Au moins 30 hommes dont un grand nombre de membres des forces de sécurité égyptiennes ont été tués aujourd’hui dans une série d’attaques simultanées contre cinq positions de l’armée dans le nord du Sinaï, un bastion d’un groupe lié à l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), selon les services de sécurité. Dans l’une des attaques, menée avec une voiture piégée contre un check-point de l’armée à l’est de la localité d’Al-Arich, au moins 15 soldats ont péri, a expliqué l’un des responsables de la sécurité.
Quatre autres attaques ont été lancées simultanément contre quatre barrages routiers de l’armée dans le secteur et des affrontements ont lieu entre soldats et assaillants, a-t-il ajouté.
Un porte-parole de l’armée a indiqué sur sa page Facebook « qu’environ 70 éléments terroristes ont attaqué cinq check-points dans le Nord-Sinaï ».
Un commissariat serait par ailleurs encerclé par des djihadistes dans la localité de Cheikh Zoueïd, proche de la frontière avec la bande de Gaza. Les djihadistes auraient planté des bombes pour empêcher les forces de sécurité de quitter les lieux.
Un médecin de l’hôpital d’El Arich, le chef-lieu du Nord-Sinaï, a déclaré avoir reçu 30 corps, dont certains portaient des uniformes de l’armée. Le bilan de ces attaques est encore incertain. Les sources sécuritaires ont avancé le chiffre de 20 membres des forces de sécurité tués et d’une quarantaine de blessés. Le porte-parole de l’armée a parlé de son côté de 22 assaillants tués et dix soldats tués ou blessés.
Le Nord-Sinaï, dans l’est de l’Egypte, est le bastion du groupe djihadiste Ansar Beït al-Maqdess qui s’est rebaptisé « Province du Sinaï » pour marquer son allégeance au « califat » auto-proclamé par le groupe Etat islamique (EI) sur une partie de l’Irak et de la Syrie. Les attaques surviennent au surlendemain de l’assassinat du procureur général d’Egypte dans un attentat à la bombe contre son convoi au Caire, qui n’a pas été revendiqué.
Les forces de sécurité dans le Sinaï sont régulièrement la cible d’attaques du groupe jihadiste depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. Ansar Beït Al-Maqdess et d’autres groupes extrémistes dans la péninsule disent agir en représailles à la sanglante répression contre les pro-Morsi qui a fait plus de 1.400 morts. Selon les autorités, des centaines de policiers et soldats ont été tués depuis 2013 dans les attaques, essentiellement dans le Nord-Sinaï mais aussi au Caire.