7 au 8 février 2023 au Centre International de Conférence Mahatma Gandhi de Niamey. Spécialisée dans le domaine du nucléaire civile et présente au Niger depuis des décennies, sa participation au Forum a été une grande opportunité pour présenter aux parties prenantes ses activités d’un point de vue technique sur les sites où elle exploite de l’uranium et pour faire découvrir ses actions en faveur des communautés locales.
Selon M. Mathieu DAVRINCHE, le Directeur Général d’IMOURAREN et représentant du Groupe Orano Mining Niger, la société et ses filiales nigériennes ont eu l’honneur de recevoir la visite du président de la République, SE MOHAMED Bazoum, sur le stand qu’elles ont dressé dans le cadre du Forum. A cette occasion, « nous lui avons présenté ce que nous réalisons à la Cominak en termes de réaménagement du site ».
La Cominak (Compagnie Minière d’Akouta) est, il faut le préciser, un des fleurons de l’industrie minière au Niger qui a vu le jour le 12 juin 1974 et fermé ses portes le 31 mars 2021. De 1978 à 2019, cette société a produit jusqu’à 75.000 tonnes d’uranium.
« Nous avons des engagements industriels concernant COMINAK, c’est de réaménager le site dans de bonnes conditions tel qu’il a été défini avec les autorités nigériennes », a souligné le DG d’Imouraren et représentant d’Orano Mining Niger.
Dans le cadre du réaménagement du site uranifère d’Akouta, la société a, en effet, pris l’engagement de dialoguer et communiquer de façon continue et transparente avec les parties prenantes, à mener des travaux de réaménagement qui permettront de rendre un site sûr, sain et non polluant, dans le respect des normes nationales et des recommandations internationales, de soutenir les salariés et les sous-traitants dans un plan de reconversion et dans le développement de projets d’entreprenariats éligibles et viables, et d’agir pour une transition sociétale pérenne, durable et utile pour les populations.
« Nous avons aussi des enjeux concernant la SOMAIR, a souligné M. Matthieu Davrinche, c’est de pouvoir continuer l’exploitation dans de bonnes conditions et pouvoir gagner en termes de durée de vie ».
Créée le 2 février 1968, la SOMAIR (Société des Mines de l’Aïr), cette autre filiale du Groupe Orano, exploite des gisements d’uranium à plus de 1.200 km de Niamey, à Arlit, dans la région d’Agadez.
Depuis sa mise production en 1971 à fin 2022 , la société a produit 79 600 tonnes d’uranium. Elle est détenue à 63,4% par Orano Mining et à 36,6% par la Sopamin (Société de Patrimoine des Mines du Niger). Elle comptait en fin décembre 2022 jusqu’à 753 salariés dont 99% sont des nigériens. La SOMAIR travaille aussi avec plus de 50 entreprises sous-traitantes localement qui emploient plus 1.600 salariés.
« Concernant Imouraren, nous avons l’intention de développer le projet dans les années qui viennent et de pouvoir produire de l’uranium sur le site », a poursuivi Matthieu Davrinche. Imouraren, une grande mine qui pourrait, selon les estimations, produire jusqu’à 5.000 tonnes d’uranium par an.
Imouraren SA, la société en charge d’exploitation de ce gisement situé à 80 km au sud d’Arlit dans la commune rurale de Dannet, dans la région d’Agadez, est aussi une filiale du Groupe Orano au Niger. Elle fut fondée en 2009 mais a vite été mise en sommeil quelques années plus tard à cause de la chute du prix de l’uranium.
Cependant avec la guerre qui bat son plein en Ukraine et l’envolée des prix de l’Uranium, nous osons croire qu’Imouraren SA redémarrera bientôt ses activités.
Homme d’expérience ayant travaillé pendant près d’une dizaine d’années sur les sites de la COMINAK et de la SOMAIR, M. Mathieu DAVRINCHE a, au cours du panel de haut niveau organisé le mardi 8 février 2023 sur le potentiel minier nigérien, indiqué qu’au Niger, « il est possible d’avoir des entreprises industrielles avec un très haut niveau de compétence, un fort engagement des équipes et d’avoir des sites de classe mondiale ».
Outre la valorisation du potentiel minier nigérien, le Groupe Orano Mining intervient dans la zone où elle exploite de l’uranium, par des appuis multiples et multiformes, dans le domaine du développement des communautés locales de notre pays et cela, depuis plus d’un demi-siècle.
« Nous avons des engagements sociétaux très importants que nous comptons concrétiser sur l’eau, la santé, l’éducation et nous avons dans le passé soutenu les populations nigériennes dans le domaine des infrastructures culturelles », a laissé entendre le DG de la société.
En effet, conformément à sa Politique de Responsabilité Sociétale d’Entreprise, Orano Mining s’investit dans des projets d’intégration et de développement dans ses territoires d’implantation (développement économique, accès à l’eau, à l’énergie, à la santé et à l’éducation).
Entre 2006 et 2022, s’agissant de l’appui sociétal aux populations locales de sa zone où elle exploite des mines d’uranium, elle a financé au total 5,5 milliards de FCFA, uniquement dans le cadre du CBO (Un comité mis en place localement pour coordonner les appuis sociétaux d’ORANO au profit des populations), repartis en 1,20 milliards en appui au développement des infrastructures, 1,74 milliards pour l’accès à l’eau potable des populations, 0,70 milliards pour l’accès aux soins médicaux et 1,30 milliards pour l’appui à l’éducation et à l’alphabétisation.
C’est, d’ailleurs, grâce à son appui financier, que le Projet d’Appui au Développement Agricole de l’Irhazer, du Tamesna et de l’Aïr (PADA-ITA) a vu le jour.
D’un montant de 11,4 milliards de FCFA, le PADA-ITA est mis en œuvre dans le but « d’assurer la sécurité alimentaire, l’agriculture irriguée, la promotion de la production animale et la valorisation des produits agropastoraux » dans la région d’Agadez en particulier et au Niger en général.
D’ici 2023, ce projet compte aménager et mettre en valeur 164,5 ha en irrigation communautaire, 70 ha en grande irrigation privée, 500 ha en petite irrigation privée, améliorer la production animale à travers la promotion du privé pastoral, la création des infrastructures pastorales et la promotion des productions fourragères, valoriser les produits agropastoraux par l’appui à la conservation, transformation et commercialisation.
Il convient aussi de noter l’existence d’un fonds d’appui directs, hors cadre du CBO, aux communes d’Arlit et d’Iferouāne, d’une valeur de 400 à 500 millions de FCFA par an.
Bassirou Baki